Se prononcer sur la sécurité des emplois dans le contexte socio-économique du pays et relever les difficultés de l'exercice de l'activité syndicale dans ce contexte. Ce sont là les grandes articulations de la conférence de presse animée par Kouamé Ka Félix, secrétaire général par intérim de la Fesaci, dirigée jadis par le Pr Niamien Messou ministre du Travail dans le gouvernement Gbagbo, aujourd'hui emprisonné. D'entrée, le conférencier a dressé le tableau des entreprises publiques qui ont donné le ton dans cette situation difficile en mettant des travailleurs à la rue. Il a cité la RTI (322 mis au chômage technique pour deux mois reconduits). Puis le Port autonome d'Abidjan avec 100 travailleurs en contrat à durée déterminé (Cdd) renvoyés 120 lamaneurs et gabiers licenciés, avec pour objectif ,dit-on, de ramener l'effectif des travailleurs de 1700 à 1000. Il a cité également la Sdpc (Société des palaces de Cocody) qui a licencié 100 travailleurs, la Sotra dont 1200 sont licenciés. Dans le secteur privé, dira le secrétaire général par intérim, il y a également des licenciements, prenant l'exemple de Filtisac qui a licencié 74 travailleurs. Pour Kouamé Kra Félix, tous les travailleurs de Côte d'Ivoire sont surpris par l'attitude du Président de la République qui disait dans son discours de campagne qu'il venait pour créer des emplois et non pour les supprimer. Et d'indiquer que les motifs avancés par les nouveaux dirigeants nommés à la tête de ces entreprises sont quasiment les mêmes. A savoir effectifs pléthoriques, d'où la masse salariale trop élevée ou personnels dits inadaptés aux missions et emplois. Puis l'intérimaire de Niamien Messou a révélé que la majorité des travailleurs licenciés sont membres de la Fesaci. Il a cité le Syninfo pour la RTI, le Sylapaa pour le Port autonome d'Abidjan et le Synafil pour la société privée Filtisac. Revenant sur le récent discours du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative dans lequel celui-ci a annoncé la réduction des effectifs de la Fonction Publique avec en prime la suppression de certains concours administratifs, le Sg de la Fesaci a dit que cette idée est surprenante et est aux antipodes du vaste programme d'emplois du Président de la République. Parlant des difficultés de l'exercice des activités syndicales, il a dénoncé avec véhémence l'occupation du siège de la centrale syndicale depuis août 2011 par des Frci, sans oublier l'imposture selon lui d'un ex-ministre, Traoré Dohia, qui se ferait passer pour le secrétaire général de la Fesaci alors qu'une décision lui interdit d'exercer en tant que secrétaire général de cette fédération. Face à tout ceci, la Fesaci invite tous les travailleurs à rejoindre leur syndicat de base pour remobiliser leur section et faire ombrage à cet ultralibéralisme.
Loïc K.
Loïc K.
