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Diplomatie Publié le lundi 30 janvier 2012 | Le Nouveau Réveil

France-Côte d’Ivoire / Nouveau traité de défense : Ce qui n’a pas encore été dit

Les présidents Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara ont officiellement enterré, à l’Elysée jeudi dernier, le vieil accord de défense qui liait leurs deux pays depuis plus d’un demi-siècle et pose en même temps les jalons de la nouvelle coopération entre la France et la Côte d’Ivoire en matière militaire. Les dessous de ce nouvel accord de partenariat qui se décline en trois axes majeurs : La formation, l’équipement et le renseignement.
Pour des raisons géo-stratégiques connues de tous, Paris tient à la stabilité politique en Côte d’Ivoire. Ce pays, autrefois, présenté en modèle tant pour sa stabilité que pour son développement prodigieux, était une source de légitime fierté pour l’Hexagone. Malheureusement, les crises de ces dernières années ont mis à mal aussi bien les acquis en matière de développement de la Côte d’Ivoire que l’image de la France critiquée pour ses rapports jugés tutélaires avec ses anciennes colonies. De sorte que lorsqu’il est apparu nécessaire de rediscuter les accords de défense de 1961, des indications très claires avaient été avancées aux experts chargés de réfléchir sur les textes.
Primo, cet accord de défense doit sortir de son cadre secret. Les termes dudit accord doivent être clairs et connus de tous. Mais Sarkozy et Ouattara iront plus loin que de rendre cet accord public, ils décident de le soumettre à leurs parlements respectifs afin qu’il soit discuté par les députés et devienne l’émanation des peuples français et ivoiriens. La transparence est donc de mise. Ces accords quitteront ainsi le cadre du politique pour s’intégrer totalement dans l’ordonnancement juridique de l’Etat en devenant après leur ratification par les parlements français et ivoiriens un traité.
Secondo, le nouveau traité n’autorisera pas à la France d’intervenir directement dans un conflit ouvert interne entre Ivoiriens. Si en 1961, au lendemain de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, une telle intervention avait été envisagée, le temps de permettre à la Côte d’Ivoire d’avoir une armée digne de ce nom, force est de constater qu’aujourd’hui, une telle approche de la question de la défense nationale semble dépassée. La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui d’une année capable de défendre le territoire et ses institutions si elle est professionnelle et bien équipée. Voilà la matrice de base qui a enfanté le nouvel accord de défense.

Formation, équipements, renseignement
Pour être professionnelle, notre armée doit être formée et mieux formée. C’est un impératif. Avec le nouveau traité qui sera signé, la France qui assurait déjà la formation de nos officiers militaires va renforcer son appui à la Côte d’Ivoire dans ce domaine. Et Dieu seul sait qu’après la crise post-électorale, notre pays a des besoins énormes dans ce domaine. Selon un responsable de l’armée ivoirienne que nous avons rencontré à Paris, l’efficacité d’une armée ne repose pas sur le nombre élevé de ses soldats mais le professionnalisme de ces derniers. Ces formations vont donc être intensifiées, elles vont prendre en compte un nombre plus important de soldats. On va faire en sorte que des unités bien formées et professionnelles soient dans cette armée. La France s’engage aussi à mettre à la disposition de nos soldats le matériel militaire adapté à nos besoins opérationnels. Des armes de guerre, des véhicules blindés, des chars, des avions de chasse, bref tout ce qu’il faudra à la Côte d’Ivoire pour se protéger de tous les aventuriers politiques. Selon nos sources, la France qui est déjà le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire sera au niveau de l’approvisionnement de nos troupes le premier et principal fournisseur en matériel militaire. Et pour boucler totalement la boucle, le futur traité mettra l’accent sur le renseignement. Les deux pays vont légaliser leur collaboration en matière de renseignement. La France qui maintiendra un effectif réduit sur place à Abidjan mettra à la disposition de l’armée ivoirienne toute information ou renseignement utile à la préservation de sa stabilité.
Comme on le voit, la France procède par contournement. Elle n’interviendra pas directement dans un conflit mais son assistance technique précieuse à notre pays de se mettre à l’abri de toute mauvaise surprise. La Côte d’Ivoire aura des militaires mieux formés et professionnels en plus des renseignements dont elle disposera pour faire échec aux apprentis "putschistes".
Akwaba Saint-Clair
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