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Politique Publié le samedi 18 février 2012 | Le Patriote

Alassane Ouattara (nouveau président élu) : “La CEDEAO doit devenir un pôle de stabilité et d’émergence économique”

© Le Patriote Par Seibou Traore
Coopération: Alassane Ouattara au 40ème sommet de la CEDEAO, à Abuja (Nigeria) sur les questions de sécurité dans la sous-région
Jeudi 16 février 2012. Abuja (Nigeria). Le chef de l`Etat ivoirien, SEM Alassane Ouattara prend part au 40ème sommet de la CEDEAO sur les questions de sécurité dans la sous-région
C’est un grand honneur que vous faites à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens, en me portant à la présidence de la CEDEAO, notre organisation commune, qui, grâce à nos devanciers et à vos efforts inlassables, a acquis son prestige et ses lettres de noblesse.

Je voudrais donc, au nom du peuple ivoirien et en mon nom propre, vous exprimer mes sincères remerciements et toute ma gratitude, pour cette marque de confiance et de considération.

A travers cette élection, vous venez de manifester une fois de plus le soutien et les encouragements des pays membres de notre organisation à la Côte d’Ivoire, dans ses efforts de réconciliation et de reconstruction.

Au moment où j’accède à la Présidence de la CEDEAO, je prends l'engagement devant vous, de poursuivre l'œuvre d'intégration économique et politique de notre espace régional, en continuant à le doter des outils indispensables à l'aboutissement de nos ambitions.
Pour y parvenir, je sais pouvoir compter sur vos conseils avisés et sur votre disponibilité bien connue.

Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour mériter votre confiance et pour approfondir les sillons qui ont déjà été tracés.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais à présent féliciter tous les Chefs d’Etat qui m’ont précédé à la tête de la CEDEAO et qui, par leurs actions, ont permis d’obtenir d’importantes avancées dans la construction de notre communauté économique, politique et sociale.
A cet égard, je voudrais saluer tout particulièrement la mémoire du Président Umaru Yar’Adua.

Je salue également Son Excellence Monsieur Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigéria.

Monsieur le Président, cher frère, cher ami, permettez moi de vous adresser mes vives félicitations pour le travail important et de qualité que vous avez accompli à la tête de la CEDEAO, dans un contexte régional et mondial particulièrement difficile.
En effet, notre région est depuis quelques années confrontée à de nombreuses difficultés, en raison du climat d’instabilité politique et de guerre qu’ont connus plusieurs de nos Etats et de l’impact négatif de la crise économique mondiale.

Mais, grâce à votre leadership et à vos efforts inlassables, vous avez su contribuer efficacement au retour de la paix dans bon nombre de ces pays, dont la Côte d’Ivoire.
Je voudrais profiter de cette occasion pour renouveler la reconnaissance de la Côte d’Ivoire pour le rôle crucial joué par la CEDEAO pour faire triompher la démocratie et pour l’engagement personnel de chacun des chefs d’Etats dans le dénouement de la crise ivoirienne.

Je voudrais associer à ces remerciements, tous les autres acteurs de notre organisation commune, notamment les membres du conseil des ministres, les chefs des institutions, les commissaires et l’ensemble des fonctionnaires et agents, qui de façon périodique ou quotidienne, œuvrent à la réalisation de nos objectifs.

Des millions d’africains fondent leurs espoirs sur une contribution positive et décisive de notre part, pour faire de notre région un ensemble uni, en paix, et porteur de valeurs démocratiques. Ce sont ces valeurs qui font la prospérité des grandes nations.
De nombreux efforts ont certes été accomplis, mais il reste encore plusieurs défis à relever, pour parfaire notre union et la mettre au service de nos populations.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
J'entame le mandat que vous venez de me confier dans un monde en pleine mutation géopolitique et en pleine turbulence économique et financière.
La crise économique mondiale continue de produire des effets néfastes sur nos économies fragiles.

Il convient donc, que les dirigeants que nous sommes prennent des décisions courageuses qui permettront à notre communauté de devenir un pôle de stabilité et d’émergence économique. Avec une population de 300 millions de personnes essentiellement jeunes, notre région dispose d’une force de création et de travail indiscutable. Notre économie dispose d’un potentiel de développement et de croissance considérable, y compris dans ses secteurs traditionnels, l'agriculture, les mines et le pétrole.

Elle dispose surtout d’un potentiel énergétique capable de soutenir le défi de l’industrialisation et des modes de consommations modernes. En dépit de son potentiel faiblement valorisé, la région génère malgré tout un PIB qui s'élève à 565 milliards de dollars US, ce qui en fait la 25ème puissance économique du monde, avec des perspectives de croissance bien meilleures qu’ailleurs.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, à ce stade de mon propos, partager avec vous quelques axes de réflexion pour relever les grands défis auxquels notre région est confrontée.

Au plan politique, notre ambition sera de renforcer les institutions, la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance afin de garantir la paix durable et le développement dans notre zone. A cet égard, la mise en place d'une structure régionale de contrôle et de certification des processus électoraux pourra aider à la promotion de la démocratie dans notre région.
Au plan sécuritaire, notre sous-région fait face à de nouvelles menaces, qui entraînent la résurgence de conflits anciens, fragilise des pans entiers de nos sociétés et menacent nos capacités de défense. C’est le lieu d’appeler à la définition d’une politique de défense commune, à la mutualisation de nos moyens, afin de juguler la poussée du terrorisme, de reprendre le contrôle de nos côtes livrées à la piraterie maritime et de contenir les flux d’armes qui aggravent la criminalité et le grand banditisme.

Mais le défi sécuritaire, comme partout, appelle également au renforcement des partenariats stratégiques en matière militaire, afin de moderniser L’ECOMOG, notre instrument de défense.

Il est donc essentiel, que la concertation entre les différents Etats membres de la CEDEAO se renforce davantage, en vue de parvenir à des positions communes sur les grandes questions d’actualités. Ces positions communes devront être appliquées rigoureusement par chacun des membres de notre communauté.

Enfin, l’indispensable solidarité entre nos Etats est primordiale pour parler d’une même voix, mais aussi pour atteindre plus rapidement nos objectifs au plan régional, continental et mondial. La position commune arrêtée par la conférence des Chefs d’Etat doit être sacrée.
Au plan économique, notre ambition est d’accélérer l’intégration économique grâce à la réalisation ou à la réhabilitation des grandes infrastructures et la mise en œuvre de l'ensemble de nos instruments et règles communautaires. Ce travail doit nous préparer à une plus grande ouverture vers les grands ensembles de tous les continents, y compris les Communautés Economiques Régionales (CER) et les partenaires au développement.
Des efforts devront donc être déployés pour achever la construction du marché commun régional, notamment à travers l’harmonisation des politiques économiques et financières, la réalisation de l’union douanière, et la mise en place d’une monnaie commune.
Le secteur privé international et régional devra également jouer un rôle de plus en plus important dans la réalisation de ces objectifs.

La vision 2020 de la CEDEAO, adoptée en 2007 par la Conférence, pour passer de la CEDEAO des Etats à la CEDEAO des peuples, doit devenir une réalité palpable. Les administrations publiques, les organisations professionnelles et la société civile doivent prendre une part active à la réflexion et à la mise en œuvre des programmes de coopération régionale.

Au plan social, notre union ne sera accomplie que si elle améliore au quotidien les conditions de vie de nos populations, de manière perceptible et si elle crée une identité collective au dessus de nos appartenances nationales. Pour ce faire, nous devons garantir aux populations la libre circulation, le droit d’établissement et de résidence.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
La mise en œuvre de tous ces chantiers nécessite des réformes importantes pour aider au renforcement de la performance de nos institutions et amener ainsi nos Etats membres à mettre en œuvre les dispositions communautaires et en tirer le meilleur profit.
Les responsables des institutions devront développer la culture de l’excellence.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, pour terminer, vous dire que j’ai foi en la CEDEAO, en son avenir, et à sa place en Afrique et dans le monde.

J'ai foi en sa capacité à faire entendre sa voix, sur les grandes questions de la planète, à concevoir et à construire une Afrique moderne.

C’est conscient de ces atouts que je suis certain du rôle diplomatique et politique que saura jouer notre organisation commune, pour faire entrer l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies, en qualité de membre permanent.

Je suis convaincu qu’ensemble, unis et solidaires, nous pourrons relever tous ces défis et réaliser nos ambitions communes.

Je vous remercie.
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