La rumeur de l’imminent transfèrement à la Cour pénale internationale (Cpi) de Simone Ehivet Gbagbo (ex-première dame ivoirienne), n’a pas envahi les populations d’Odienné, ville où elle est détenue depuis la fin de la crise postélectorale en avril 2011. A la date du vendredi 2 mars 2012, les Odienékas avaient d’autres préoccupations, certainement liées à leur propre existence. Les propos tenus par Karamoko Inza, commerçant au marché central d’Odienné, que nous avons interrogé, illustrent fort bien le désintérêt des populations locales. ‘’Comme vous, c’est dans les coulisses et dans certains journaux que nous avons appris que l’épouse du premier prisonnier ivoirien au tribunal pénal international de La Haye, va rejoindre incessamment son mari. Personne ne s’occupe d’elle ici’’, a-t-il affirmé. Pour savoir si la rumeur a amené les autorités militaires de la ville à prendre des dispositions particulières, nous nous sommes rendus devant la somptueuse villa ou est logée Simone Ehivet Gbagbo, située sur la route de l’aéroport d’Odienné au quartier Hermakono. Seulement deux éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) montaient la garde. Une source bien introduite qui a vu, il y a deux jours, Simone Gbagbo grâce à une mission des droits de l’homme, a souligné que la prisonnière se porte bien et a même pris du poids ces derniers mois. « Elle a grossi et a les cheveux coupés. Elle ne porte plus de chaine au coup », a-t-elle révélé. Avant d’ajouter : ‘’Quand Mme Gbagbo veut se recréer, elle demande de mettre une chaise en bas des arbres ou elle prend de l’air. Elle n’est pas dans un isolement comme certains veulent le faire croire’’. Un observateur de la scène politique à Odienné, a fait savoir que consciemment ou inconsciemment, tous les Odiennékas qui passent par la résidence de Simone Gbagbo, s’arrêtent pour ‘’jeter un coup d’œil’’ avant de poursuivre leur chemin. Cela, dans l’espoir d’être témoin d’un quelconque événement. Au total, la rumeur du ‘’prochain transfèrement’’ de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, à La Haye, n’émeut véritablement pas les habitants d’Odienné, du moins, pour l’instant..
Aly OUATTARA
Aly OUATTARA