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Politique Publié le mercredi 29 février 2012 | L’expression

Attaques contre le Rhdp, le Rdr, Bédié, Ouattara…/Mais où va KKB ?

© L’expression Par Emma
Elections législatives: KKB et Yéo Fozié défendront le RHDP à Port-Bouët, avec la bénédiction de Mme Hortense Aka Anghui
Samedi 19 novembre 2011. Abidjan. Centre pilote de Port-Bouët. Cérémonie d`investiture des candidats de la liste RHDP, Kouadio Konan Bertin dit KKB (PDCI-RDA) et Yéo Fozié (RDR), en présence notamment du député sortant, le maire Mme Hortense Aka Anghui, qui leur a accordé sa bénédiction
Depuis quelques jours, Kouadio Konan Bertin, dit KKB, est sous le feu des projecteurs. Mais de lourds soupçons pèsent sur l’homme qui est notoirement reconnu pour son franc parler. Quelles sont les réelles motivations de KKB qui, ces derniers jours, tire dans tous les sens ?

On le voyait venir et il n’est pas loin de franchir le rubicond. L’insubmersible et inamovible président de la Jeunesse du Pdci Rda est devenu un franc tireur. Comme un dragon sorti des contes fantastiques asiatiques, Kouadio Konan Bertin a décidé de cracher du feu et, sur tout le monde. Même sur Henri Konan Bédié, l’homme qu’il considère comme son père spirituel par qui il jure. Ces trois derniers mois, l’ancien secrétaire général de l’Union nationale estudiantine de Côte d’Ivoire est tout feu, tout flamme. Ce qui fait dire à nombre d’observateurs que KKB a un plan derrière la tête. Sans peur ni crainte, il a ouvert plusieurs fronts, y compris dans son propre camp. Après sa famille politique qu’il accuse de n’avoir pas tiré les leçons de ses échecs répétés, KKB a tiré sur le Rhdp et tout dernièrement sur le président Ouattara. Après ces attaques, des critiques ont fusé de partout pour condamner cette manière de dire les choses sans prendre de gants. Beaucoup estiment que dans le fond, le président de la Jpdci a raison, mais il s’y prend mal et même très mal. Pour certains observateurs, attaquer frontalement le grand bouddha du Pdci est un parricide et accuser le chef de l’Etat, une désinvolture. Mais que se passe-t-il dans la tête de KKB ? Est-il un incompris ? Un diseur de vérités qui dérange ? Un jeune aux ambitions démesurées ? Ou un manipulé qui sert des intérêts occultes ? Sans vouloir, aucunement, chercher des noises au leader charismatique la Jpdci, l’opinion a besoin de savoir où va au juste KKB avec ces nombreux fronts qu’il continue d’ouvrir.

KKB-Rhdp : Je t’aime, moi non plus ?
Entre KKB et le Rhdp, c’est une longue histoire d’un amour fade. Certains analystes estiment que l’homme n’a jamais porté cette alliance dans son cœur. Comme il n’avait pas le choix devant l’adhésion totale et entière de son mentor Bédié à l’alliance, le président de la Jpdci n’avait pas d’autre choix que de faire avec au risque de mourir politiquement ou d’être accusé de collusion avec Gbagbo. Selon des sources très introduites, ce désamour s’est manifesté au grand jour pendant le blocus du Golf hôtel. KKB, indiquent nos sources, est restée en marge des réunions qui se tenaient entre jeunes du Rhdp au Golf. Ceci, toujours au dire de nos sources, a conduit à une dégradation constante des relations entre le président du Rjr, Karamoko Yayoro et lui. Pire, en plein blocus, KKB contre et envers tous, est sorti du Golf Hôtel le 3 février 2011 à un moment où les mercenaires de Gbagbo crachaient du feu pour, dit-il, venir se faire établir un simple extrait de naissance. C’était à la mairie de Cocody, à quelques encablures de la Cité rouge, sanctuaire des miliciens de Laurent Gbagbo. Là où d’autres estiment que le président de la Jpdci pouvait désigner une tierce personne pour se faire établir ce document, il a préféré braver les balles pour le faire lui-même. En son temps, certains observateurs n’ont pas hésité à parler du grand malaise que KKB vivait au Golf hôtel où étaient confinés tous les responsables politiques du Rhdp. Vrai ou faux ? Seul le président de la Jpdci peut aujourd’hui répondre à cette question. Après sa bastonnade de Bonon, KKB a été on ne peut plus clair sur l’état de santé fragile du Rhdp dans une interview qu’il a accordée à un confrère. Quand le journaliste lui a posé la question de savoir si cette bastonnade ne va pas impacter l’alliance entre le Rdr et le Pdci, voici la réponse de KKB : « Je ne peux pas présager ce qui va se passer par la suite. Mais si vous épousez une femme et que vous passez votre temps à la battre, elle finira un jour par demander sa liberté ». Voilà qui est clair.

KKB-ADO : Ne pas lâcher la proie pour l’ombre
Que se passe-t-il entre Kouadio Konan Bertin et le président Ouattara ? Au cours la conférence de presse qu’il a animée lundi pour faire la lumière sur sa quatrième bastonnade, il n’a pas ménagé le chef de l’Etat qu’il accuse de fermer les yeux sur les déviances des militants. « J’étais allé à l’époque faire un meeting à Guibéroua où j’ai été bastonné. C’est le président Ouattara qui m’a téléphoné le premier pour compatir, parce qu’il n’acceptait pas qu’on s’oppose à la liberté d’expression de cette façon. Mais on ne peut pas avoir combattu cela hier, et le tolérer aujourd’hui », a déploré le président de la Jpdci. Bien avant ces propos accusateurs, KKB dit avoir reconnu, le jour de sa bastonnade, ses agresseurs qui, selon lui, portaient tous des tee-shirts ou des chemises à l’effigie du président Ouattara. Toute chose qui a suffi pour dire que ce sont les partisans du chef de l’Etat qui ont tenté de lui ôter la vie. En toute chose, il faut savoir raison garder. Tout le monde, y compris le président Ouattara, par le biais de son conseiller technique chargé de la jeunesse, a fermement condamné cette agression. De là à dire que le président Ouattara ferme les yeux sur les agressions, c’est un peu rater sa cible. C’est justement pour éviter ce type d’agressions que le président a mis sur pied la Police militaire et n’a pas hésité à tancer publiquement les grands patrons de l’armée, de la police et de la gendarmerie. Un chef qui veut fermer les yeux sur des agressions ne peut pas avoir une telle attitude. C’est vrai que les auteurs de son agression de Bonon doivent être identifiés et punis, mais en pareille circonstance, le président de la Jpdci doit éviter de lâcher la proie pour l’ombre. Crevant l’abcès pendant sa conférence de presse de lundi, KKB, parlant du pouvoir d’Alassane Ouattara, s’est même mis dans la posture d’un opposant en critiquant de façon acerbe le régime. « C’est vous qui avez la force. Qui vous dit que demain vous aurez encore la force ? » S’est interrogé le président de la Jpdci. Cette interrogation remet au goût du jour les graves accusations faites sur son compte par Blé Goudé lors du débat télévisé des jeunes avant le second tour de la présidentielle de 2010. L’on a encore en mémoire cette révélation fracassante de Blé Goudé qui a affirmé ce 20 novembre 2010, sur le plateau de la Rti que KKB lui a avoué à 2H du matin, qu’il n’a ni la force ni la conviction d’appeler les militants du Pdci à voter pour le candidat Alassane Ouattara au second tour. Chose curieuse, KKB n’a pas pu contredire ce jour-là, Blé Goudé sur ces accusations. Les archives de la Rti sont là pour l’attester.

KKB-Pdci : Quand l’oiseau décide de se fâcher contre l’arbre
Le dernier front et le plus important ouvert par le président de la Jpdci reste ses critiques qui portent sur le fonctionnement du Pdci Rda. Le 28 janvier 2012, au cours d’une rencontre au siège du Pdci Rda, il a jeté le pavé dans la marre Pdci. « Je ne suis pas plus sortant qu’Alphonse Djédjé Mady, le secrétaire général du parti. Je ne suis pas plus sortant qu’Henri Konan Bédié, le président du parti, tous sont au terme de leur mandat. Un jeune doit aimer les débats d`idées. On ne peut pas dire qu`un congrès est inopportun. Le Pdci est le seul parti au monde qui ne tire pas les conséquences de ce qui lui arrive. On a perdu le pouvoir par les armes. Aucune leçon. On a perdu les présidentielles. Aucune leçon. On est encore minoritaire à l`Assemblée nationale. Aucune leçon. Et on va aller aux municipales pour obtenir quoi ? (…) C`est quoi ce parti ! Il y a un groupe de militants qui va au charbon dont l`intelligence est juste bonne pour servir d`ascenseur à une minorité qui est là et qui jouit de l`orgasme du pouvoir ! (…) Le Pdci doit lui-même s`approprier la réconciliation en son sein. C`est dans cette optique que j`ouvre les bras à tous ceux qui sont allés ailleurs de revenir au Pdci », avait lancé KKB. Quelques mois avant les législatives, l’homme avait encore prévenu la direction de son parti sur les dangers qui menacent le parti fondé par Houphouët-Boigny. C’était à la veille d’un séminaire qu’il a organisé les 12, 13 et 14 août 2011 à Grand Bassam pour plancher sur le choix des candidats jeunes aux dernières législatives. « Le Pdci a perdu le pouvoir d’Etat et sans doute pour longtemps si des mesures urgentes et des actions radicales ne sont pas entreprises», avait-il dit. Toutes ces déclarations, l’on se rappelle, avaient provoqué une avalanche de réactions aussi bien au Pdci que dans les autres formations. « KKB dit haut ce que tout le monde dit tout bas », « KKB est manipulé par des mains occultes qui veulent récupérer le Pdci », a-t-on entendu. Mais à la vérité, certaines sources affirment que le président de la Jpdci n’est qu’un paravent qui sert de gros bonnets qui préparent dans l’ombre, l’après Bédié. De fait, les gourous de KKB, selon nos sources, estiment que Bédié fait trop la part belle au régime actuel alors que le Pdci a tous les moyens pour reprendre la présidence après Ouattara. Comme N’Zuéba a perdu le dernier combat de sa vie, il faut alors un jeune qui a une grande gueule pour secouer suffisamment le cocotier, afin de préparer, comme Jean-Baptiste dans la Bible, la route à ces candidats à la succession. Ces analystes n’excluent même pas un attelage Pdci-Fpi pour récupérer la présidence en 2015. Sachant que le parti fondé par Laurent Gbagbo est en lambeaux, il devient du pain béni pour le parti doyen pour jouer les premiers rôles à la prochaine présidentielle. Au total, KKB fait ces derniers temps de grands bruits. Interrogé, il a indiqué que la seule personne qui est derrière lui, c’est son père Henri Konan Bédié. Comme pour dire que rien ne peut l’éloigner de sa famille politique le Pdci Rda et le séparer de son père Henri Konan Bédié. Sacré KKB !
Kra Bernard
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