Les premières élections municipales sous Ouattara sont annoncées pour le mois de mars 2012. Les électeurs seront appelés aux urnes pour renouveler les conseils municipaux à la tête des communes de Côte d’Ivoire. Ce scrutin, rappelons-le, a été marqué par un «désert électoral» qui a amplement traduit le désaveu du peuple ivoirien à l’égard du pouvoir Ouattara. Malgré le tapage médiatique qui a été orchestré par le Rhdp pour inviter les Ivoiriens à sortir pour voter «massivement», les alliés de circonstance n’ont pas réussi à mobiliser plus de 13% de l’électorat. Les populations ont dit non à la dictature en place à plus de 80%. Pour signifier au régime minoritaire de Ouattara que le peuple le vomit depuis son installation le 11 avril 2011, après l’arrestation du président Laurent Gbagbo dans les circonstances tragique et sanglantes qui ont endeuillé le pays. Et le revers de ces législatives a été si cinglant pour le pouvoir que la Cei a dû se livrer au tripatouillage des documents électoraux et des chiffres pour falsifier les résultats dans le but de porter le taux de participation à 36%. Un stratagème honteux qui n’a pour autant pas permis de masquer l’impopularité de Ouattara. Mais l’on retiendra aussi que cette parodie de législatives a permis à la coalition Rdr–rébellion de se jouer de l’allier Pdci par une technologie électorale frauduleuse, pour opérer le rapt de la majorité parlementaire. La fraude à ces élections a été reconnue et confirmée par les partisans du tyran qui ont eux-mêmes confessé que «les exilés, les absents et les morts ont voté» à cette élection dont l’opposition a été exclue. Après que le parti du Sphinx de Daoukro ait accusé le Rdr d’avoir fraudé à son détriment, plusieurs réclamations ont été déposées sur la table du Conseil constitutionnel qui a décidé de faire reprendre le scrutin dans 11 circonscriptions électorales. Laquelle décision fait aujourd’hui l’objet d’une vivre protestation de la part de candidats qui estiment que leurs victoires ont été injustement invalidées par le président actuel du Conseil constitutionnel, Francis Wodié , qui est du reste soupçonné, notamment par des cadres du Pdci et des candidat indépendants, de rouler pour le parti de Ouattara. Et pendant que bataille se poursuit à ce niveau, le fauteuil de président du parlement qui suscite toutes les convoitises n’a pas encoure trouvé un occupant. Toutefois, Ouattara a déjà fait savoir à Bédié que le Pdci devrait cesser d’en rêver, du moment qu’il n’a pas la majorité au parlement. La polémique à ce sujet en rajoute au débat sur la récupération de la Primature qui a été promise au parti cinquantenaire dans un pacte signé par les alliés au Rhdp. Mais voilà que le mentor du Rdr, comme à son habitude, n’a pas encore tenu sa promesse que les élections municipales s’annoncent.
Les communes «juteuses» bientôt dans l’escarcelle du Rdr
Et les indiscrétions qui nous parviennent tendent à indiquer que le Pdci de Bédié sera mangé par son allié, à la même sauce que celle servie aux législatives. En effet, le Pdci peut, dit-on, faire dès à présent le deuil des communes jugées stratégiques par leur étendue ou leur importance à divers niveaux, ou juteuses en termes de recettes fiscales et de taxes. L’enjeu est d’autant plus palpable que le Rdr considère les communes ciblées comme les poches qui vont alimenter les caisses du parti, pour lui donner un nouvel essor. Ainsi, à Abidjan, par exemple, les communes aux mains du Pdci pourraient échapper à ce parti. La Cie aux ordres de Ouattara aurait déjà pris les dispositions dans ce sens. Pour «améliorer» la technologie électorale frauduleuse qui permettra au Rdr-rébellion de remporter le maximum de communes. «Le Rdr est au pouvoir. Il a obtenu la majorité parlementaire. Il lui reste maintenant à prendre en main la gestion des communes», annonce-t-on à la Rue Lepic. Comme lors des législatives, Ouattara laissera bien sûr quelques communes au Pdci et aux autres, en fonction de ses calculs. Mais «tout est déjà décidé et on sait qui sera maire dans tel ou tel commune», entend-on dire. Au grand dam du Pdci dont le président est réduit au silence par Ouattara. La jeunesse de ce parti, elle, proteste contre «le non respect de la parole donnée» et appelle la direction du parti à monter au créneau pour exiger une gestion partagée du pouvoir entre les alliés. Pour les municipales à venir, K.K.B. et ses camarades exhortent Bédié à la vigilance. Mais dans un parti où la strangulation des jeunes cadres est la règle, la voix de la Jpdci sera-t- elle entendue, dans un contexte où même les alliées de Ouattara au sein du Rhdp sont aussi sous la menace des armes des Frci ? A la Rue Lepic, les radicaux sont catégoriques. «Ce pouvoir est un pouvoir Rdr. Quand le Pdci était au pouvoir, il ne l’a pas partagé avec les autres». S’énervent certains. Le «pacte» Ouattara Bédié pour le partage du gâteau ? Ils n’en ont cure. Ce qui fait dire à des jeunes du Pdci que leur parti a été dupé. Et qu’il doit rejoindre l’opposition pour conquérir le pouvoir d’Etat par la lutte. Plutôt que de servir de marchepied à Ouattara pour des postes ministériels, des broutilles.
K. Kouassi Maurice
Les communes «juteuses» bientôt dans l’escarcelle du Rdr
Et les indiscrétions qui nous parviennent tendent à indiquer que le Pdci de Bédié sera mangé par son allié, à la même sauce que celle servie aux législatives. En effet, le Pdci peut, dit-on, faire dès à présent le deuil des communes jugées stratégiques par leur étendue ou leur importance à divers niveaux, ou juteuses en termes de recettes fiscales et de taxes. L’enjeu est d’autant plus palpable que le Rdr considère les communes ciblées comme les poches qui vont alimenter les caisses du parti, pour lui donner un nouvel essor. Ainsi, à Abidjan, par exemple, les communes aux mains du Pdci pourraient échapper à ce parti. La Cie aux ordres de Ouattara aurait déjà pris les dispositions dans ce sens. Pour «améliorer» la technologie électorale frauduleuse qui permettra au Rdr-rébellion de remporter le maximum de communes. «Le Rdr est au pouvoir. Il a obtenu la majorité parlementaire. Il lui reste maintenant à prendre en main la gestion des communes», annonce-t-on à la Rue Lepic. Comme lors des législatives, Ouattara laissera bien sûr quelques communes au Pdci et aux autres, en fonction de ses calculs. Mais «tout est déjà décidé et on sait qui sera maire dans tel ou tel commune», entend-on dire. Au grand dam du Pdci dont le président est réduit au silence par Ouattara. La jeunesse de ce parti, elle, proteste contre «le non respect de la parole donnée» et appelle la direction du parti à monter au créneau pour exiger une gestion partagée du pouvoir entre les alliés. Pour les municipales à venir, K.K.B. et ses camarades exhortent Bédié à la vigilance. Mais dans un parti où la strangulation des jeunes cadres est la règle, la voix de la Jpdci sera-t- elle entendue, dans un contexte où même les alliées de Ouattara au sein du Rhdp sont aussi sous la menace des armes des Frci ? A la Rue Lepic, les radicaux sont catégoriques. «Ce pouvoir est un pouvoir Rdr. Quand le Pdci était au pouvoir, il ne l’a pas partagé avec les autres». S’énervent certains. Le «pacte» Ouattara Bédié pour le partage du gâteau ? Ils n’en ont cure. Ce qui fait dire à des jeunes du Pdci que leur parti a été dupé. Et qu’il doit rejoindre l’opposition pour conquérir le pouvoir d’Etat par la lutte. Plutôt que de servir de marchepied à Ouattara pour des postes ministériels, des broutilles.
K. Kouassi Maurice