Simplice Koffi Kouadio, procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, a procédé, hier, à l’exhumation du premier corps de victimes de la crise postélectorale enterrés au sous-quartier ‘’Doukouré’’, à Yopougon.
Diomandé Vado pleure sur la tombe de fortune de son époux tué le 12 avril 2011. Il se nomme Mamadou Soumahoro, né le 1er janvier 1934 à Touba. La ménagère de 57 ans est inconsolable, comme si c’était hier que son mari avait été abattu par Maguy le Tocard et ses hommes (miliciens pro-Gbagbo). Habillée d’une robe de couleur vert-olive, un voile marron sur la tête, elle se jette sur la sépulture de Mamadou. Ses pleurs déchirent l’air mais la dame continue de pleurer sans cesse et se laisse tomber par terre. «Ils ont tué mon mari ; je suis devenue veuve. Hé Dieu ! Hé Dieu ! Hé Dieu ! Hé Dieu !», se lamente-t-elle. Une foule compacte se dirige vers elle. Une autre femme vient aider la pauvre femme à se relever. Elle lui essuie les larmes. Puis elle prend Vado par la main et l’accompagne sous un hangar. Vado s’assoie sur un banc mais ses larmes coulent toujours. Cette scène se déroule au sous-quartier Doukouré, à Yopougon. C’était hier lors de la cérémonie d’exhumation des corps suite à la crise postélectorale. Ce quartier précaire est situé entre le commissariat de police du 16ème arrondissement et le quartier Sideci. L’exhumation s’est déroulée en présence de Simplice Koffi Kouadio, procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, entouré de substituts dont Noël Djè, porte-parole du parquet, Yao Yao Raymond, de Ouattara Francis Nielbien, commissaire du district de police de Yopougon, de membres de l’Onuci, de Yao Kouadio, directeur de l’environnement, de deux médecins légistes, Dr. Koné Blaise et Dr. Botty. A leur arrivée, tout ce monde a été accueilli par les populations comme leur sauveur. La délégation se rend sur l’espace où les corps ont été enfouis. L’endroit était destiné à la construction d’une école coranique. La fondation avait déjà été faite. Selon des sources dignes de foi, c’est là que se trouvent les 67 corps enterrés dont 29 corps dans une fosse commune. Des agents d’Ivosep habillés en bleue et d’autres de l’institut d’hygiène publique en combinaisons blanches se mettent à la tâche. Quelques minutes plus tard, ils sortent un corps emballé dans une natte. Puis ils le mettent dans un plastique noir après la vérification des médecins légistes. Il s’agit bien d’un être humain de sexe masculin. Selon le procureur de la République, cette opération entre dans le cadre des enquêtes ouvertes à la suite de la crise postélectorale. D’après le magistrat hors-hiérarchie, il leur a été signalé l’existence de plusieurs fosses communes au sous-quartier «Doukouré» de Yopougon. Des fosses susceptibles de contenir des corps humains, a-t-il précisé. «Nous avons procédé à l’ouverture de l’une de ces fosses. Malheureusement, le résultat est positif. Puisqu’un être humain de sexe masculin y a été enterré. Nous avons procédé aux autres exhumations pour voir ce qu’il en est. Pour vérifier la matérialité des faits. Nous allons poursuivre nos investigations toujours dans le cadre des enquêtes relatives à la crise postélectorale», a promis le premier responsable du parquet d’Abidjan-Plateau. Puis de s’interroger : «les corps ont été enterrés à cet endroit. Qui a tué ces gens ? Qui a procédé à ces inhumations ?». D’après lui, le but de l’enquête est de trouver la réponse aux questions posées. «Les enquêteurs continuent leurs investigations. Et vous saurez la suite. Beaucoup de corps ont été enterrés. Mais comme je l’ai dit, les enquêtes se poursuivent pour déterminer le nombre exact de corps. Vous serez tous invités (la presse) lors des prochaines exhumations. Et nous ferons ensemble le décompte macabre. Nous devions prendre des précautions avant de procéder aux exhumations. Ce n’est pas le seul endroit (Doukouré, ndlr) qui nous a été signalé à Yopougon. Il fallait prendre toutes les précautions au plan matériel, au plan technique. Il fallait être prêt. Et c’est maintenant que nous avons réuni les moyens nécessaires pour procéder à toutes ces exhumations», a-t-il expliqué. Ainsi pour des raisons techniques, le reste des corps n’a pas été exhumé hier. Mais ce n’est que partie remise.
Bahi K.
Diomandé Vado pleure sur la tombe de fortune de son époux tué le 12 avril 2011. Il se nomme Mamadou Soumahoro, né le 1er janvier 1934 à Touba. La ménagère de 57 ans est inconsolable, comme si c’était hier que son mari avait été abattu par Maguy le Tocard et ses hommes (miliciens pro-Gbagbo). Habillée d’une robe de couleur vert-olive, un voile marron sur la tête, elle se jette sur la sépulture de Mamadou. Ses pleurs déchirent l’air mais la dame continue de pleurer sans cesse et se laisse tomber par terre. «Ils ont tué mon mari ; je suis devenue veuve. Hé Dieu ! Hé Dieu ! Hé Dieu ! Hé Dieu !», se lamente-t-elle. Une foule compacte se dirige vers elle. Une autre femme vient aider la pauvre femme à se relever. Elle lui essuie les larmes. Puis elle prend Vado par la main et l’accompagne sous un hangar. Vado s’assoie sur un banc mais ses larmes coulent toujours. Cette scène se déroule au sous-quartier Doukouré, à Yopougon. C’était hier lors de la cérémonie d’exhumation des corps suite à la crise postélectorale. Ce quartier précaire est situé entre le commissariat de police du 16ème arrondissement et le quartier Sideci. L’exhumation s’est déroulée en présence de Simplice Koffi Kouadio, procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, entouré de substituts dont Noël Djè, porte-parole du parquet, Yao Yao Raymond, de Ouattara Francis Nielbien, commissaire du district de police de Yopougon, de membres de l’Onuci, de Yao Kouadio, directeur de l’environnement, de deux médecins légistes, Dr. Koné Blaise et Dr. Botty. A leur arrivée, tout ce monde a été accueilli par les populations comme leur sauveur. La délégation se rend sur l’espace où les corps ont été enfouis. L’endroit était destiné à la construction d’une école coranique. La fondation avait déjà été faite. Selon des sources dignes de foi, c’est là que se trouvent les 67 corps enterrés dont 29 corps dans une fosse commune. Des agents d’Ivosep habillés en bleue et d’autres de l’institut d’hygiène publique en combinaisons blanches se mettent à la tâche. Quelques minutes plus tard, ils sortent un corps emballé dans une natte. Puis ils le mettent dans un plastique noir après la vérification des médecins légistes. Il s’agit bien d’un être humain de sexe masculin. Selon le procureur de la République, cette opération entre dans le cadre des enquêtes ouvertes à la suite de la crise postélectorale. D’après le magistrat hors-hiérarchie, il leur a été signalé l’existence de plusieurs fosses communes au sous-quartier «Doukouré» de Yopougon. Des fosses susceptibles de contenir des corps humains, a-t-il précisé. «Nous avons procédé à l’ouverture de l’une de ces fosses. Malheureusement, le résultat est positif. Puisqu’un être humain de sexe masculin y a été enterré. Nous avons procédé aux autres exhumations pour voir ce qu’il en est. Pour vérifier la matérialité des faits. Nous allons poursuivre nos investigations toujours dans le cadre des enquêtes relatives à la crise postélectorale», a promis le premier responsable du parquet d’Abidjan-Plateau. Puis de s’interroger : «les corps ont été enterrés à cet endroit. Qui a tué ces gens ? Qui a procédé à ces inhumations ?». D’après lui, le but de l’enquête est de trouver la réponse aux questions posées. «Les enquêteurs continuent leurs investigations. Et vous saurez la suite. Beaucoup de corps ont été enterrés. Mais comme je l’ai dit, les enquêtes se poursuivent pour déterminer le nombre exact de corps. Vous serez tous invités (la presse) lors des prochaines exhumations. Et nous ferons ensemble le décompte macabre. Nous devions prendre des précautions avant de procéder aux exhumations. Ce n’est pas le seul endroit (Doukouré, ndlr) qui nous a été signalé à Yopougon. Il fallait prendre toutes les précautions au plan matériel, au plan technique. Il fallait être prêt. Et c’est maintenant que nous avons réuni les moyens nécessaires pour procéder à toutes ces exhumations», a-t-il expliqué. Ainsi pour des raisons techniques, le reste des corps n’a pas été exhumé hier. Mais ce n’est que partie remise.
Bahi K.