Rappel. Le 2 août 2007, le porte-parole de Laurent Gbagbo, alors Chef de l’Etat, arrive de manière impromptue sur le plateau du journal de 20h. Sous ses yeux, un communiqué à la Nation dans lequel, les Ivoiriens sont informés que le Président Nicolas Sarkozy a eu un entretien téléphonique de quelques minutes avec Laurent Gbagbo, ce jour même. Le lendemain, le Palais est en fête. La presse qui lui est proche a présenté l’ancien Chef de l’Etat comme un « héro » pour avoir reçu un coup de fil du Président de la République française. Pendant une semaine, les Ivoiriens ont été abreuvés des échos de ce coup de fil, les amenant même jusqu’à oublier la symbolique de la visite, la première du genre, que Laurent Gbagbo avait effectuée à Bouaké alors fief et capitale politique de l’ex-rébellion.
La réaction du camp présidentiel d’alors était plutôt l’expression d’un complexe. Celui qui refusait d’être un « sous-préfet », débordait de joie pour cette communication venue de l’Elysée. Gbagbo avait envoyé de nombreux missi dominici négocier une visite à l’Elysée. Qui se sont soldées par un « non » poli mais ferme. A défaut d’avoir accès à ce Palais parmi les plus beaux au monde, il pouvait se contenter de relations à distance. Laurent Gbagbo avait toujours voulu avoir les faveurs de l’ancienne métropole. Il a tout donné. Contrats juteux de gré à gré, conseillers politiques, avocats, financement de la campagne, comme l’a révélé Robert Bourgi et autres…. Même sa campagne électorale a été confiée à l’un des fleurons des agences de communication hexagonales.
En retour, du fait de sa politique xénophobe, Laurent Gbagbo a été mis au ban par l’ensemble de la communauté politique française. Quand les Socialistes le trouvaient « infréquentable », la Droite quant à elle, le jugeait « inapte à diriger un Etat ». Au-delà des frontières françaises, toute l’Europe et les Etats-Unis l’ont vomi. A défaut donc de les avoir comme amis, l’ancien Président, comme par dépit amoureux, s’est fabriqué des ennemis. Se présentant à l’Afrique comme une victime de l’impérialisme. Sa gestion de la diplomatie et des relations avec la France, avait fini par convaincre beaucoup d’observateurs sur les limites de son action. Beaucoup d’eau a désormais coulé sous les ponts des relations entre la Lagune Ebrié et la Seine. Les nuages qui s’étaient amoncelés pendant dix ans, se sont dissipés.
C’est sous les lambris dorés de l’Elysée et le tapis rouge des places symboliques de Paris, qu’Alassane Ouattara, successeur de Laurent Gbagbo, a effectué une visite d’Etat en France qui, de l’avis de tous a été mémorable. Escorte de la Garde républicaine à cheval, parcours orné aux couleurs ivoiriennes, la France a sorti les grands moyens et toute l’armada propre aux visites d'Etat pour marquer l'importance qu'elle accordait à son invité.
Au-delà du faste et de la solennité que le Président Nicolas Sarkozy a voulu donner à la visite d’Etat de son « ami et frère » Alassane Ouattara, il faut lire le symbole d’une amitié retrouvée entre deux pays. L’un, la France, membre du G8, puissance nucléaire et militaire, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. L’autre, la Côte d’Ivoire, pays phare de la sous-région ouest-africaine qui sort d’une crise décennale ayant affecté tous ses fondamentaux. Deux pays qui ont besoin, l’un et l’autre, d’avancer la main dans la main parce que liés par une histoire commune que des hommes, du Général De Gaule à Houphouët-Boigny, d’Alassane Ouattara à Nicolas Sarkozy ont décidé de construire. Sans complexe, sans a priori ni préjugés. D’où le nouvel Traité de défense et de sécurité signé, il y a quelques jours. Le dispositif militaire français en Côte d’Ivoire va évoluer et changer de forme. La base militaire du 43 ème BIMA reste en place. L’armée ivoirienne et les forces de sécurité bonifieront du soutien de la France dans leur formation. Certains esprits ont vu dans cette évolution « une continuité de l’impérialisme » ou « un retour à l’ordre ancien. Il n’en est rien, en réalité. Il ne s’agit pas là, non plus, d’un retour à la Françafrique du règne des Pères-fondateurs. Les Etats-Unis ont établi près d’une centaine de bases militaires partout dans le monde (Japon, Corée du sud, Espagne, Allemagne, Qatar, Somalie, Cuba, Pays-Bas, Royaume Uni, Italie, Hawaii,…). Est-ce le signe d’un impérialisme ? Que non !
Les nouvelles relations entre l’ancienne métropole et la Côte d’Ivoire, pays phare de ses anciennes colonies africaines, sont désormais décomplexées. Tout se passe dans la transparence. Le Traité signé à Paris sera discuté et approuvé par les représentations nationales des deux pays. C’est la preuve qu’une page est tournée. Fini le temps où tout se dessinait dans les couloirs des réseaux. La Côte d’Ivoire ouvre désormais ses bras aussi bien aux investisseurs français qu’aux autres nationalités. Américains, Canadiens, Russes, Coréens et Chinois, se bousculent aux portes du ays pour investir dans l’agro-alimentaire, le pétrole, la construction, l’énergie.
Notre pays veut désormais se faire respecter. Le désormais mauvais souvenir des années Gbagbo, au cours desquelles tout était banalité et corruption, fait place à une politique du donner et du recevoir. Car, en effet, que gagne-t-on à s’isoler au nom d’un panafricanisme de mauvais aloi ? L’Afrique du Sud, dont les dirigeants poussaient Laurent Gbagbo à briser tout lien avec la France, est devenue aujourd’hui, l’un des premiers partenaires économiques de l’Hexagone. Le Venezuela, chez qui, les Refondateurs ont planqué une bonne partie de leur fortune, demeure à ce jour, le premier partenaire commercial des Etats-Unis. C’est du pays d’Hugo Chavez, membre important de l’OPEP, que Barack Obama tire une bonne partie de son pétrole. Or, Dieu seul sait l’inimitié farouche qui oppose les dirigeants des deux pays. Mais, ceux-ci ont compris que les intérêts de leur pays sont supérieurs aux états d’âme dus à des positionnements idéologiques. Dirigeant moderne qui a compris que le redécollage de son pays ne peut aller sans investissements, Alassane Ouattara ouvre les portes de son pays pour accueillir la pluie de capitaux étrangers
PAR Charles sanga
La réaction du camp présidentiel d’alors était plutôt l’expression d’un complexe. Celui qui refusait d’être un « sous-préfet », débordait de joie pour cette communication venue de l’Elysée. Gbagbo avait envoyé de nombreux missi dominici négocier une visite à l’Elysée. Qui se sont soldées par un « non » poli mais ferme. A défaut d’avoir accès à ce Palais parmi les plus beaux au monde, il pouvait se contenter de relations à distance. Laurent Gbagbo avait toujours voulu avoir les faveurs de l’ancienne métropole. Il a tout donné. Contrats juteux de gré à gré, conseillers politiques, avocats, financement de la campagne, comme l’a révélé Robert Bourgi et autres…. Même sa campagne électorale a été confiée à l’un des fleurons des agences de communication hexagonales.
En retour, du fait de sa politique xénophobe, Laurent Gbagbo a été mis au ban par l’ensemble de la communauté politique française. Quand les Socialistes le trouvaient « infréquentable », la Droite quant à elle, le jugeait « inapte à diriger un Etat ». Au-delà des frontières françaises, toute l’Europe et les Etats-Unis l’ont vomi. A défaut donc de les avoir comme amis, l’ancien Président, comme par dépit amoureux, s’est fabriqué des ennemis. Se présentant à l’Afrique comme une victime de l’impérialisme. Sa gestion de la diplomatie et des relations avec la France, avait fini par convaincre beaucoup d’observateurs sur les limites de son action. Beaucoup d’eau a désormais coulé sous les ponts des relations entre la Lagune Ebrié et la Seine. Les nuages qui s’étaient amoncelés pendant dix ans, se sont dissipés.
C’est sous les lambris dorés de l’Elysée et le tapis rouge des places symboliques de Paris, qu’Alassane Ouattara, successeur de Laurent Gbagbo, a effectué une visite d’Etat en France qui, de l’avis de tous a été mémorable. Escorte de la Garde républicaine à cheval, parcours orné aux couleurs ivoiriennes, la France a sorti les grands moyens et toute l’armada propre aux visites d'Etat pour marquer l'importance qu'elle accordait à son invité.
Au-delà du faste et de la solennité que le Président Nicolas Sarkozy a voulu donner à la visite d’Etat de son « ami et frère » Alassane Ouattara, il faut lire le symbole d’une amitié retrouvée entre deux pays. L’un, la France, membre du G8, puissance nucléaire et militaire, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. L’autre, la Côte d’Ivoire, pays phare de la sous-région ouest-africaine qui sort d’une crise décennale ayant affecté tous ses fondamentaux. Deux pays qui ont besoin, l’un et l’autre, d’avancer la main dans la main parce que liés par une histoire commune que des hommes, du Général De Gaule à Houphouët-Boigny, d’Alassane Ouattara à Nicolas Sarkozy ont décidé de construire. Sans complexe, sans a priori ni préjugés. D’où le nouvel Traité de défense et de sécurité signé, il y a quelques jours. Le dispositif militaire français en Côte d’Ivoire va évoluer et changer de forme. La base militaire du 43 ème BIMA reste en place. L’armée ivoirienne et les forces de sécurité bonifieront du soutien de la France dans leur formation. Certains esprits ont vu dans cette évolution « une continuité de l’impérialisme » ou « un retour à l’ordre ancien. Il n’en est rien, en réalité. Il ne s’agit pas là, non plus, d’un retour à la Françafrique du règne des Pères-fondateurs. Les Etats-Unis ont établi près d’une centaine de bases militaires partout dans le monde (Japon, Corée du sud, Espagne, Allemagne, Qatar, Somalie, Cuba, Pays-Bas, Royaume Uni, Italie, Hawaii,…). Est-ce le signe d’un impérialisme ? Que non !
Les nouvelles relations entre l’ancienne métropole et la Côte d’Ivoire, pays phare de ses anciennes colonies africaines, sont désormais décomplexées. Tout se passe dans la transparence. Le Traité signé à Paris sera discuté et approuvé par les représentations nationales des deux pays. C’est la preuve qu’une page est tournée. Fini le temps où tout se dessinait dans les couloirs des réseaux. La Côte d’Ivoire ouvre désormais ses bras aussi bien aux investisseurs français qu’aux autres nationalités. Américains, Canadiens, Russes, Coréens et Chinois, se bousculent aux portes du ays pour investir dans l’agro-alimentaire, le pétrole, la construction, l’énergie.
Notre pays veut désormais se faire respecter. Le désormais mauvais souvenir des années Gbagbo, au cours desquelles tout était banalité et corruption, fait place à une politique du donner et du recevoir. Car, en effet, que gagne-t-on à s’isoler au nom d’un panafricanisme de mauvais aloi ? L’Afrique du Sud, dont les dirigeants poussaient Laurent Gbagbo à briser tout lien avec la France, est devenue aujourd’hui, l’un des premiers partenaires économiques de l’Hexagone. Le Venezuela, chez qui, les Refondateurs ont planqué une bonne partie de leur fortune, demeure à ce jour, le premier partenaire commercial des Etats-Unis. C’est du pays d’Hugo Chavez, membre important de l’OPEP, que Barack Obama tire une bonne partie de son pétrole. Or, Dieu seul sait l’inimitié farouche qui oppose les dirigeants des deux pays. Mais, ceux-ci ont compris que les intérêts de leur pays sont supérieurs aux états d’âme dus à des positionnements idéologiques. Dirigeant moderne qui a compris que le redécollage de son pays ne peut aller sans investissements, Alassane Ouattara ouvre les portes de son pays pour accueillir la pluie de capitaux étrangers
PAR Charles sanga