WASHINGTON — Le président du Groupe de la Banque mondiale Robert B. Zoellick a annoncé aujourd’hui son intention de quitter ses fonctions à l’expiration de son mandat actuel, le 30 juin prochain. Les cinq années de ce mandat ont vu la Banque opérer des mutations au plan interne et, au plan externe, jouer un rôle sans précédent durant la crise économique mondiale, tablant notamment sur des niveaux records de reconstitution de ses ressources pour injecter plus de 247 milliards de dollars dans les pays en développement afin de les aider à assurer une plus forte croissance et à lutter contre la pauvreté.
« C’est pour moi un honneur d’avoir dirigé une telle institution hors pair et pourvue d’un personnel au talent exceptionnel », a déclaré M. Zoellick. « Ensemble, nous nous sommes employés à aider les pays en développement à négocier les crises et à s’adapter aux évolutions de l’économie mondiale. La Banque a su reconnaître que le monde dans lequel nous vivons est désormais fait de pôles de croissance multiples qui rendent les concepts traditionnels de “tiers monde” périmés, et au niveau desquels les pays en développement ont désormais un rôle essentiel à jouer comme moteurs de croissance et en tant qu’intervenants à part entière et responsables. Dans le même temps, nous avons considérablement développé l’appui fourni aux pauvres, tant au niveau des populations qu’à celui des pays ou à l’échelon communautaire, et montré que la Banque peut jouer un rôle indispensable en tant qu’élément à la fois moteur, catalyseur et novateur dans le contexte d’un multilatéralisme moderne ».
« Je me réjouis vivement qu’au moment où le monde avait besoin d’un effort accru de la part de la Banque, nos actionnaires aient répondu par un accroissement de ses ressources et en soutenant les réformes essentielles qui nous ont permis d’agir plus vite et d’une manière plus efficace et plus ouverte », a-t-il ajouté. « La Banque est à présent dans une situation solide et saine, et bien placée pour faire face à de nouveaux défis, et le moment est donc naturellement venu pour moi de passer la main à une nouvelle direction, en lui prodiguant tout mon appui. »
Sous la conduite de M. Zoellick, la Banque a joué un rôle de chef de file dans de multiples domaines, dont un bref tour d’horizon est présenté ci-dessous :
Actions souples et rapides en réponse aux crises
• La Banque a fourni un niveau d’appui record, de l’ordre de 247 milliards de dollars, dans un certain nombre de domaines clés : infrastructures, secteur privé, agriculture, financement du commerce, filets de protection sociale, éducation, santé, environnement.
• Elle a fait l’objet d’une augmentation générale de capital — la première depuis plus de 20 ans — à laquelle les pays en développement ont contribué pour plus de moitié. Quant à l’Association internationale de développement (IDA), son guichet destiné aux pays les plus pauvres, elle a mobilisé un montant record de 90 milliards de dollars pour la reconstitution de ses ressources, et ce dans un contexte rendu particulièrement difficile par les politiques d’austérité que ses pays donateurs avaient dû adopter.
• En appelant le monde à faire de l’alimentation la priorité numéro un, la Banque a lancé un cri d’alarme à la veille de la crise alimentaire, et contribué à mobiliser des ressources et moyens d’action nouveaux pour y répondre. Elle a en outre accru le niveau de ses prêts en faveur de l’agriculture, pour le porter à 6 milliards de dollars par an.
• La Société financière internationale (IFC), organe du Groupe de la Banque spécialisé dans le secteur privé, a mis sur pied une filiale destinée à drainer des ressources mobilisées au niveau de fonds souverains ou de pension vers le secteur privé des pays d’Afrique et d’autres marchés émergents (les montants ainsi levés à ce jour par IFC Asset Management Company se chiffrent à 3 milliards de dollars).
Initiatives tendant à moderniser la Banque mondiale
• La Banque a fait un effort d’ouverture sans précédent, que ce soit dans le cadre d’une politique d’accès à l’information qui fera date, ou encore par son initiative pour le libre accès aux données qui vise à ouvrir grand les portes sur ses données, projets et processus internes. Et pour favoriser une plus grande transparence et responsabilité, elle a appliqué les nouvelles techniques de cartographie et géocodage à tous ses projets, en les assortissant en outre de critères de résultats bien définis. Tout cela lui a valu d’être classée l’année dernière au premier rang de tous les bailleurs de fonds pour ses performances en matière de transparence de l’aide par l’organisation britannique Publish What You Fund.
• Elle a par ailleurs renforcé sa focalisation sur les résultats de son action, et créé pour cela un troisième type d’instrument de prêt entièrement nouveau appelé financement-programme pour les résultats, qui subordonne les décaissements de fonds à la réalisation de résultats tangibles.
• Elle a également renforcé son optique de lutte contre la corruption par toute une série de mesures : l’adoption d’une nouvelle politique de sanctions, la création d’un nouveau service destiné à agir à titre préventif, la conclusion d’un accord d’exclusion croisée avec les autres banques multilatérales de développement, le lancement de l’Initiative StAR (Initiative pour la restitution des avoirs volés) et la création de l’Alliance internationale des traqueurs de corruption.
• Témoignant d’un souci d’innovation teinté de sens pratique, elle a aussi conçu de nouveaux programmes tels que les Fonds d’investissement climatiques, par le biais desquels 7,1 milliards de contributions ont permis de mobiliser près de 50 milliards d’investissements couvrant au total 46 pays.
• La Banque a par ailleurs opéré une mutation dans sa structure de direction : la moitié de ses hauts responsables sont aujourd’hui des femmes, et plus de la moitié sont originaires de pays en développement — cela inclut Justin Lin, qui est ressortissant chinois et est ainsi le premier économiste en chef de la Banque non issu d’un pays développé.
• Enfin, la Banque a réussi pendant cinq ans à maintenir son budget à un niveau constant en termes réels, tout en conservant sa notation AAA sur les marchés financiers.
Initiatives pour un multilatéralisme moderne
• Dans le contexte du G-20, les efforts menés par la Banque sous la houlette de son Président ont contribué à des avancées sur le dossier du développement en général, et dans divers autres domaines tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire ou les infrastructures.
• Parmi ses autres initiatives récentes figurent le Centre de Nairobi sur les conflits, la sécurité et le développement, le plan d’action sur le thème « L’égalité des sexes, un atout pour l’économie », le Centre de Singapour pour l’aménagement urbain et les infrastructures, et l’Initiative en faveur du monde arabe.
• Par ailleurs, la Banque a entrepris de renforcer la voix des pays en développement dans ses propres instances, notamment en créant un siège supplémentaire pour l’Afrique subsaharienne au sein de son Conseil. Enfin, le Partenariat mondial pour une responsabilité sociale renforcée vise à ce que les citoyens et ce qu’ils ont à dire fassent partie intégrante du processus de développement.
M. Zoellick a déclaré qu’il continuera de se consacrer totalement à ses fonctions de Président de la Banque jusqu’au 30 juin, et d’assurer la direction de ses politiques et programmes à un rythme encore plus soutenu. Dès la fin de ce mois-ci, par exemple, il prendra part à la présentation d’une étude sans précédent menée conjointement par la Banque et la Chine sur les futures caractéristiques du modèle de croissance de ce pays, et des enseignements à en tirer pour les autres pays à revenu intermédiaire.
Le Président a informé ce matin même le Conseil des Administrateurs de la Banque de sa décision. Celui-ci a approuvé en avril 2011 un nouveau processus de sélection des présidents de l’institution (pour en savoir plus à cet égard, reportez-vous à l’annexe 2 du document du Comité du développement traitant de cette question).
« C’est pour moi un honneur d’avoir dirigé une telle institution hors pair et pourvue d’un personnel au talent exceptionnel », a déclaré M. Zoellick. « Ensemble, nous nous sommes employés à aider les pays en développement à négocier les crises et à s’adapter aux évolutions de l’économie mondiale. La Banque a su reconnaître que le monde dans lequel nous vivons est désormais fait de pôles de croissance multiples qui rendent les concepts traditionnels de “tiers monde” périmés, et au niveau desquels les pays en développement ont désormais un rôle essentiel à jouer comme moteurs de croissance et en tant qu’intervenants à part entière et responsables. Dans le même temps, nous avons considérablement développé l’appui fourni aux pauvres, tant au niveau des populations qu’à celui des pays ou à l’échelon communautaire, et montré que la Banque peut jouer un rôle indispensable en tant qu’élément à la fois moteur, catalyseur et novateur dans le contexte d’un multilatéralisme moderne ».
« Je me réjouis vivement qu’au moment où le monde avait besoin d’un effort accru de la part de la Banque, nos actionnaires aient répondu par un accroissement de ses ressources et en soutenant les réformes essentielles qui nous ont permis d’agir plus vite et d’une manière plus efficace et plus ouverte », a-t-il ajouté. « La Banque est à présent dans une situation solide et saine, et bien placée pour faire face à de nouveaux défis, et le moment est donc naturellement venu pour moi de passer la main à une nouvelle direction, en lui prodiguant tout mon appui. »
Sous la conduite de M. Zoellick, la Banque a joué un rôle de chef de file dans de multiples domaines, dont un bref tour d’horizon est présenté ci-dessous :
Actions souples et rapides en réponse aux crises
• La Banque a fourni un niveau d’appui record, de l’ordre de 247 milliards de dollars, dans un certain nombre de domaines clés : infrastructures, secteur privé, agriculture, financement du commerce, filets de protection sociale, éducation, santé, environnement.
• Elle a fait l’objet d’une augmentation générale de capital — la première depuis plus de 20 ans — à laquelle les pays en développement ont contribué pour plus de moitié. Quant à l’Association internationale de développement (IDA), son guichet destiné aux pays les plus pauvres, elle a mobilisé un montant record de 90 milliards de dollars pour la reconstitution de ses ressources, et ce dans un contexte rendu particulièrement difficile par les politiques d’austérité que ses pays donateurs avaient dû adopter.
• En appelant le monde à faire de l’alimentation la priorité numéro un, la Banque a lancé un cri d’alarme à la veille de la crise alimentaire, et contribué à mobiliser des ressources et moyens d’action nouveaux pour y répondre. Elle a en outre accru le niveau de ses prêts en faveur de l’agriculture, pour le porter à 6 milliards de dollars par an.
• La Société financière internationale (IFC), organe du Groupe de la Banque spécialisé dans le secteur privé, a mis sur pied une filiale destinée à drainer des ressources mobilisées au niveau de fonds souverains ou de pension vers le secteur privé des pays d’Afrique et d’autres marchés émergents (les montants ainsi levés à ce jour par IFC Asset Management Company se chiffrent à 3 milliards de dollars).
Initiatives tendant à moderniser la Banque mondiale
• La Banque a fait un effort d’ouverture sans précédent, que ce soit dans le cadre d’une politique d’accès à l’information qui fera date, ou encore par son initiative pour le libre accès aux données qui vise à ouvrir grand les portes sur ses données, projets et processus internes. Et pour favoriser une plus grande transparence et responsabilité, elle a appliqué les nouvelles techniques de cartographie et géocodage à tous ses projets, en les assortissant en outre de critères de résultats bien définis. Tout cela lui a valu d’être classée l’année dernière au premier rang de tous les bailleurs de fonds pour ses performances en matière de transparence de l’aide par l’organisation britannique Publish What You Fund.
• Elle a par ailleurs renforcé sa focalisation sur les résultats de son action, et créé pour cela un troisième type d’instrument de prêt entièrement nouveau appelé financement-programme pour les résultats, qui subordonne les décaissements de fonds à la réalisation de résultats tangibles.
• Elle a également renforcé son optique de lutte contre la corruption par toute une série de mesures : l’adoption d’une nouvelle politique de sanctions, la création d’un nouveau service destiné à agir à titre préventif, la conclusion d’un accord d’exclusion croisée avec les autres banques multilatérales de développement, le lancement de l’Initiative StAR (Initiative pour la restitution des avoirs volés) et la création de l’Alliance internationale des traqueurs de corruption.
• Témoignant d’un souci d’innovation teinté de sens pratique, elle a aussi conçu de nouveaux programmes tels que les Fonds d’investissement climatiques, par le biais desquels 7,1 milliards de contributions ont permis de mobiliser près de 50 milliards d’investissements couvrant au total 46 pays.
• La Banque a par ailleurs opéré une mutation dans sa structure de direction : la moitié de ses hauts responsables sont aujourd’hui des femmes, et plus de la moitié sont originaires de pays en développement — cela inclut Justin Lin, qui est ressortissant chinois et est ainsi le premier économiste en chef de la Banque non issu d’un pays développé.
• Enfin, la Banque a réussi pendant cinq ans à maintenir son budget à un niveau constant en termes réels, tout en conservant sa notation AAA sur les marchés financiers.
Initiatives pour un multilatéralisme moderne
• Dans le contexte du G-20, les efforts menés par la Banque sous la houlette de son Président ont contribué à des avancées sur le dossier du développement en général, et dans divers autres domaines tels que l’agriculture, la sécurité alimentaire ou les infrastructures.
• Parmi ses autres initiatives récentes figurent le Centre de Nairobi sur les conflits, la sécurité et le développement, le plan d’action sur le thème « L’égalité des sexes, un atout pour l’économie », le Centre de Singapour pour l’aménagement urbain et les infrastructures, et l’Initiative en faveur du monde arabe.
• Par ailleurs, la Banque a entrepris de renforcer la voix des pays en développement dans ses propres instances, notamment en créant un siège supplémentaire pour l’Afrique subsaharienne au sein de son Conseil. Enfin, le Partenariat mondial pour une responsabilité sociale renforcée vise à ce que les citoyens et ce qu’ils ont à dire fassent partie intégrante du processus de développement.
M. Zoellick a déclaré qu’il continuera de se consacrer totalement à ses fonctions de Président de la Banque jusqu’au 30 juin, et d’assurer la direction de ses politiques et programmes à un rythme encore plus soutenu. Dès la fin de ce mois-ci, par exemple, il prendra part à la présentation d’une étude sans précédent menée conjointement par la Banque et la Chine sur les futures caractéristiques du modèle de croissance de ce pays, et des enseignements à en tirer pour les autres pays à revenu intermédiaire.
Le Président a informé ce matin même le Conseil des Administrateurs de la Banque de sa décision. Celui-ci a approuvé en avril 2011 un nouveau processus de sélection des présidents de l’institution (pour en savoir plus à cet égard, reportez-vous à l’annexe 2 du document du Comité du développement traitant de cette question).