Ouattara repartira avec une nouvelle charge. Celle de Président de la conférence des Présidents de la CEDEAO. Une charge qui devrait lui être toutefois légère. De l’avis, en tout cas, de l’équipe sortante hier à Abuja, à l’ouverture de la 40ème session ordinaire de la Conférence des Présidents et Chefs de Gouvernement de la CEDEAO. «Plusieurs de mes pairs m’ont fait l’honneur de me proposer comme Président», a d’ailleurs déclaré le Président Alassane Ouattara à son arrivée dans la capitale Nigériane hier matin. Puis d’ajouter que cela devrait se faire au deuxième jour, c`est-à-dire ce matin, mais que, avant, il y a beaucoup à faire. Effectivement, avec 7 autres de ses homologues de la CEDEAO, des Chefs de gouvernements et des ministres, ils se sont enfermés plusieurs heures toute l’après midi dans un grand hôtel de la ville. Preuve de leur engagement communautaire et de l’importance de ce sommet. «Ce sommet est d’une importance particulière, a du reste déclaré à l’ouverture Goodluck Jonathan, Président sortant. Car, elle renouvellera les instances de notre union pour d’autres défis». Pour lui, certains ont déjà été gagnés «notamment dans le traitement et le dénouement de la crise ivoirienne avec la collaboration de tous les membres». «La présence du Président Ouattara parmi nous en est la preuve et cela renforce davantage notre union», a-t-il assuré. Ne souhaitant pas un nouveau cas ivoirien, il a appelé les responsables politiques de la Guinée Bissau à «s’accorder pour une sortie de crise pour les élections du 18 mars prochain». Regrettant certains divisions de l’Union sur certains dossiers, il a souhaité qu’on ne «continue pas de fonctionner comme avant». D’ailleurs, il s’est clairement prononcé pour une union monétaire de la CEDEAO. «J’appelle à une accélération des efforts pour une union monétaire pour le renfoncement de nos économies», a plaidé le Président Nigérian. Parce que son «pays reste profondément attaché à l’intégration » sous toutes ses formes. C’est pourquoi, il assuré son futur successeur à tête de la Communauté de son franc soutien. «Au moment où je vais céder la main à un nouveau Président, a déclaré Goodluck, je me dispose entièrement à le soutenir. Et j’invite chacun à en faire autant pour la réussite de sa mission». Un appel déjà bien compris par James Victor Gbeho, Président sortant de la Commission de la CEDEAO. De son avis, ces dernières années, la sous-région a fait d’énormes progrès tant au niveau économique et dans la gestion des crises sociopolitiques. D’où sa relative stabilité et sa bonne santé économique en dépit de la crise mondiale. C’est pourquoi, il entrevoit des lendemains enchanteurs surtout avec le niveau de ceux qui arrivent à la tête de l’Institution. «Je suis optimiste, s’est-il voulu rassurant. Au regard de la qualité de ceux qui nous succèdent, la Commission capitalisera au mieux les acquis et réussira à maintenir le cap». Toutefois, il conseille la «plus grande vigilance à l’égard des conflits». Un domaine où la CEDEAO a énormément acquis d’expériences de l’avis de Jean Ping, Président de la Commission de l’U.A., et de Saadi Junitt, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies. Pour ces deux personnalités, les méthodes de l’organisation ont fait école et ils ne peuvent que légitimement continuer de l’assister et de l’aider à se renforcer. Une confirmation de soutien à propos. Puisqu’à l’occasion de ce sommet, la CEDEAO planche sur la mise en œuvre de la feuille de route de la reforme du secteur de sécurité en Guinée Bissau, sur la situation sécuritaire et humanitaire dans le région sahélo saharienne, sur l’évolution du phénomène de la piraterie dans le golfe de Guinée, de l’élection de novembre 2011 en Gambie et de celles à venir au Sénégal, au Mali, en Guinée Bissau, en Sierra Léone et au Ghana. Demain, elle devra se prononcer sur tous ses sujets et désigner Alassane Ouattara comme son Président.
KIGBAFORY Inza,
Envoyé spécial à Abuja
KIGBAFORY Inza,
Envoyé spécial à Abuja