Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a effectué, du 11 au 12 février, sa première visite officielle à Libreville, au Gabon. Lors de son voyage, il a posé un acte important en déposant une gerbe de fleurs sur la tombe de feu Omar Bongo Odimba, à Franceville. Joignant l’utile à l’agréable, il a assisté à la finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2012 entre la Zambie et la Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara a remercié son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui l’a soutenu pendant la grave crise postélectorale ivoirienne de novembre 2010 à avril 2011. « Cette visite est importante, car le 30 mars 2011, le Gabon, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, avait soutenu Ouattara en votant la résolution 1975 qui donnait carte blanche à une intervention militaire pour faire partir Laurent Gbagbo, et éviter une guerre civile. C’est donc un devoir pour le président Ouattara de se rendre à Libreville », explique une source proche de la présidence ivoirienne. Dès le 27 avril, la secrétaire générale de la présidence gabonaise, Laure Gondjout, avait été la première personnalité de haut rang à se rendre à Abidjan pour rencontrer Alassane Ouattara, encore retranché à l’hôtel du Golf après la chute de Laurent Gbagbo. Mais, les liens étroits entre le président ivoirien et les Bongo sont encore plus anciens que cela.
Ouattara, accueilli à Libreville en 2002
En septembre 2002, au lendemain de l’éclatement de la rébellion armée contre le régime de Gbagbo, Alassane Ouattara avait échappé, de justesse, à une tentative d’assassinat, et avait été accueilli à Libreville par le président Omar Bongo. Et c’est notamment au Gabon que la fondation créée par Alassane Ouattara après sa retraite du Fmi, l’Institut pour l’Afrique (IA), a été très active pour des projets de développement. Alexandre Barro Chambrier, l’actuel ministre des Mines du gouvernement gabonais a, lui-même, travaillé au sein de l’IA. Dans les années Houphouët Boigny (1960-1993), puis sous Henri Konan Bédié (93-2000), les relations ivoiro-gabonaises ont toujours été au beau fixe. Mais, l'amitié avait cédé la place à une période plus tumultueuse sous l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, après qu'il a traité Omar Bongo de « rigolo », en raison du soutien avéré de ce dernier à Ouattara. Une insulte qu'Ali, le fils, n'a sans doute jamais oubliée...
PATRICK N’GUESSAN
Ouattara, accueilli à Libreville en 2002
En septembre 2002, au lendemain de l’éclatement de la rébellion armée contre le régime de Gbagbo, Alassane Ouattara avait échappé, de justesse, à une tentative d’assassinat, et avait été accueilli à Libreville par le président Omar Bongo. Et c’est notamment au Gabon que la fondation créée par Alassane Ouattara après sa retraite du Fmi, l’Institut pour l’Afrique (IA), a été très active pour des projets de développement. Alexandre Barro Chambrier, l’actuel ministre des Mines du gouvernement gabonais a, lui-même, travaillé au sein de l’IA. Dans les années Houphouët Boigny (1960-1993), puis sous Henri Konan Bédié (93-2000), les relations ivoiro-gabonaises ont toujours été au beau fixe. Mais, l'amitié avait cédé la place à une période plus tumultueuse sous l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, après qu'il a traité Omar Bongo de « rigolo », en raison du soutien avéré de ce dernier à Ouattara. Une insulte qu'Ali, le fils, n'a sans doute jamais oubliée...
PATRICK N’GUESSAN