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Politique Publié le samedi 18 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Réédition / Une consécration annoncée en exclusivité depuis le lundi 24 octobre 2011 par «L’Intelligent d’Abidjan»

© L’intelligent d’Abidjan Par Seibou Traore
Coopération: Alassane Ouattara au 40ème sommet de la CEDEAO, à Abuja (Nigeria) sur les questions de sécurité dans la sous-région
Jeudi 16 février 2012. Abuja (Nigeria). Le chef de l`Etat ivoirien, SEM Alassane Ouattara prend part au 40ème sommet de la CEDEAO sur les questions de sécurité dans la sous-région
Alassane Ouattara va gouverner 250 millions d’Africains un mois environ, Alassane Ouattara sera désigné par ses pairs chefs d’Etat de la sous-région, président en exercice de la Cedeao pour un mandat de deux ans. Durant la longue crise traversée par la Côte d’Ivoire, à partir de 2002, et même depuis le coup d’Etat, la Côte d’Ivoire n’avait plus joué les premiers rôles à la tête de cette organisation portée sur les fonts baptismaux et sous les bons auspices de Félix Houphouët-Boigny, grand artisan de l’intégration sous-régionale et africaine. Houphouët-Boigny ne voulait pas que son pays soit une oasis de richesse, dans un désert de pauvreté. Aussi a-t-il privilégié la coopération avec les pays de la sous-région, tout en favorisant l’intégration sociale, culturelle et dans le monde des affaires, des Africains venus d’ailleurs. Cela a fait de la Côte d’Ivoire, un pays à fort taux d’immigration. Une situation qui a produit de nombreux avantages au niveau économique, culturel, sportif et démographique. Toutefois, la mauvaise gestion et la mauvaise appréciation des enjeux et impacts politiques de l’intégration avaient conduit une partie de la classe politique à instrumentaliser la question ; donnant de l’image des Ivoiriens, une perception de xénophobie. La désignation prochaine du président Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao, après le Nigérian Goodluck Jonathan qui lui passera le flambeau, sera la fin d’un cycle et le départ d’une nouvelle vision. La dimension sous-régionale et la vocation au leadership du pays seront davantage renforcées. La présidence Ouattara à la tête de la Cedeao, permettra au chef de l’Etat ivoirien de parler au monde et à l’Afrique, au nom de 15 pays, et de 250 millions d’habitants. La voix de la Côte d’Ivoire et celle du président Ouattara vont davantage porter dans le concert des Nations. La présidence Ouattara permettra de relancer les affaires, le tourisme, en faisant d’Abidjan et de Yamoussoukro, les capitales de l’Afrique de l’Ouest durant au moins deux ans. Ce seront quinze chefs d’Etat qui viendront à Abidjan, chaque fois que le sommet de la Cedeao aura lieu. Les réunions ministérielles seront plus nombreuses. Sous les auspices du chef de l’Etat et du Premier ministre Guillaume Soro, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan et le ministre de l’Intégration africaine, Adama Bictogo ont travaillé discrètement. Ils ont mis en œuvre le processus devant conduire au sacre et à la consécration d’Alassane Ouattara par ses pairs, lors du prochain sommet de la Cedeao à Abuja. Tout au long de la crise ivoirienne, malgré les dernières critiques vives du camp Gbagbo, la Cedeao a joué un rôle central et déterminant. C’est sous ses auspices, dès le début de la crise en 2002, que le premier cessez-le-feu avait été signé à Bouaké. La Cedeao, via le ministre sénégalais des Affaires étrangères d’alors, Cheick Tidiane Gadio, avait été la première instance et organisation étrangère à entrer à Bouaké pour nouer le dialogue avec les ex-rebelles, au moment où Laurent Gbagbo exigeait encore avec force le dépôt des armes avant l’ouverture des négociations. La Cedeao avait réussi à faire accepter sa flexibilité sur la question à Laurent Gbagbo, qui prendra part aux échanges de Lomé parrainés par la Cedeao et l’Union africaine. Après Abdoulaye Wade, les présidents Obasanjo, John Kufuor, Blaise Compaoré et Goodluck Jonathan prendront les rênes de l’organisation pour appuyer le processus de réconciliation et de sortie de crise en Côte d’Ivoire. L’honneur qui sera fait à Alassane Ouattara sera également l’occasion pour la Côte d’Ivoire de rendre encore hommage à la Cedeao et à tous ces chefs d’Etat et populations ouest-africaines, pour leur solidarité aux côtés des Ivoiriens. Au-delà de l’affectif, la présidence Ouattara devra être l’occasion de donner au niveau stratégique et économique , un coup de fouet, et une dynamique jamais atteinte depuis les premières années, à l’intégration des économies et des politiques. L’Uemoa, pour sa part, a déjà de nombreux acquis. Il s’agit, entre autres, de donner réalité à la question de la monnaie unique ouest-africaine. Là où les pourfendeurs de la Françafrique refusent de mettre à jour leur logiciel, en demandant la disparation du franc Cfa, faisant le jeu de l’émiettement de nos économies qui ne pèsent déjà rien sur le marché mondial d’une part, et d’autre part encourageant à créer plusieurs autres monnaies nationales, qui seront autant de source de gabegie et de mal gouvernance. La monnaie unique ouest-africaine permettra de rendre plus forte et plus viable économiquement la sous-région, avec ses deux locomotives que sont le Nigeria et la Côte d’Ivoire. A deux, et avec le soutien des autres pays de la zone, la Cedeao sera assurément la première zone économique du continent. Mais au-delà de la Cedeao, quid alors des ambitions d’Alassane Ouattara au niveau africain, notamment l’organisation d’un sommet de l’Union africaine en Côte d’Ivoire ? Selon nos sources, deux problèmes se posent. D’abord la volonté de ne pas engager des dépenses supplémentaires au niveau des infrastructures pour accueillir un sommet de l’UA. A Malabo et dans d’autres pays, de nouvelles infrastructures d’envergure ont été construites à l’occasion de ces sommets de l’UA. Le président Ouattara est disposé immédiatement à présenter la Côte d’Ivoire si cela ne donne pas droit à des dépenses coûteuses et exorbitantes, pour l’Etat. L’option du chef de l’Etat est de privilégier les investissements au niveau de la santé, de l’éducation, des routes et autres chapitres favorisant le bien-être des populations. Cela peut donc mettre en suspens l’organisation d’un sommet de l’UA en Côte d’Ivoire, au cours du mandat en cours du chef de l’Etat. L’autre problème est la réserve d’Alassane Ouattara à l’égard de l’UA, qu’il n’est pas loin de considérer comme un machin, une machine lourde et inefficace. Les hésitations de l’Union africaine dans la crise ivoirienne, son manque de leadership dans le règlement des questions africaines, notamment la Libye, le soupçon de vouloir protéger les dictateurs et les présidents mal élus ( Kenya, Zimbabwe, le président saoudien et le récent cas libyen ) font qu’Alassane Ouattara reste un peu réservé à l’égard de l’Union africaine, se gardant d’encourager les tentatives l’incitant à jouer un plus grand leadership africain. A cela, il faut ajouter la propension naturelle à la jalousie et à la rivalité, qui existent au sein du syndicat africain des chefs d’Etat, chacun voulant se mettre en valeur et promouvoir son pays, là où il s’agit de la promotion de l’unité africaine, une préoccupation absente des rencontres. Tout cela incline le chef de l’Exécutif ivoirien à limiter provisoirement son leadership personnel et celui de la Côte d’Ivoire à la Cedeao. Sauf extraordinaire, l’Afrique et l’Union africaine attendront. Rendez-vous donc dans un mois environ à Abuja, au cours du prochain sommet, qui permettra également de connaître le nom du successeur du Ghanéen James Gbeho, qui n’a pas laissé de bons souvenirs à Laurent Gbagbo, tant il a su porter clairement les positions de l’organisation sous-régionale lors de la crise ivoirienne.
Ndlr : Pour des questions de calendrier, notamment la situation au Nigéria à l’époque, les législatives en Côte d’Ivoire, le voyage à Paris avant le report, le sommet de la CEDEAO, initialement prévu en Décembre a été reporté à la mi-février.
Charles Kouassi
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