C'est une tradition chez lui. Chaque année, à l'occasion de la célébration de la Nuit du Maoulid, qui marque la commémoration de la naissance du Prophète de l'islam, Mohammad, il adresse un message fort aux fidèles musulmans et à l'ensemble des populations vivant en Côte d'Ivoire. Samedi nuit, El Hadj Idriss Koudouss Koné, Président du Conseil National Islamique (CNI), n'a pas dérogé à la règle, dans sa mosquée située à Yopougon Port-Bouët 2. Pour l'occasion, une foule de fidèles, hommes, femmes et même enfants, ont pris d'assaut les lieux. Pour magnifier certes leur prophète, mais aussi pour écouter le guide de la Communauté Bilal. Après avoir fait les bénédictions qui accompagnent la lecture intégrale du Saint Coran, l'Imam Idriss Koudouss Koné a indiqué que le sens profond de cette nuit bénie est le pardon. C'est pourquoi, il a remercié Allah d'avoir mis sa ba raka sur le cœur des Ivoiriens. « On est en train de se pardonner. Que Dieu fasse que tous les habitants de ce pays aient la volonté d'aller à la paix », a professé le dignitaire religieux. Pour lui, la réconciliation passe nécessairement par le pardon. « Avant de dialoguer, de dire la vérité et de se réconcilier, il faut d'abord qu'on se pardonne », a fait savoir l'Imam Idriss Koudouss Koné, avant d'enchaîner : «Si on ne se pardonne pas, on ne peut plus dialoguer et se réconcilier». Le président du CNI a exhorté les Ivoiriens au dépassement de soi. « Beaucoup de choses se sont passées. Que ceux qui ont fait du tort reconnaissent d'abord leur faute et ensuite c'est le pardon », a insisté le guide religieux non sans enseigner que le prophète Mohammad est un bel exemple du pardon. Surfant sur la vague de l'actualité, marquée par la CAN 2012, l'Imam Idriss Koudouss Koné a souligné que les Eléphants de Côte d'Ivoire sont une ''affaire nationale''. «Nous devons prier Allah pour qu'ils reviennent avec la coupe. Ce sera un honneur pour nous et tous ceux qui vivent en Côte d'Ivoire », a-t-il plaidé. Toutefois, il a déconseillé les manifestations de joie sans retenue, invitant les Ivoiriens à opter pour la « joie de la raison » et non « la joie de la folie ». Peu avant, le révérend pasteur Ediémou Blin Jacob, président du Forum National des confessions religieuses, avait relevé la nécessité pour toutes les religions de parler de ''paix''. Honoré Guié, ex-Pca de la RTI, était présent à cette cérémonie.
Y. Sangaré
Y. Sangaré