Les populations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest vont bientôt avoir le sourire en ce qui concerne la sécurisation des biens et des personnes et surtout la stabilité politique et économique des pays membres de la communauté. Les chefs d’Etat-major des différentes armées nationales des pays membres se sont retrouvés, en effet, les 23 et 24 février derniers, à la demande des chefs d’Etats et de gouvernement, en terres nigériane à Abuja pour peaufiner un plan global en vue de relever les nouveaux défis liés à l’insécurité généralisée et à la déstabilisation dans la sous-région. Les recommandations de cette réunion d’urgence du comité des chefs d’Etat-major seront proposées aux chefs d’Etats et de gouvernements à la prochaine session de l’institution sous-régionale prévu en mars en Côte d’Ivoire. Pendant deux jours les officiers supérieurs ont réfléchi à la contre-offensive à mener contre le groupe islamique, Boko Haram qui sévit par des attaques meurtrières dans le Centre et le Nord du Nigéria, la rébellion touareg dans le nord du Mali et les velléités de déstabilisation dans le Golf du Guinée. A la fin des deux jours de réflexion, il a été soumis aux chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO une condamnation ferme et sans réserve de la violence, notamment commise par Boko Haram, une implication soutenue dans le combat pour bouter hors du pays de Goodluck Jonathan le groupe islamique qui revendique des attentats. Concernant le Mali, les chefs d’Etat-major ont préconisé un soutien logistique, financier et un renfort aux troupes maliennes pour faire face à la situation du Nord. Pour le Golf de Guinée, une plate forme d’échange d’informations et de renseignements a été recommandée pour contrer tout vent de déstabilisation. Comme on le voit, les chefs des armées nationales des pays membres de la CEDEAO veulent boucler la sous-région afin de sécuriser les populations et leurs biens. Ils sont en phase avec le nouveau président de la CEDEAO, le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui a fait de la sécurité sous régionale l’une des priorités de son mandat. «Notre sous-région fait face à de nouvelles menaces qui entrainent la résurgence des conflits anciens, fragilisent des pans entiers de nos sociétés et menacent nos capacités de défense. C’est le lieu d’appeler à la définition d’une politique de défense commune, à la mutualisation de nos moyens afin de juguler la poussée du terrorisme, de reprendre le contrôle de nos côtes livrées à la piraterie maritime et contenir les flux d’armes qui aggravent la criminalité, le grand banditisme», avait-il déclaré lors de sa prise de fonction. Le chef d’Etat-major ivoirien, Soumaïla Bakayoko qui a pris les commandes du comité des chefs d’Etat-major s’est engagé à assurer ses nouvelles responsabilités dans l’abnégation et le respect mutuel entre les différentes armées.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara