La communauté musulmane de Côte d’Ivoire a commémoré dans la nuit du samedi au dimanche dernier la naissance du Prophète Mohammad. La réconciliation et la cohabitation entre les Ivoiriens étaient au centre de cette cérémonie religieuse. A cette occasion l’Imam de la mosquée du plateau, El Hadj Cissé Djiguiba Abdallah a livré les recettes pour une réconciliation ‘’vraie et sincère’’. De larges extraits de son intervention.
(…) En tant que tel, la réconciliation entre les filles et fils du pays est une exigence existentielle car nous sommes tous condamnés à vivre ensemble sur le même territoire.
La réconciliation doit passer par la vérité, la justice, l’équité, le dialogue et la fraternité.
La vérité constitue la fondation de l’édifice, la justice les murs et l’équité le toit.
L’absence de l’une ou de l’autre dans une organisation humaine menace la paix et l’équilibre social.
C’est pourquoi, la vérité doit être dite, non pas avec aigreur et récrimination, mais dans le but de soulager, voire de libérer de nombreuses consciences prisonnières de terribles souvenirs ; parce que victimes ou coupables d’actes abominables ou de crimes odieux.
«L’amitié, dit-on se nourrit de vérité». Cette vérité se nourrit, elle-même, de justice et d’équité.
A ce sujet, le Saint Coran interpelle:
«Ô vous qui croyez en Dieu! Veuillez avec loyauté et désintéressement à l’application de la loi de Dieu et témoignez en toute justice. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la Piété. Et craignez Dieu. Car Dieu est certes parfaitement informé de ce que vous faites» S5 V8.
Le verset 9 de la sourate 49 nous éclaire en ces termes:
«Si deux clans parmi les croyants se combattent, ramenez la paix entre eux. Si l’un deux outrepassent les droits de l’autre, combattez le clan transgresseur jusqu’à ce qu’il entre dans l’ordre de Dieu. S’il y entre, arrangez les choses entre eux, en toute justice. Soyez équitables, car Dieu aime les gens équitables».
Par ailleurs, en Islam, la Nation se compose d’un groupement humain, qui a, en commun, un même destin, où chaque individu se considère comme frère ou sœur de l’autre, une fraternité, qui transcende la race, l’ethnie, la couleur «car, tous les croyants sont des frères.»
l Que les hommes politiques reconnaissent leur part de responsabilité, dans ce qui est arrivé au pays tout entier. De même que ceux qui, possédés par les démons ont poussé une partie des ivoiriens contre d’autres, à travers des propos et des écrits incitant à la haine ethnique ou religieuse et demandent pardon.
l Que chaque Imam, chaque Pasteur, chaque Prêtre entre en lui-même, pour un profond examen de conscience ; et que chacun fasse son propre bilan sur ce qu’il aurait dû faire, qui n’a pas été fait ; sur ce qu’il n’aurait jamais dû dire, qu’il a prêché, parfois bruyamment, semant haine et discorde et radicalisant des positions, déjà tranchées.
l Et, pour conjurer le mauvais sort, que chaque homme de Dieu dans sa mosquée, son temple et son église fasse son mea culpa devant ses propres fidèles.
Ainsi, nous aurons fait œuvre utile dans le chemin qui conduit à la paix. En tout état de cause, cet enseignement divin constitue en soi une source de profonde méditation :
«La sanction d’une mauvaise action est une mauvaise action identique. Mais quiconque pardonne et corrige le comportement de son adversaire, son salaire incombe à Dieu. Il n’aime point les injustes » et « celui qui se montre patient et pardonne, c’est certainement là une marque de caractère.» S42 V40-43
Comme Dieu lui-même nous y invite, il est certes difficile d’oublier tout ce que nous avons vécu ces dernières années, mais nous pouvons et nous devons nous hisser, courageusement, à la hauteur de ceux qui pardonnent. C’est ce qu’on appelle Réconciliation : un acte de foi, un acte d’amour, magnifié par le Seigneur lui-même:
«La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse le mal par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. Mais ce privilège n’est donné qu’à ceux qui font preuve de patience. Ce privilège n’est donné qu’au possesseur d’une immense grâce» S41 V34-35)
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers frères et sœurs,
En conclusion, retenons que le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui en ce début du 3e millénaire est de créer une société humaine où même les différends les plus graves sont appréhendés, non pas dans un esprit de violence et de contraintes, mais d’intérêt mutuel, de coexistence et de partenariat. Il ne s’agit nullement d’éliminer les différences, loin s’en faut.
Il s’agit surtout de rendre le monde capable de les assumer par l’observation des valeurs morales et spirituelles convergentes contenues dans les feuillets d’Abraham, les Psaumes de David, la Thora de Moise, l’Evangile de Jésus et le Coran de Muhammad (saw).
C’est le rôle permanent des responsables religieux, d’ouvrir davantage une nouvelle ère de dialogue et de communication active intra confessionnelle d’une part, et interconfessionnelle d’autre part.
L’esprit de compétitivité ne doit en aucun cas, tuer en nous, l’aptitude de coopérer avec sagesse dans le respect mutuel.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
WA SALAMOU ALEYKOUM WA RAMATOULAYE WA BARAKATOU.
(…) En tant que tel, la réconciliation entre les filles et fils du pays est une exigence existentielle car nous sommes tous condamnés à vivre ensemble sur le même territoire.
La réconciliation doit passer par la vérité, la justice, l’équité, le dialogue et la fraternité.
La vérité constitue la fondation de l’édifice, la justice les murs et l’équité le toit.
L’absence de l’une ou de l’autre dans une organisation humaine menace la paix et l’équilibre social.
C’est pourquoi, la vérité doit être dite, non pas avec aigreur et récrimination, mais dans le but de soulager, voire de libérer de nombreuses consciences prisonnières de terribles souvenirs ; parce que victimes ou coupables d’actes abominables ou de crimes odieux.
«L’amitié, dit-on se nourrit de vérité». Cette vérité se nourrit, elle-même, de justice et d’équité.
A ce sujet, le Saint Coran interpelle:
«Ô vous qui croyez en Dieu! Veuillez avec loyauté et désintéressement à l’application de la loi de Dieu et témoignez en toute justice. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la Piété. Et craignez Dieu. Car Dieu est certes parfaitement informé de ce que vous faites» S5 V8.
Le verset 9 de la sourate 49 nous éclaire en ces termes:
«Si deux clans parmi les croyants se combattent, ramenez la paix entre eux. Si l’un deux outrepassent les droits de l’autre, combattez le clan transgresseur jusqu’à ce qu’il entre dans l’ordre de Dieu. S’il y entre, arrangez les choses entre eux, en toute justice. Soyez équitables, car Dieu aime les gens équitables».
Par ailleurs, en Islam, la Nation se compose d’un groupement humain, qui a, en commun, un même destin, où chaque individu se considère comme frère ou sœur de l’autre, une fraternité, qui transcende la race, l’ethnie, la couleur «car, tous les croyants sont des frères.»
l Que les hommes politiques reconnaissent leur part de responsabilité, dans ce qui est arrivé au pays tout entier. De même que ceux qui, possédés par les démons ont poussé une partie des ivoiriens contre d’autres, à travers des propos et des écrits incitant à la haine ethnique ou religieuse et demandent pardon.
l Que chaque Imam, chaque Pasteur, chaque Prêtre entre en lui-même, pour un profond examen de conscience ; et que chacun fasse son propre bilan sur ce qu’il aurait dû faire, qui n’a pas été fait ; sur ce qu’il n’aurait jamais dû dire, qu’il a prêché, parfois bruyamment, semant haine et discorde et radicalisant des positions, déjà tranchées.
l Et, pour conjurer le mauvais sort, que chaque homme de Dieu dans sa mosquée, son temple et son église fasse son mea culpa devant ses propres fidèles.
Ainsi, nous aurons fait œuvre utile dans le chemin qui conduit à la paix. En tout état de cause, cet enseignement divin constitue en soi une source de profonde méditation :
«La sanction d’une mauvaise action est une mauvaise action identique. Mais quiconque pardonne et corrige le comportement de son adversaire, son salaire incombe à Dieu. Il n’aime point les injustes » et « celui qui se montre patient et pardonne, c’est certainement là une marque de caractère.» S42 V40-43
Comme Dieu lui-même nous y invite, il est certes difficile d’oublier tout ce que nous avons vécu ces dernières années, mais nous pouvons et nous devons nous hisser, courageusement, à la hauteur de ceux qui pardonnent. C’est ce qu’on appelle Réconciliation : un acte de foi, un acte d’amour, magnifié par le Seigneur lui-même:
«La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse le mal par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. Mais ce privilège n’est donné qu’à ceux qui font preuve de patience. Ce privilège n’est donné qu’au possesseur d’une immense grâce» S41 V34-35)
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers frères et sœurs,
En conclusion, retenons que le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui en ce début du 3e millénaire est de créer une société humaine où même les différends les plus graves sont appréhendés, non pas dans un esprit de violence et de contraintes, mais d’intérêt mutuel, de coexistence et de partenariat. Il ne s’agit nullement d’éliminer les différences, loin s’en faut.
Il s’agit surtout de rendre le monde capable de les assumer par l’observation des valeurs morales et spirituelles convergentes contenues dans les feuillets d’Abraham, les Psaumes de David, la Thora de Moise, l’Evangile de Jésus et le Coran de Muhammad (saw).
C’est le rôle permanent des responsables religieux, d’ouvrir davantage une nouvelle ère de dialogue et de communication active intra confessionnelle d’une part, et interconfessionnelle d’autre part.
L’esprit de compétitivité ne doit en aucun cas, tuer en nous, l’aptitude de coopérer avec sagesse dans le respect mutuel.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
WA SALAMOU ALEYKOUM WA RAMATOULAYE WA BARAKATOU.