Le Conseil Constitutionnel s'est enfin exprimé sur les dossiers relatifs au contentieux électoral déposés sur sa table. 11 décisions d’annulation de scrutin ont été prononcées, au nombre desquelles Grand-Lahou où M. Djaha Angbomi Jean, candidat du PDCI-RDA, a été élu. Que s'est-il passé pour que le scrutin à Grand-Lahou, qui s'est pourtant passé dans le calme, ait été finalement annulé? Le mutisme du président Francis Wodié sur les détails n'a pas aidé à appréhender ce qui a motivé cette grave décision. Des indiscrétions font état de ce que 2 candidats battus ont déposé des requêtes pour dénoncer le fait que l'explosion d'une roquette dans la circonscription a perturbé et démobilisé leurs électeurs. Pour mémoire, le mercredi 07 décembre dernier, en pleine campagne électorale, une roquette a explosé au domicile d'un des fervents supporters du candidat Djaha Jean, faisant 3 morts et des blessés. Dès que le drame s'est produit, les spéculations sont allées dans tous les sens, d'aucuns avançant même que c'est une roquette appartenant à des éléments des FRCI assurant la sécurité du candidat du PDCI-RDA qui a explosé, alors que ces éléments, indexés à tort, n’étaient pas dans le périmètre visé, mais plutôt en un autre endroit de la circonscription avec le candidat Djaha. Lorsque ce drame est survenu, le candidat du PDCI-RDA a annulé aussitôt sa campagne pour aller consoler la famille éplorée et prendre en charge les morts et blessés. Pendant que ses adversaires, eux, ont continué de battre campagne. Ce n'est que le lendemain que le candidat du PDCI-RDA a repris normalement sa campagne. Le dimanche, jour du vote, le scrutin s'est déroulé dans la plus grande quiétude, puisque Grand-Lahou n'est pas une zone de tensions. D'où vient alors cette décision d'annulation du scrutin, puisque l'explosion de la ''roquette'' n'a jamais été le fait direct du candidat Djaha Jean- même si cela a eu lieu au domicile d'un de ses grands supporters - ni le fait d'un de ses partisans ou élément détaché à sa sécurité? Le malaise dans l'affaire, c'est que la CEI, qui a sans doute estimé que l'incident n'était pas du genre à compromettre le scrutin, n'a pas jugé utile d'annuler la campagne et invalider le vote. Et la CEI n'a pas eu tort puisque les campagnes du jeudi et vendredi se sont déroulées normalement avec tous les candidats. Mieux, le scrutin a été tranquille, le taux de participation, plus de 41% l'atteste, et tous les PV ont été signés. D'où vient alors le problème? De quelles perturbations parle-t-on? En prime, les résultats de Grand-Lahou ont été le troisième à être annoncé par la CEI au niveau national. Le Conseil Constitutionnel a-t-il pris en compte tout cela? Non! Assurément, il y a quelque part, quelque chose qui ne dit pas son nom, et on a le sentiment que l'Institution du président Wodié s'est quelque peu fourvoyé dans cette affaire.
JMK
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