Le procureur Luis Moreno-Ocampo a été autorisé par les juges, dans une ordonnance datée de mercredi publiée jeudi, à enquêter sur des crimes contre l`humanité et des crimes de guerre, à savoir des meurtres et des viols, commis tant par les rebelles que par les forces pro-gouvernementales ivoiriennes. "Les événements violents en Côte d`Ivoire au cours de la période allant du 19 septembre 2002 au 28 novembre 2010, bien que d`intensité variable et commis à des endroits et à des moments différents doivent être considérés comme une seule situation", c`est-à-dire faisant l`objet d`une seule enquête, ont estimé les juges de La Haye. Luis Moreno-Ocampo avait été autorisé le 3 octobre 2011 à enquêter sur des crimes contre l`humanité et des crimes de guerre commis à la suite de l`élection présidentielle du 28 novembre 2010 par les camps de l`ex-président Laurent Gbagbo et du président Alassane Ouattara. Dans le cadre de cette enquête, les juges avaient délivré un mandat d`arrêt contre l`ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, 66 ans. Arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, celui-ci est incarcéré depuis le 30 novembre 2011 à La Haye. Le procureur de la CPI avait demandé par ailleurs aux juges à pouvoir enquêter sur la totalité de la période remontant jusqu`à la tentative de coup d`Etat contre Laurent Gbagbo le 19 septembre 2002, ce qu`il a obtenu. Dans leur ordonnance, les juges évoquent notamment l`exécution de 131 personnes par les forces rebelles le 6 octobre 2002 après la prise de la ville de Bouaké. Les 27 et 28 novembre 2002, les forces gouvernementales avaient tué 120 civils à Monoko-Zohi, un village près de Daloa, rappellent-ils.
AFP
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