“Rassurez-vous. J’ai promis de ne plus pleurer aujourd’hui ». C’est par ces mots que Koné Assétou, porte-parole des victimes du 3 mars 2011 a commencé son discours. Sous les bâches dressées, parents et amis venus nombreux pour la circonstance, écoutent dans un silence de cimetière. Malgré l’émotion qui visiblement la submerge, Koné Assétou arrive tant bien que mal a livré son message, entrecoupé par de petites pauses qui témoignent du combat qui se livre en ce moment en son for intérieur. Au fur et à mesure qu’elle avance dans ses propos, l’atmosphère s’alourdit. Dans l’assistance, on entend des soupirs.
Plusieurs se surprennent en pleurs. Notre voisin de droite, nous demande un mouchoir jetable. Sous ses lunettes, nous voyons son visage imbibé de larme. Comme une maladie contagieuse, la scène se propage chez plusieurs invités. Nous sommes, nous-même surpris de nous voir en train d’en faire autant. La porte-parole des victimes qui vient de terminer son message, tient difficilement sur ses pieds. Elle est soutenue par Touré Aya Virginie, présidente des femmes du RDR et plusieurs autres femmes. Koné Assétou n’a pu tenir sa promesse. Elle craque et elle « contamine » l’assistance. Alors,les mouchoirs jetables sortent des poches et des sacs. chacun y va de sa manière pour accompagner Koné Assétou dans ses pleurs. Toute la foule qui a envahi , samedi dernier, le rond point du Banco à Abobo, là où il y a un an, les hommes de Gbagbo ont tiré à l’arme lourde sur des femmes, fond en larme. Pour ce premier anniversaire de cette tragédie, les populations d’Abobo avec à leur tête leur maire, par ailleurs président local du RHDP ont eu le soutien de plusieurs membres du gouvernement. A côté de Gilbert Kafana Koné, qui était le président de la cérémonie, l’on notait la présence de Mmes Raymonde Koudou, Kandia Camara, Kaba Nialé, Anne Ouloto, de MM Dosso Moussa, Philippe Légré, Dagobert Banzio, Sidiki Konaté , Mathieu Babaud Darret. C’est par une prière œcuménique dite respectivement par le père curé Pierre Kacou de la Paroisse Sacré Cœur d’Abobo et l’Imam Kalilou Kanté de la grande mosquée de Petro Ivoire, que la cérémonie a débuté. Les deux hommes de Dieu ont prié pour le repos de l’âme des 7 femmes, mais aussi pour toutes celles et tous ceux, qui ont péri pendant la crise postélectorale. Deux hommes de Dieu, dans leur intervention, ont invité les Ivoiriens à aller à la réconciliation.
Pour la ministre Raymonde Goudou, en pleurs durant pratiquement tout le temps qu’a duré la cérémonie, ces femmes ne sont pas mortes en vain. « Par cet acte, Abobo a gagné la guerre de la dignité, de la liberté, de la démocratie. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui libre par la volonté de ses filles et fils, dont certains ont payé de leur vie, cette libération », a-t-elle indiqué. Désormais, dira-t-elle, il faut se tourner vers l’avenir pour construire une Côte d’Ivoire nouvelle. Au nom des femmes du RHDP, Mme Dao Coulibaly, a aussi salué cette action des femmes d’Abobo. « Comme nos mamans, qui ont marché sur Grand-Bassam pour libérer leurs maris, vous avez marché pour libérer votre pays. Vous ne serez par oubliées, comme elles », a-t-elle soutenu. La présidente de l’Union des Femmes du PDCI-RDA a rappelé que l’assassinat des femmes d’Abobo est quelque chose de jamais vu. Selon elle, dans aucune guerre, l’on a tiré sur les femmes. « Même pendant les deux guerres mondiales, les femmes, les enfants et les hommes âgés ont été protégés. Ce n’est qu’en Côte d’Ivoire qu’on a vu ce qui s’est passé, le 3 mars 2011 », s’est-elle indignée. La marche des femmes, a rappelé Adama Toungara, maire de la commune d’Abobo, s’inscrivait dans ce qu’il a appelé « la crise absurde, née de la seule volonté de Laurent Gbagbo, de ne pas accepter sa défaite nette et claire au deuxième tour de l’élection présidentielle ». Puis, le président du RHDP à Abobo de poursuivre : « Aussi innocentes que déterminées, les femmes ont décidé ce jour-là, les mains nues, et munies de leur seul courage et de leurs chants de bravoure d’exprimer leur refus du vol électoral du clan des Refondateurs ». Malgré la douleur qui visiblement l’étreignait, il a invité les populations à la paix, comme l’enseigne le président de la République, pour une réconciliation vraie et un développement harmonieux de la Côte d’Ivoire.
Thiery Latt
Plusieurs se surprennent en pleurs. Notre voisin de droite, nous demande un mouchoir jetable. Sous ses lunettes, nous voyons son visage imbibé de larme. Comme une maladie contagieuse, la scène se propage chez plusieurs invités. Nous sommes, nous-même surpris de nous voir en train d’en faire autant. La porte-parole des victimes qui vient de terminer son message, tient difficilement sur ses pieds. Elle est soutenue par Touré Aya Virginie, présidente des femmes du RDR et plusieurs autres femmes. Koné Assétou n’a pu tenir sa promesse. Elle craque et elle « contamine » l’assistance. Alors,les mouchoirs jetables sortent des poches et des sacs. chacun y va de sa manière pour accompagner Koné Assétou dans ses pleurs. Toute la foule qui a envahi , samedi dernier, le rond point du Banco à Abobo, là où il y a un an, les hommes de Gbagbo ont tiré à l’arme lourde sur des femmes, fond en larme. Pour ce premier anniversaire de cette tragédie, les populations d’Abobo avec à leur tête leur maire, par ailleurs président local du RHDP ont eu le soutien de plusieurs membres du gouvernement. A côté de Gilbert Kafana Koné, qui était le président de la cérémonie, l’on notait la présence de Mmes Raymonde Koudou, Kandia Camara, Kaba Nialé, Anne Ouloto, de MM Dosso Moussa, Philippe Légré, Dagobert Banzio, Sidiki Konaté , Mathieu Babaud Darret. C’est par une prière œcuménique dite respectivement par le père curé Pierre Kacou de la Paroisse Sacré Cœur d’Abobo et l’Imam Kalilou Kanté de la grande mosquée de Petro Ivoire, que la cérémonie a débuté. Les deux hommes de Dieu ont prié pour le repos de l’âme des 7 femmes, mais aussi pour toutes celles et tous ceux, qui ont péri pendant la crise postélectorale. Deux hommes de Dieu, dans leur intervention, ont invité les Ivoiriens à aller à la réconciliation.
Pour la ministre Raymonde Goudou, en pleurs durant pratiquement tout le temps qu’a duré la cérémonie, ces femmes ne sont pas mortes en vain. « Par cet acte, Abobo a gagné la guerre de la dignité, de la liberté, de la démocratie. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui libre par la volonté de ses filles et fils, dont certains ont payé de leur vie, cette libération », a-t-elle indiqué. Désormais, dira-t-elle, il faut se tourner vers l’avenir pour construire une Côte d’Ivoire nouvelle. Au nom des femmes du RHDP, Mme Dao Coulibaly, a aussi salué cette action des femmes d’Abobo. « Comme nos mamans, qui ont marché sur Grand-Bassam pour libérer leurs maris, vous avez marché pour libérer votre pays. Vous ne serez par oubliées, comme elles », a-t-elle soutenu. La présidente de l’Union des Femmes du PDCI-RDA a rappelé que l’assassinat des femmes d’Abobo est quelque chose de jamais vu. Selon elle, dans aucune guerre, l’on a tiré sur les femmes. « Même pendant les deux guerres mondiales, les femmes, les enfants et les hommes âgés ont été protégés. Ce n’est qu’en Côte d’Ivoire qu’on a vu ce qui s’est passé, le 3 mars 2011 », s’est-elle indignée. La marche des femmes, a rappelé Adama Toungara, maire de la commune d’Abobo, s’inscrivait dans ce qu’il a appelé « la crise absurde, née de la seule volonté de Laurent Gbagbo, de ne pas accepter sa défaite nette et claire au deuxième tour de l’élection présidentielle ». Puis, le président du RHDP à Abobo de poursuivre : « Aussi innocentes que déterminées, les femmes ont décidé ce jour-là, les mains nues, et munies de leur seul courage et de leurs chants de bravoure d’exprimer leur refus du vol électoral du clan des Refondateurs ». Malgré la douleur qui visiblement l’étreignait, il a invité les populations à la paix, comme l’enseigne le président de la République, pour une réconciliation vraie et un développement harmonieux de la Côte d’Ivoire.
Thiery Latt