Après son accession à la tête de la Cedeao, le président de la République a bien voulu livrer à la presse sa vision du développement économique de la communauté.
Question: A moins d’un an de pouvoir en Côte d’Ivoire, voilà que vos pairs vous confient la destinée de 15 Etats de l’Afrique de l’ouest, quels sont vos sentiments?
Alassane Ouattara: Je remercie tout d’abord le peuple ivoirien qui m’a élu. Parce que c’est en vertu de cela que mes homologues africains ont accepté de me confier la présidence de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement. Mon élection est une marque d’attention et de solidarité à l’endroit du peuple ivoirien et de notre pays. Et je suis heureux que ce soit ma modeste personne qui soit choisie. Je ferai tout pour apporter toute la contribution que je peux apporter à notre grande institution. Je crois beaucoup en l’intégration. Vous savez, j’ai fait plusieurs années à la Beceao qui est une institution d’intégration monétaire, où j’ai beaucoup contribué à créer l’Uemoa. Alors, avec la présidence de la Cedeao, c’est un défi important, surtout dans cette période de difficulté au plan économique, sécuritaire et institutionnel. Fort heureusement, au plan institutionnel, nous avons fait des avancées importantes, puisque nous avons pu désigner un président de la commission en la personne de M. K adré Ouédraogo Désiré, l’ancien Premier ministre du Burkina-Faso qui prendra les rênes de la commission de médiation et de sécurité, dès le 1er mars 2012. Ensuite, au niveau, des commissaires, un travail important a été fait par les chefs d’Etat. Et nous allons poursuivre ce travail. Maintenant au plan économique et financier, nous avons l’ambition est d’aller plus loin en matière d’utilisation des ressources qui sont disponibles au niveau de la Cedeao. En ce qui concerne également la possibilité pour nous de faire des projets financier, je crois qu’il y a de bonnes perspectives. Le grand souci maintenant, c’est la sécurité. Que ce soit le Mali, le Niger. Evidemment, avec la répercussion de la suite de la crise Libyenne, nous avons des soucis. Mais, nous avons déjà demandé aux chefs d’état-major des pays de la Cedeao de se rencontrer pour prendre les mesures nécessaires. Nous allons débloquer une aide pour les besoins humanitaires au Mali. Bien attendu, nous serons très attentifs aux processus démocratiques dans la sous-région. Puisqu’en 2012, on aura six élections dans notre sous-région. Voilà ce qui nous attend. Je crois en la Cedeao. J’ai foi en notre communauté et je ferai tout pour que les choses avancent encore plus vite.
Q : On parle de plus en plus de passer d’une Cedeao des états vers une Cedeao des peuples. Vous êtes économiste, ancien banquier au même titre que le président de la commission. Est-ce que finalement, votre élection n’est pas faite à dessein?
AO : Peut-être qu’il faudrait interroger les autres chefs d’Etat sur ce point. Moi, je me réjouis de la confiance qui nous est faite en tant qu’Ivoirien. Ceci étant, je conçois que nous pouvons aider. Le président de la commission et moi-même, il y a un grand défi qui nous attend. Mais, il y a également des possibilités d’utilisation plus forte, plus accélérée des ressources disponibles. Surtout, le financement de projet intracommunautaire. Aussi bien au plan routier, au plan ferroviaire et même au plan aérien entre les Etats de la Cedeao. La Cedeao est tout de même une communauté de 300 millions d’habitants, donc, au plan de la population elle représente l’Europe ou les Etats unis. Nous devons avoir de grandes ambitions. On sait que j’ai beaucoup d’ambition pour la Côte d’Ivoire, j’aurai beaucoup d’ambition pour la CEDEAO.
Q : Qu’est-ce que cette élection représente pour la Côte d’Ivoire?
AO : Mais d’abord, le leadership de 300 millions d’habitants, c’est important. Nos compatriotes, je suis sûr en sont très fiers. Et comme je le disais aussi, nous voulons construire une Cedeao des peuples, pas seulement des Etats. Et la Côte d’Ivoire a joué un rôle moteur. Un rôle d’exemple et avec tout cela, je considère que le bien être des Ivoiriens devra s’améliorer. Avec la possibilité d’avoir un marché plus large au niveau ouest africain. Je prends un exemple. Si nous devenons autosuffisants en riz, dans 4 ou 5 ans comme je l’espère, nous devons exporter le surplus vers les autres pays comme le Nigéria qui est un vaste marché avec ses 150 millions d’habitants. Si nous réhabilitons notre infrastructure industrielle, nous pourrons également exporter. Donc, ce sont des perspectives très bonnes. Et je crois qu’il faut s’en réjouir.
Q : Dans la conduite de votre mandat, quelles sont les priorités ?
AO : Mon discours d’installation expose ma vision au plan économique, au plan politique, au plan social, à Cotonou, demain (ndlr : aujourd’hui) nous aurons l’occasion de partager cette vision à nos pères de l’Union africaine
Propos recueillis par Kigbafori Inza à Abuja
Question: A moins d’un an de pouvoir en Côte d’Ivoire, voilà que vos pairs vous confient la destinée de 15 Etats de l’Afrique de l’ouest, quels sont vos sentiments?
Alassane Ouattara: Je remercie tout d’abord le peuple ivoirien qui m’a élu. Parce que c’est en vertu de cela que mes homologues africains ont accepté de me confier la présidence de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement. Mon élection est une marque d’attention et de solidarité à l’endroit du peuple ivoirien et de notre pays. Et je suis heureux que ce soit ma modeste personne qui soit choisie. Je ferai tout pour apporter toute la contribution que je peux apporter à notre grande institution. Je crois beaucoup en l’intégration. Vous savez, j’ai fait plusieurs années à la Beceao qui est une institution d’intégration monétaire, où j’ai beaucoup contribué à créer l’Uemoa. Alors, avec la présidence de la Cedeao, c’est un défi important, surtout dans cette période de difficulté au plan économique, sécuritaire et institutionnel. Fort heureusement, au plan institutionnel, nous avons fait des avancées importantes, puisque nous avons pu désigner un président de la commission en la personne de M. K adré Ouédraogo Désiré, l’ancien Premier ministre du Burkina-Faso qui prendra les rênes de la commission de médiation et de sécurité, dès le 1er mars 2012. Ensuite, au niveau, des commissaires, un travail important a été fait par les chefs d’Etat. Et nous allons poursuivre ce travail. Maintenant au plan économique et financier, nous avons l’ambition est d’aller plus loin en matière d’utilisation des ressources qui sont disponibles au niveau de la Cedeao. En ce qui concerne également la possibilité pour nous de faire des projets financier, je crois qu’il y a de bonnes perspectives. Le grand souci maintenant, c’est la sécurité. Que ce soit le Mali, le Niger. Evidemment, avec la répercussion de la suite de la crise Libyenne, nous avons des soucis. Mais, nous avons déjà demandé aux chefs d’état-major des pays de la Cedeao de se rencontrer pour prendre les mesures nécessaires. Nous allons débloquer une aide pour les besoins humanitaires au Mali. Bien attendu, nous serons très attentifs aux processus démocratiques dans la sous-région. Puisqu’en 2012, on aura six élections dans notre sous-région. Voilà ce qui nous attend. Je crois en la Cedeao. J’ai foi en notre communauté et je ferai tout pour que les choses avancent encore plus vite.
Q : On parle de plus en plus de passer d’une Cedeao des états vers une Cedeao des peuples. Vous êtes économiste, ancien banquier au même titre que le président de la commission. Est-ce que finalement, votre élection n’est pas faite à dessein?
AO : Peut-être qu’il faudrait interroger les autres chefs d’Etat sur ce point. Moi, je me réjouis de la confiance qui nous est faite en tant qu’Ivoirien. Ceci étant, je conçois que nous pouvons aider. Le président de la commission et moi-même, il y a un grand défi qui nous attend. Mais, il y a également des possibilités d’utilisation plus forte, plus accélérée des ressources disponibles. Surtout, le financement de projet intracommunautaire. Aussi bien au plan routier, au plan ferroviaire et même au plan aérien entre les Etats de la Cedeao. La Cedeao est tout de même une communauté de 300 millions d’habitants, donc, au plan de la population elle représente l’Europe ou les Etats unis. Nous devons avoir de grandes ambitions. On sait que j’ai beaucoup d’ambition pour la Côte d’Ivoire, j’aurai beaucoup d’ambition pour la CEDEAO.
Q : Qu’est-ce que cette élection représente pour la Côte d’Ivoire?
AO : Mais d’abord, le leadership de 300 millions d’habitants, c’est important. Nos compatriotes, je suis sûr en sont très fiers. Et comme je le disais aussi, nous voulons construire une Cedeao des peuples, pas seulement des Etats. Et la Côte d’Ivoire a joué un rôle moteur. Un rôle d’exemple et avec tout cela, je considère que le bien être des Ivoiriens devra s’améliorer. Avec la possibilité d’avoir un marché plus large au niveau ouest africain. Je prends un exemple. Si nous devenons autosuffisants en riz, dans 4 ou 5 ans comme je l’espère, nous devons exporter le surplus vers les autres pays comme le Nigéria qui est un vaste marché avec ses 150 millions d’habitants. Si nous réhabilitons notre infrastructure industrielle, nous pourrons également exporter. Donc, ce sont des perspectives très bonnes. Et je crois qu’il faut s’en réjouir.
Q : Dans la conduite de votre mandat, quelles sont les priorités ?
AO : Mon discours d’installation expose ma vision au plan économique, au plan politique, au plan social, à Cotonou, demain (ndlr : aujourd’hui) nous aurons l’occasion de partager cette vision à nos pères de l’Union africaine
Propos recueillis par Kigbafori Inza à Abuja