Le Président de la République a répondu aux questions des journalistes à sa descente d’avion.
Monsieur le Président, vous avez passé presque deux semaines hors de votre pays. Au moment où vous arrivez, est-ce que vous pouvez nous faire le point de vos visites?
ADO: Je voudrais saluer mon aîné Henri Konan Bédié et son épouse Henriette pour leur déplacement à mon accueil. Dominique et moi, nous sommes très sensibles à cette marque d’attention et de fraternité. Je voudrais vous dire que j’ai été absent pendant deux semaines environ. Nous avons commencé le 25 janvier à Paris, à l’occasion de la visite d’Etat à laquelle nous avons été invités par le président Nicolas Sarkozy, Président de la république française. Une visite d’Etat de trois jours qui a été, à tous égards, une visite exceptionnelle qui a reflété les liens d’amitié entre la France et la Côte d’Ivoire. Une visite pleine de chaleur, d’attention et de délicatesse. Je pense que nos compatriotes ont pu voir l’accueil qui nous a été réservé. Ceci est une excellente chose pour notre pays. Et aussi pour bien marquer les relations historiques et de confiance entre le peuple ivoirien et le peuple français. A cette occasion, nous avons eu à échanger avec le Président Sarkozy, avec une bonne partie de son gouvernement. Notamment, les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de la Coopération, de l’Intérieur, les principaux ministres, le ministre des Finances sur les questions d’intérêt commun entre les deux pays. Je rappelle qu’au-delà des relations de coopération qui sont des liens de confiance, nous avons procédé à la signature d’un nouveau partenariat de défense avec la République française. C’est un traité de partenariat, puisqu’à cette occasion, nous avons réitéré les relations constantes et importantes entre la France et la Côte d’Ivoire. Nous avons également mis l’accent sur les questions de formation, les questions d’équipement, les questions relatives à l’information et à la possibilité d’avoir des échanges entre nos deux forces armées. C’est un traité, ce qui veut dire que c’est un document qui sera soumis à l’Assemblée nationale en Côte d’Ivoire comme en France. Un document totalement transparent que vous aurez l’occasion de consulter quand l’Assemblée nationale va l’examiner. Je l’ai dit à Paris et je le dis ici, il n’y a pas de clause secrète. La Côte d’Ivoire est en paix et la Côte d’Ivoire est en sécurité. Je crois que c’est un pas important dans les relations de confiance entre nos deux pays. Nous sommes d’accord qu’un contingent d’à peu près trois cents personnes resterait au 43ème BIMA et bien sûr, la force Licorne continuera d’accompagner l’ONUCI pendant le temps que le conseil de sécurité voudra bien maintenir cet accord. Nous avons eu également à rencontrer le patronat français, le Mouvement des entreprises de France (le MEDEF). Nous avons fait le point avec ces entrepreneurs et nous les avons encouragés à revenir massivement et rapidement en Côte d’Ivoire pour contribuer au développement. Je crois que ce message a été très bien reçu. Beaucoup nous ont informé de leur intention de revenir très bientôt et d’avoir d’ailleurs commencé d’entreprendre de grands projets, que ce soit dans le domaine agricole, pétrolier ou du gaz, minier. Bien sûr, dans le domaine des infrastructures, de l’hôtellerie et du tourisme. Donc cela a été une grande réunion. A l’occasion des visites d’Etat, on a également l’opportunité de rencontrer le président de l’Assemblée nationale, le maire de Paris. Et toutes ces rencontres ont été très fructueuses. Je me réjouis que nous ayons eu cette opportunité d’une grande visite d’Etat et bien remarquée. Nous étions très fiers qu’enfin la page soit tournée. Et qu’entre les Français et les Ivoiriens, ce sont des liens d’amitié et de coopération. Après la France, je suis allé directement sur Addis-Abeba pour participer au Sommet de l’Union Africaine. Un Sommet assez difficile, puisque nous devrions procéder à la nomination du nouveau président de la Commission de l’Union africaine. Mais également à la désignation du nouveau président du Sommet de l’Union africaine. En ce qui concerne le Sommet, la CEDEAO a proposé le président de la République sœur du Bénin, le Président Yayi Boni pour assurer la présidence de l’Union africaine, ce qui a été accepté par nos homologues. Pour le président de la Commission, nous avons eu plusieurs tours de scrutin. Tous ces scrutins ont été largement remportés par le président sortant, le président Jean Ping du Gabon. Vous connaissez les relations entre le Gabon et la Côte d’Ivoire. Nous avons soutenu activement cette candidature. Il se trouve que les règles de l’Union africaine sont un peu archaïques. Puisqu’après trois scrutins qu’il a gagnés, il fallait un quatrième scrutin où il était seul et il lui fallait avoir les 2/3 des votes avant de pouvoir être confirmé. Ce qui me paraît totalement anti-démocratique. La démocratie, c’est 50 % plus une voix. Nous avons insisté pour qu’il continue d’assurer l’intérim. Que les règles soient revues, ce qui a été accepté. Très rapidement en mars, nous allons nous rencontrer à Cotonou chez le Président en exercice, pour revoir les règles. Et ensuite au mois de Juin, sans doute à Addis-Abeba pour procéder à l’élection d’un nouveau président de la Commission. Après tous ces périples, je me suis donné quelques jours de repos en visite privée. Je suis très détendu et très heureux d’être de retour.
Monsieur le Président, on a beaucoup parlé d’un nouveau gouvernement après les Législatives. Dans les interviewes que vous avez données lors de votre visite d’Etat à Paris, vous avez évoqué cette question. Vous avez également évoqué la question du poste du Premier ministre.
D’aucuns disent que vous vous êtes retiré pour réfléchir au nouveau gouvernement. Avez-vous la mouture de ce nouveau gouvernement ou au moment où vous rentrez au pays, quelle est la décision que vous avez arrêtée?
ADO: Je voudrais signaler tout d’abord que les élections législatives ne sont pas terminées. Je crois savoir, monsieur le ministre de l’Intérieur, monsieur le président de la Commission électorale, qu’il y aura reprise des élections dans onze circonscriptions après l’annulation effectuée par le Conseil Constitutionnel. Je ne connais pas la date, j’espère qu’avant la fin du mois, ces élections partiales seront tenues. Après tout cela, je verrai avec le président Bédié, comment nous devons nous organiser pour la suite. Donc aucune décision n’a été prise à mon niveau au moment où je rentre. J’ai beaucoup réfléchi à tout cela. Mais il faut savoir prendre son temps et avoir les conseils avisés de mon aîné avant de procéder à la prochaine étape.
Monsieur le président, les Eléphants jouent demain (aujourd’hui). Est-ce que vous avez un message particulier à leur endroit de la part de tous les Ivoiriens?
ADO: J’ai parlé à chaque occasion de victoire au président Sidy Diallo. Je suis certain que demain (aujourd’hui NDLR) encore, je l’appellerai pour le féliciter et ensuite nous irons à Libreville le 12 février, pour vous ramener la coupeavec certitude.
Retranscrit par LO
Monsieur le Président, vous avez passé presque deux semaines hors de votre pays. Au moment où vous arrivez, est-ce que vous pouvez nous faire le point de vos visites?
ADO: Je voudrais saluer mon aîné Henri Konan Bédié et son épouse Henriette pour leur déplacement à mon accueil. Dominique et moi, nous sommes très sensibles à cette marque d’attention et de fraternité. Je voudrais vous dire que j’ai été absent pendant deux semaines environ. Nous avons commencé le 25 janvier à Paris, à l’occasion de la visite d’Etat à laquelle nous avons été invités par le président Nicolas Sarkozy, Président de la république française. Une visite d’Etat de trois jours qui a été, à tous égards, une visite exceptionnelle qui a reflété les liens d’amitié entre la France et la Côte d’Ivoire. Une visite pleine de chaleur, d’attention et de délicatesse. Je pense que nos compatriotes ont pu voir l’accueil qui nous a été réservé. Ceci est une excellente chose pour notre pays. Et aussi pour bien marquer les relations historiques et de confiance entre le peuple ivoirien et le peuple français. A cette occasion, nous avons eu à échanger avec le Président Sarkozy, avec une bonne partie de son gouvernement. Notamment, les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de la Coopération, de l’Intérieur, les principaux ministres, le ministre des Finances sur les questions d’intérêt commun entre les deux pays. Je rappelle qu’au-delà des relations de coopération qui sont des liens de confiance, nous avons procédé à la signature d’un nouveau partenariat de défense avec la République française. C’est un traité de partenariat, puisqu’à cette occasion, nous avons réitéré les relations constantes et importantes entre la France et la Côte d’Ivoire. Nous avons également mis l’accent sur les questions de formation, les questions d’équipement, les questions relatives à l’information et à la possibilité d’avoir des échanges entre nos deux forces armées. C’est un traité, ce qui veut dire que c’est un document qui sera soumis à l’Assemblée nationale en Côte d’Ivoire comme en France. Un document totalement transparent que vous aurez l’occasion de consulter quand l’Assemblée nationale va l’examiner. Je l’ai dit à Paris et je le dis ici, il n’y a pas de clause secrète. La Côte d’Ivoire est en paix et la Côte d’Ivoire est en sécurité. Je crois que c’est un pas important dans les relations de confiance entre nos deux pays. Nous sommes d’accord qu’un contingent d’à peu près trois cents personnes resterait au 43ème BIMA et bien sûr, la force Licorne continuera d’accompagner l’ONUCI pendant le temps que le conseil de sécurité voudra bien maintenir cet accord. Nous avons eu également à rencontrer le patronat français, le Mouvement des entreprises de France (le MEDEF). Nous avons fait le point avec ces entrepreneurs et nous les avons encouragés à revenir massivement et rapidement en Côte d’Ivoire pour contribuer au développement. Je crois que ce message a été très bien reçu. Beaucoup nous ont informé de leur intention de revenir très bientôt et d’avoir d’ailleurs commencé d’entreprendre de grands projets, que ce soit dans le domaine agricole, pétrolier ou du gaz, minier. Bien sûr, dans le domaine des infrastructures, de l’hôtellerie et du tourisme. Donc cela a été une grande réunion. A l’occasion des visites d’Etat, on a également l’opportunité de rencontrer le président de l’Assemblée nationale, le maire de Paris. Et toutes ces rencontres ont été très fructueuses. Je me réjouis que nous ayons eu cette opportunité d’une grande visite d’Etat et bien remarquée. Nous étions très fiers qu’enfin la page soit tournée. Et qu’entre les Français et les Ivoiriens, ce sont des liens d’amitié et de coopération. Après la France, je suis allé directement sur Addis-Abeba pour participer au Sommet de l’Union Africaine. Un Sommet assez difficile, puisque nous devrions procéder à la nomination du nouveau président de la Commission de l’Union africaine. Mais également à la désignation du nouveau président du Sommet de l’Union africaine. En ce qui concerne le Sommet, la CEDEAO a proposé le président de la République sœur du Bénin, le Président Yayi Boni pour assurer la présidence de l’Union africaine, ce qui a été accepté par nos homologues. Pour le président de la Commission, nous avons eu plusieurs tours de scrutin. Tous ces scrutins ont été largement remportés par le président sortant, le président Jean Ping du Gabon. Vous connaissez les relations entre le Gabon et la Côte d’Ivoire. Nous avons soutenu activement cette candidature. Il se trouve que les règles de l’Union africaine sont un peu archaïques. Puisqu’après trois scrutins qu’il a gagnés, il fallait un quatrième scrutin où il était seul et il lui fallait avoir les 2/3 des votes avant de pouvoir être confirmé. Ce qui me paraît totalement anti-démocratique. La démocratie, c’est 50 % plus une voix. Nous avons insisté pour qu’il continue d’assurer l’intérim. Que les règles soient revues, ce qui a été accepté. Très rapidement en mars, nous allons nous rencontrer à Cotonou chez le Président en exercice, pour revoir les règles. Et ensuite au mois de Juin, sans doute à Addis-Abeba pour procéder à l’élection d’un nouveau président de la Commission. Après tous ces périples, je me suis donné quelques jours de repos en visite privée. Je suis très détendu et très heureux d’être de retour.
Monsieur le Président, on a beaucoup parlé d’un nouveau gouvernement après les Législatives. Dans les interviewes que vous avez données lors de votre visite d’Etat à Paris, vous avez évoqué cette question. Vous avez également évoqué la question du poste du Premier ministre.
D’aucuns disent que vous vous êtes retiré pour réfléchir au nouveau gouvernement. Avez-vous la mouture de ce nouveau gouvernement ou au moment où vous rentrez au pays, quelle est la décision que vous avez arrêtée?
ADO: Je voudrais signaler tout d’abord que les élections législatives ne sont pas terminées. Je crois savoir, monsieur le ministre de l’Intérieur, monsieur le président de la Commission électorale, qu’il y aura reprise des élections dans onze circonscriptions après l’annulation effectuée par le Conseil Constitutionnel. Je ne connais pas la date, j’espère qu’avant la fin du mois, ces élections partiales seront tenues. Après tout cela, je verrai avec le président Bédié, comment nous devons nous organiser pour la suite. Donc aucune décision n’a été prise à mon niveau au moment où je rentre. J’ai beaucoup réfléchi à tout cela. Mais il faut savoir prendre son temps et avoir les conseils avisés de mon aîné avant de procéder à la prochaine étape.
Monsieur le président, les Eléphants jouent demain (aujourd’hui). Est-ce que vous avez un message particulier à leur endroit de la part de tous les Ivoiriens?
ADO: J’ai parlé à chaque occasion de victoire au président Sidy Diallo. Je suis certain que demain (aujourd’hui NDLR) encore, je l’appellerai pour le féliciter et ensuite nous irons à Libreville le 12 février, pour vous ramener la coupeavec certitude.
Retranscrit par LO