« Avec son élection à la présidence de la Cedeao, Alassane Ouattara aura-t-il le temps pour son pays ? », se demandaient, hier, quelques curieux. Un questionnement qui n’est pas sans intérêt quand on sait par exemple ce qui est arrivé au président burkinabè, très actif dans le règlement des conflits en Afrique de l’Ouest et qui a dû se résoudre à affronter une crise interne dans son pays. Pareil pour le président français, Nicolas Sarkozy, très en vue sur la scène mondiale alors que sa côte de popularité est entamé dans l’Hexagone. La comparaison avec Alassane Ouattara, devrait s’arrêter là. C’est après moult réflexions avec ses expériences d’économiste que le chef de l’Etat a accepter ce challenge. Et, c’est la Côte d’Ivoire qui va tirer, en premier, les dividendes de l’accession de son président à la tête de la Cedeao. En effet, dans plusieurs domaines, les pays de la sous-région dépendent de la Côte d’Ivoire. Elle fournit notamment du courant électrique au Burkina Faso, au Mali, au Bénin, etc. Ce sont ses ports qui permettent de désenclaver plusieurs de ses voisins. Ce que va faire M. Ouattara sera donc de faire en sorte que ces échanges, encore dans une sorte d’informel, se formalisent, s’organise. C’est en les appâtant avec la force et la vitalité du marché ouest-africain qu’Alassane Ouattara compte attirer les investisseurs dans son pays. Or, en investissant, ceux-ci créent les conditions d’une reprise économique indéniable (surtout en matière de création d’emplois) dans ce pays exsangue, il y a seulement dix mois. Les dividendes que les autres en tireront ne seront donc que secondaire. Mais comme comparé à leur situation actuelle, cela n’est pas négligeable, les chefs de ces pays ont choisi de soutenir à fond leur homologue ivoirien.
M. D.
M. D.