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Politique Publié le lundi 20 février 2012 | Soir Info

Cedeao : ADO en « orbite »

© Soir Info Par Aristide
Sommet de l`UA à Addis-Abeba (Ethiopie): le Président Ouattara à la réunion de la CEDEAO et à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement
Samedi 28 janvier 2012. Addis-Abeba (Ethiopie). Le Président Ouattara participe à la 18e réunion des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Photo: de g. ç dr. les Présidents Paul Kagamé (Rwanda), Alassane Ouattara (Côte d`Ivoire) et Ali Bongo (Gabon)
Alassane Ouattara, porté au pinacle de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao), à l’unanimité de ses pairs, pour un mandat de deux ans. C’est l’importante décision qui découle du 40è sommet de cette organisation tenu les 16 et 17 février 2012 à Abuja, au Nigeria. Il devient par là, le premier président ivoirien à occuper ce poste depuis la création de ladite organisation intergouvernementale ouest-africaine, créée le 28 mai 1975. On peut le dire tout net, la Côte d’Ivoire, pays phare de l’Afrique de l’Ouest, fait son grand retour diplomatique sur la scène continentale. La page de dix années de vie à donner plus d’importance à la subjectivité qu’au monde extérieur, est désormais totalement tournée. Alassane Ouattara est le 27è président de la Cedeao. Il succède au président nigérian Goodluck Jonathan qui présidait aux destinées de la structure depuis le 18 février 2010. Le Chef de l’État ivoirien hérite d’une organisation dont les membres(15) n’ont certes pas toujours parlé le même langage, en dépit d’objectifs clairement établis, mais qui se porte relativement bien. Au départ, la Cedeao devrait être un instrument de promotion de la coopération et du développement dans tous les domaines d`activités économiques. Avec comme, finalité la création d`un marché commun de libre circulation des biens, des services et des personnes. Mais très vite, l’organisation s’est détournée de ces objectifs à cause de l’instabilité de la sous-région ouest africaine. Avec les guerres du Liberia, de la Sierra Léone, de la Guinée Bissau… la Cedeao a étendu son pouvoir au maintien de la paix et de la stabilité régionale avec la création d’une force d’intervention, l’Ecomog, dont la légitimité n’était pas reconnue de tous les membres. Ce qui, évidemment, a longtemps plongé l’organisation dans une sorte de sommeil pathologique profond au point où l’on a souvent eu l’impression que les prédécesseurs du président Ouattara n’ont passé leur temps qu’à solutionner des conflits. Donnant ainsi à la Cedeao l’image d’une simple organisation de médiation. Le défi est donc énorme pour le président Ouattara qui n’a que deux ans pour faire de la Cedeao un vrai outil de coopération et d’intégration. Naturellement, il ne doit pas occulter la question de la stabilité dans la sous-région à commencer par la Côte d’Ivoire dont les frontières avec certains pays sont de véritables poudrières à ciel ouvert en dépit des assurances données par les autorités aux populations. Les attaques répétées des villages de l’Ouest du pays, les arrestations de mercenaires dans la même partie du pays… sont des preuves palpables de ce que le nouveau président en exercice de la Cedeao doit inscrire dans ses premières actions la question des frontières ivoiriennes. Tout comme il doit rapidement dénouer la rébellion touareg au Mali pour éviter que cette partie de l’Afrique ne s’embrase totalement. La rébellion casamançaise au Sénégal et la montée en puissance du groupe terroriste Boko Haram dans le nord du Nigeria doivent également faire partie des priorités du nouveau président de la Cedea. Ce sont des conditions sine-qua-none à la création d’un cadre de libre circulation des biens et des personnes dans cet espace. Car, il est de notoriété qu’aucun développement n’est possible sans stabilité. La crise post-électorale intervenue courant 2011 en Côte d’Ivoire a profondément déstabilisé la sous-région au plan économique et sécuritaire, de même que la guerre à huis clos menées par les rebelles touaregs au Mali en rajoute à la précarité de la situation dans l’espace Cedeao. Le président Ouattara est certes attendu sur cette question de stabilité, mais il l’est davantage sur le chapitre de la relance économique de la Cedeao. Il est clair que ce sont plus ses qualités d’économiste, rompu aux questions financières que celles d’homme politique qui ont guidé ses pairs à porter leur choix sur sa personne pour conduire les affaires de la Cedeao. C’est donc un choix qui n’est pas fortuit. Qui mieux que celui qui a occupé le poste de Directeur général adjoint de la plus puissante institution financière au monde, peut redonner un nouveau souffle financier à une organisation comme la Cedeao ? En plus, le président Ouattara est un homme à relations. Rien qu’à voir l’accueil qui lui a récemment été réservé par Paris et sa réception à la Maison Blanche pour comprendre que les Chefs d’Etats et de Gouvernements de la Cedeao ne se sont pas trompés. Cependant, il va falloir faire en sorte que l’organisation sous-régionale ne se transforme en une caisse de résonance de la communauté internationale. Cette communauté qui a toujours voulu déguiser les organisations africaines (Ua, Cedeao…) en un machin pour l’accompagner dans sa volonté d’atomiser l’Afrique. Tout comme ces chefs d’État, le peuple ivoirien reste aussi convaincu qu’Alassane Ouattara peut mobiliser les ressources financières nécessaires afin de permettre à la Cedeao de faire face aux vrais défis de cette zone. Même si les Ivoiriens dans leur grande majorité sont toujours dans l’attente de l’amélioration de leurs conditions d’existence, notamment en ce qui concerne la question des emplois, la prise en charge sanitaire gratuite pour tous, la question des universités…, il faut espérer que le président Ouattara relève le défi sous-régional.

COULIBALY Vamara
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