Mme Gbagbo serait-elle sur le point de rejoindre son époux, l’ancien chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, à la Cour Pénale Internationale (CPI) ? Depuis la libération de Dr. Djédjé Eugène Délébé, médecin particulier de l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire, cette question est de plus en plus évoquée dans les causeries. Et indépendamment des bruits qui circulent sur la délivrance d’un mandat d’arrêt international contre Simone Ehivet Gbagbo, des indices existent qui pourraient permettre de répondre par l’affirmative. Car, pour qui a suivi le transfèrement de Gbagbo à La Haye, les choses se sont déroulées à peu près suivant le même schéma. En effet, moins d’une semaine avant l’envoi de l’ex-président ivoirien à la CPI, le bruit avait couru qu’il avait été séparé de son médecin particulier, Dr. Blé Christophe, alors en détention avec lui à Korhogo. L’information s’était avérée fondée. Mais les autorités qui n’avaient visiblement pas souhaité alerter l’opinion, surtout nationale, sur le transfèrement imminent de Gbagbo à La Haye, ont ramené dare dare Dr. Blé auprès de l’ancien chef de la Refondation. Et dans les 72 heures qui ont suivi, l’ex-numéro un ivoirien embarquait, presque à la surprise générale, dans un avion officiel de l’Etat de Côte d’Ivoire. Direction : les Pays-Bas, où se trouve le siège de la Cour Pénale Internationale. Dr. Christophe Blé a été libéré un mois après cet épisode. Certes, le médecin de Mme Gbagbo a recouvré la liberté pendant que l’ex-Première Dame est toujours en détention à Odienné, où elle est assignée à résidence depuis plus de 10 mois. Mais au niveau de ses avocats, les avis sont partagés sur cette situation, qui ne semble pas rassurante. Selon l’un des conseils juridiques de Simone Gbagbo, présent aux côtés de Laurent Gbagbo à Korhogo les jours ayant précédé son départ à la CPI, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. «Ce n’est pas le même cas de figure. Dr. Djédjé Eugène a été libéré parce qu’il n’a fait l’objet d’aucune procédure judiciaire. Contrairement au Dr. Blé Christophe, contre qui des charges ont été signifiées par la justice ivoirienne, et qui est toujours sous le coup d’une procédure, même s’il n’est plus en détention», a d’emblée expliqué l’un des membres du collectif des avocats nationaux des pro-Gbagbo. Avant de tenter de rassurer : «Pour l’instant, il n’y a aucun indice aussi bien au niveau de la CPI ni des autorités ivoiriennes qui montrent que Mme Gbagbo est sous le coup d’un transfèrement à La Haye ». Jointe au téléphone depuis Paris, un autre conseil juridique de la famille Gbagbo estime que la libération de Dr. Djédjé pourrait ne pas être fortuite. «Je pense qu’il y a quelque chose qui se trame contre Mme la Première Dame. Parce que c’est quand même curieux que 10 mois après sa longue détention injustifiée, son médecin particulier soit libéré incognito, sans avoir jamais été entendu par la justice ivoirienne. Qu’est-ce que cette libération cache ? Je n’ai pas d’élément de réponse au moment où je vous parle, mais je crains qu’il n’y ait un coup fourré qui se prépare», s’est alarmé ce membre du collectif des avocats internationaux de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, de sa famille et de ses proches.
ANASSE ANASSE
ANASSE ANASSE