La police économique aurait voulu donner un coup de pouce à Jean-Honoré Séa, candidat du Rdr (le parti d’Alassane Ouattara) à Facobly, qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. A la veille de l’ouverture de la campagne des élections législatives partielles, elle n’a pas trouvé mieux que de mettre au frais l’adversaire le plus redouté de Séa.
Une quittance de paiement de la somme de 3 361 899 840 fcfa. Un «avis de classement sans suite» du parquet de Yopougon en date du 14 décembre 2010. Tels sont les documents brandis par Evariste Méambly, directeur général de Balance Transit, depuis le violon de la police économique où il est écroué depuis son arrestation, le mercredi 15 février à 23h. Et cela pour faire la preuve que contrairement aux accusations portées contre lui, il ne doit rien à la douane dans le cadre de l’affaire de détournement d’un chèque spécial du trésor d’un montant de 3 361 899 840 fcfa. Les quotidiens Le Patriote et Fraternité Matin qui ont rapporté l’information de l’arrestation dans leurs parutions du vendredi dernier ont indiqué que M. Méambly avait payé la somme de 1 600 000 000 fcfa et qu’il ne reste plus devoir que 1 700 000 000 fcfa. Or, Evariste Méambly persiste à dire qu’il a bel et bien payé la totalité de la somme en question. Preuves à l’appui. Alors la douane peut-elle brandir le reçu de paiement de la somme de 1 600 000 000 fcfa ? «Si la douane présente le reçu en question, je m’engage à payer immédiatement le reliquat avec l’appui de mes amis. Mais elle ne peut pas le présenter puisque les services de la douane reconnaissent eux-mêmes que j’ai payé la totalité et j’en détiens le reçu», soutient Evariste Méambly depuis le violon de la police économique. Le directeur général de Balance Transit s’étonne d’ailleurs que ce ne soit pas l’agent judiciaire du trésor qui porte plainte comme cela est d’usage. En effet, selon lui, quand une société de transit doit de l’argent à la douane, c’est l’agent judiciaire du trésor qui lui adresse un avis de règlement. «Or, je n’ai jamais reçu d’avis de la part de l’agent judiciaire du trésor», se défend-il. Mais en plus, le concerné indique qu’à ce jour, des sociétés de transit doivent environ 35 milliards fcfa à l’administration douanière. «Mon nom n’y figure pas», précise Méambly. Qui reconnaît tout de même devoir 9366000 fcfa au titre de l’exercice 2011.
Alors, pourquoi a-t-il été arrêté par une escouade de policiers conduits par le patron de la police économique lui-même ? Evariste Méambly pointe un doigt accusateur vers son adversaire politique, Jean-Honoré Séa, qu’il accuse ouvertement de tenter d’instrumentaliser la police économique pour l’écarter de la course à la députation pour la circonscription électorale de Facobly. Les élections partielles se dérouleront, le dimanche 26 février prochain, et la campagne est déjà ouverte. Il n’y a pas de doute que l’arrestation de Méambly profite à son adversaire. Si les services de l’Etat sont désormais utilisés par les hommes du pouvoir pour régler des comptes politiques, ce serait une dérive de plus pour le régime Ouattara.
Augustin Kouyo
Une quittance de paiement de la somme de 3 361 899 840 fcfa. Un «avis de classement sans suite» du parquet de Yopougon en date du 14 décembre 2010. Tels sont les documents brandis par Evariste Méambly, directeur général de Balance Transit, depuis le violon de la police économique où il est écroué depuis son arrestation, le mercredi 15 février à 23h. Et cela pour faire la preuve que contrairement aux accusations portées contre lui, il ne doit rien à la douane dans le cadre de l’affaire de détournement d’un chèque spécial du trésor d’un montant de 3 361 899 840 fcfa. Les quotidiens Le Patriote et Fraternité Matin qui ont rapporté l’information de l’arrestation dans leurs parutions du vendredi dernier ont indiqué que M. Méambly avait payé la somme de 1 600 000 000 fcfa et qu’il ne reste plus devoir que 1 700 000 000 fcfa. Or, Evariste Méambly persiste à dire qu’il a bel et bien payé la totalité de la somme en question. Preuves à l’appui. Alors la douane peut-elle brandir le reçu de paiement de la somme de 1 600 000 000 fcfa ? «Si la douane présente le reçu en question, je m’engage à payer immédiatement le reliquat avec l’appui de mes amis. Mais elle ne peut pas le présenter puisque les services de la douane reconnaissent eux-mêmes que j’ai payé la totalité et j’en détiens le reçu», soutient Evariste Méambly depuis le violon de la police économique. Le directeur général de Balance Transit s’étonne d’ailleurs que ce ne soit pas l’agent judiciaire du trésor qui porte plainte comme cela est d’usage. En effet, selon lui, quand une société de transit doit de l’argent à la douane, c’est l’agent judiciaire du trésor qui lui adresse un avis de règlement. «Or, je n’ai jamais reçu d’avis de la part de l’agent judiciaire du trésor», se défend-il. Mais en plus, le concerné indique qu’à ce jour, des sociétés de transit doivent environ 35 milliards fcfa à l’administration douanière. «Mon nom n’y figure pas», précise Méambly. Qui reconnaît tout de même devoir 9366000 fcfa au titre de l’exercice 2011.
Alors, pourquoi a-t-il été arrêté par une escouade de policiers conduits par le patron de la police économique lui-même ? Evariste Méambly pointe un doigt accusateur vers son adversaire politique, Jean-Honoré Séa, qu’il accuse ouvertement de tenter d’instrumentaliser la police économique pour l’écarter de la course à la députation pour la circonscription électorale de Facobly. Les élections partielles se dérouleront, le dimanche 26 février prochain, et la campagne est déjà ouverte. Il n’y a pas de doute que l’arrestation de Méambly profite à son adversaire. Si les services de l’Etat sont désormais utilisés par les hommes du pouvoir pour régler des comptes politiques, ce serait une dérive de plus pour le régime Ouattara.
Augustin Kouyo