Ce n’est pas le tout nouveau. C’est simple l’homme d’Etat. Un grand homme d’Etat. Autrement, il est incompréhensible qu’Alassane Ouattara Président de la République de Côte d’Ivoire, depuis seulement 10 mois, ait été adoubé par ses pairs pour être le Président de la Conférence des Présidents de la CEDEAO. Il est le premier Chef d’Etat a avoir cet honneur. A Abuja comme à Cotonou, pour le mini-sommet de l’UA, ses accolades avec les autres Présidents en disent long sur la considération que ces derniers ont à son égard. A raison. Car sa carrière professionnelle, sa carrière politique et sa vie tout court ont toujours été marquées par l’intégrité, la droiture, la sagesse et la mesure. C’est pourquoi, on peut faire confiance à un tel homme pour lui confier une telle charge. Alors qu’on peut légitimement penser qu’il est inexpérimenté en la matière. Parce qu’il s’agit aussi, à cette place, de résoudre des conflits entre pays, en acteur politiques dans un pays et surtout d’impulser une nouvelle dynamique à l’organisation dans ce monde en mutation. Pourtant, il a la pleine confiance de tous. Pour le Président sortant, le Nigérian Goodluck Ebele Jonathan, il laisse « l’organisation en de bonnes main ». « Nous repartons avec le grand espoir que la nouvelle équipe saura s’engager dans la poursuite de cette œuvre magnifique de l’intégration qui est un fait déterminant et principal dans la construction du futur de l’Afrique de l’Ouest », confirme Blaise Compaoré le doyen des Chefs d’Etat de la sous-région. Et le nouveau Président de la Commission de la CEDEAO a du mal à cacher sa joie de travailler avec Ouattara. « Je suis particulièrement heureux de travailler avec le président Alassane Ouattara, le nouveau président, s’enflamme Kadré Ouédraogo. Il a donné un programme qui est pour nous une source d’inspiration. Et je peux dire que ce sera pour nous autres à la commission de médiation et de sécurité, en quelque sorte, notre livre de chevet ». Tant d’éloges, tant de confiance ne peuvent être feintes. Elles sont amplement méritées. Et il n’a pas déçu dès sa prise de fonction. « Je prends l`engagement devant vous, de poursuivre l`œuvre d`intégration économique et politique de notre espace régional, en continuant à le doter des outils indispensables à l`aboutissement de nos ambitions », a-t-il d’emblée déclaré. Et pour qui l’a vu à l’œuvre, sait qu’il ne s’agit guère de profession de foi. « Je crois en la Cedeao. J’ai foi en notre communauté et je ferai tout pour que les choses avancent encore plus vite (…) On sait que j’ai beaucoup d’ambition pour la Côte d’Ivoire, j’aurai beaucoup d’ambition pour la CEDEAO », s’est-il aussitôt engagé. Pour lui, il est aussi de l’intérêt de la Côte d’Ivoire que la Communauté soit une réalité. « Le leadership de 300 millions d’habitants, c’est important, est-il persuadé. Nous voulons construire une Cedeao des peuples, pas seulement des Etats. Et la Côte d’Ivoire a à jouer un rôle de moteur. Un rôle d’exemple et avec tout cela, je considère que le bien être des ivoiriens devra s’améliorer. Avec la possibilité d’avoir un marché plus large au niveau ouest africain ». Mais avant tout, cette élection d’Alassane Ouattara est le résultat d’une méthode, d’une diplomatie de respect et de courtoisie à l’égard des autres pays. Tout cela sonne aussi comme un vrai come-back du pays sur la scène africaine. Et cela ne fait que conserver.
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