Mercredi dernier, à la surprise générale des populations et notamment des candidats en lice dans les circonscriptions électorales de Bonon et de Fakobly, la Commission électorale indépendante (Cei) a produit un communiqué faisant état de son « impossibilité de proclamer les résultats » dans les deux circonscriptions concernées. Argument avancé, le processus de dépouillement, de recensement général des votes et de proclamation, gage de transparence du scrutin et l’absence de procès-verbaux ont mis à mal le déroulement du vote lors des partielles du 26 février. « Compte tenu de l’extrême gravité de cette situation inédite, la Commission électorale indépendante se propose de demander au gouvernement l’ouverture d’une enquête à l’effet d’établir les responsabilités », relève le communiqué signé paradoxalement de Diomandé Inza, le porte-parole, en lieu et place de l’habituel, Bamba Yacouba. A ce niveau, le changement inattendu du porte-parole de Bakayoko Youssouf met au grand jour le flou qui entoure cette sortie de mercredi. Evasifs et imprécis, les termes de ce communiqué posent le problème de la responsabilité au sein de l’institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire. Au grand dam de tous, aucune lumière n’est faite sur le nombre d’urnes disparues à Fakobly et l’absence de sécurité à Bonon évoqué prête à interprétation. « A Fakobly, des urnes ont disparu et de nombreux bureaux de vote ont été saccagés. (...) A Bonon, la sécurité du bureau de centralisation n’a pu être garantie, de sorte que le recensement général des votes à la Commission électorale sous-préfectorale n’a pas non plus eu lieu ». Telle est en substance, ce que dit la Cei, sans dire davantage.
La sincérité du scrutin a-t-elle été vraiment entachée ?
Les urnes disparues et les bureaux de votes saccagés peuvent-ils vraiment porter atteinte à la sincérité du scrutin ? La Cei n’a pu donner de réponse à ce niveau. A-t-elle à sa disposition des rapports de l’Onuci et d’autres organisations crédibles dans la sécurisation et la transparence du scrutin ? Là non plus, on n’est pas prêts d’être situés. Encore que 3000 hommes en armes ont été commis à la tâche sécuritaire. Autant d’interrogations auxquelles le communiqué est resté muet. Au risque peut-être de mettre au grand jour le manque de confiance entre les Cei locales et la Commission centrale. Parce que, selon des informations en notre possession, à Fakobly, sur la quarantaine d’urnes(43), seulement huit(8) ont été détruites et le candidat indépendant Méambly Tié Evariste devançait celui du Rdr, Séa Honoré, largement. A Bonon, le candidat proche du Pdci-Rda aurait une avance de plus 3000 voix sur son adversaire. Des résultats bien que provisoires, qui ont été confirmés par les Cei locales, plus proches de la réalité.
BORIS N’GOTTA
La sincérité du scrutin a-t-elle été vraiment entachée ?
Les urnes disparues et les bureaux de votes saccagés peuvent-ils vraiment porter atteinte à la sincérité du scrutin ? La Cei n’a pu donner de réponse à ce niveau. A-t-elle à sa disposition des rapports de l’Onuci et d’autres organisations crédibles dans la sécurisation et la transparence du scrutin ? Là non plus, on n’est pas prêts d’être situés. Encore que 3000 hommes en armes ont été commis à la tâche sécuritaire. Autant d’interrogations auxquelles le communiqué est resté muet. Au risque peut-être de mettre au grand jour le manque de confiance entre les Cei locales et la Commission centrale. Parce que, selon des informations en notre possession, à Fakobly, sur la quarantaine d’urnes(43), seulement huit(8) ont été détruites et le candidat indépendant Méambly Tié Evariste devançait celui du Rdr, Séa Honoré, largement. A Bonon, le candidat proche du Pdci-Rda aurait une avance de plus 3000 voix sur son adversaire. Des résultats bien que provisoires, qui ont été confirmés par les Cei locales, plus proches de la réalité.
BORIS N’GOTTA