Comment l’ex-président ivoirien prépare son procès
«Nous irons jusqu’au bout !» Ce bout de phrase, prononcé avec détermination, a suffi à lui seul à galvaniser les partisans et sympathisants de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. Le 5 décembre 2011, au cours de sa première comparution devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo entendait ainsi donner le change à tous ses adversaires et «ennemis jurés» qui croyaient l’avoir liquidé définitivement. Depuis lors, du fonds de sa cellule de la prison hollandaise de Scheveningen, près de La Haye, où il est écroué depuis trois mois, l’ex-président ivoirien prépare minutieusement son (mini)procès, fixé au lundi 18 juin prochain. Et selon Jeune Afrique (JA) dans sa dernière livraison en date du 5 mars, Laurent Gbagbo promet beaucoup de surprises au cours de cette audience de confirmation des charges. L’ex-chef du régime de la Refondation adoptera à tout point de vue, une posture offensive lors de cette échéance cruciale dans la suite de la procédure. C’est dans cette perspective qu’il répète ses gammes avec l’équipe chargée d’assurer sa défense, et dirigée par l’avocat français Emmanuel Altit. Celui-là même qui a défendu les infirmières bulgares en Lybie sous le règne du défunt «Guide» Mouammar Kadhafi. Pour commencer, Gbagbo a élargi le nombre de ses conseillers juridiques. «L’équipe d’avocats s’étoffe de jour en jour. Elle compte aujourd’hui des Européens, des Africains et des Américains», révèle JA. Me Altit, l’avocat principal de Gbagbo à la CPI, a d’ailleurs récemment dévoilé une partie de son écurie. Le noyau est formé, outre le conseil principal, de deux professionnels du droit expérimentés et habitués aux juridictions pénales internationales. Il s’agit de Me Marie-Agathe Likagnéné Baroan, avocate au Barreau d’Abidjan, ancien membre du Conseil constitutionnel ivoirien et régulièrement inscrite au Barreau de la CPI, et Me David Hooper, avocat anglais également inscrit au Barreau de la CPI. Ce trio est renforcé par une demi-douzaine d’assistants juridiques chevronnés, parmi lesquels les avocats ivoiriens Maîtres Dako Zahui Toussaint, Gougnon Jean Serges et Dirabou N’Caillou Mathurin. Toute l’équipe de défense de Laurent Gbagbo est coordonnée par Me Géraldine Odéhouri Brou, avocate au Barreau d’Abidjan. La conseillère spéciale de l’ex-chef de l’Etat chargée des Affaires juridiques, exilée au Ghana après la chute de l’ex-régime de la Refondation le 11 avril 2011, s’est installée depuis la mi-février à La Haye, au Pays-Bas, où elle suit de très près le dossier de son mentor. «Elle (Me Géraldine Odéhouri) est, depuis longtemps, la pierre angulaire du système juridique mis en place par Laurent Gbagbo quand il était encore au pouvoir, et travaille en étroite collaboration avec les équipes de Me Altit», souligne JA.
Des avocats et juristes bénévoles se mobilisent pour Gbagbo
S’ajoutent à cette liste non exhaustive, des collectifs d’avocats ivoiriens et internationaux qui épousent le combat panafricaniste mené par Laurent Gbagbo contre l’impérialisme des grandes puissances occidentales, dont la France de Nicolas Sarkozy. Tous ces juristes travaillent de façon (quasi)bénévole pour recueillir des témoignages et des éléments de preuve à verser au dossier. Parmi eux, on peut citer Me Hervé Gouamené, avocat au Barreau d’Abidjan, Me Rodrigue Dadjé, avocat de l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, exilé depuis la fin de la crise postélectorale en France, l’avocate franco-camerounaise Me Lucie Bourthoumieux, inscrite au Barreau de Paris, la jeune avocate franco-ivoirienne Me Habiba Touré, inscrite au Barreau de Bobigny, en France, Me Ciré-Clédor Ly, avocat sénégalais inscrit au Barreau de Dakar… Fort de ce soutien, Laurent Gbagbo prépare activement sa défense sous la houlette de son conseil principal à la CPI, Me Emmanuel Altit. Durant les longs entretiens que les deux hommes ont chaque semaine, l’ancien chef de l’Etat ivoirien passe en revue les événements les plus marquants de son règne décennal. «Tout y passe : ses liens avec Ouattara, avec l’ancien président Bédié, avec Guillaume Soro, le rebelle devenu Premier ministre, mais aussi avec les présidents français Chirac et Sarkozy… Il (Gbagbo) revient longuement sur le jeu des grandes puissances occidentales et régionales, sur les intérêts économiques des multinationales françaises et américaines, sur ses liens avec le (président) Burkinabè Blaise Compaoré, avec des hommes d’affaires comme le Français Vincent Bolloré… Emmanuel Altit et ses confrères recueillent méthodiquement ces confidences qui leur permettront de préparer la défense de leur client, de chercher des témoins et de trouver des arguments contradictoires», relate Jeune Afrique. Autant dire que la ligne de défense de Laurent Gbagbo est toute trouvée à l’audience qui se profile le 18 juin prochain.
ANASSE ANASSE
«Nous irons jusqu’au bout !» Ce bout de phrase, prononcé avec détermination, a suffi à lui seul à galvaniser les partisans et sympathisants de l’ancien chef de l’Etat ivoirien. Le 5 décembre 2011, au cours de sa première comparution devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo entendait ainsi donner le change à tous ses adversaires et «ennemis jurés» qui croyaient l’avoir liquidé définitivement. Depuis lors, du fonds de sa cellule de la prison hollandaise de Scheveningen, près de La Haye, où il est écroué depuis trois mois, l’ex-président ivoirien prépare minutieusement son (mini)procès, fixé au lundi 18 juin prochain. Et selon Jeune Afrique (JA) dans sa dernière livraison en date du 5 mars, Laurent Gbagbo promet beaucoup de surprises au cours de cette audience de confirmation des charges. L’ex-chef du régime de la Refondation adoptera à tout point de vue, une posture offensive lors de cette échéance cruciale dans la suite de la procédure. C’est dans cette perspective qu’il répète ses gammes avec l’équipe chargée d’assurer sa défense, et dirigée par l’avocat français Emmanuel Altit. Celui-là même qui a défendu les infirmières bulgares en Lybie sous le règne du défunt «Guide» Mouammar Kadhafi. Pour commencer, Gbagbo a élargi le nombre de ses conseillers juridiques. «L’équipe d’avocats s’étoffe de jour en jour. Elle compte aujourd’hui des Européens, des Africains et des Américains», révèle JA. Me Altit, l’avocat principal de Gbagbo à la CPI, a d’ailleurs récemment dévoilé une partie de son écurie. Le noyau est formé, outre le conseil principal, de deux professionnels du droit expérimentés et habitués aux juridictions pénales internationales. Il s’agit de Me Marie-Agathe Likagnéné Baroan, avocate au Barreau d’Abidjan, ancien membre du Conseil constitutionnel ivoirien et régulièrement inscrite au Barreau de la CPI, et Me David Hooper, avocat anglais également inscrit au Barreau de la CPI. Ce trio est renforcé par une demi-douzaine d’assistants juridiques chevronnés, parmi lesquels les avocats ivoiriens Maîtres Dako Zahui Toussaint, Gougnon Jean Serges et Dirabou N’Caillou Mathurin. Toute l’équipe de défense de Laurent Gbagbo est coordonnée par Me Géraldine Odéhouri Brou, avocate au Barreau d’Abidjan. La conseillère spéciale de l’ex-chef de l’Etat chargée des Affaires juridiques, exilée au Ghana après la chute de l’ex-régime de la Refondation le 11 avril 2011, s’est installée depuis la mi-février à La Haye, au Pays-Bas, où elle suit de très près le dossier de son mentor. «Elle (Me Géraldine Odéhouri) est, depuis longtemps, la pierre angulaire du système juridique mis en place par Laurent Gbagbo quand il était encore au pouvoir, et travaille en étroite collaboration avec les équipes de Me Altit», souligne JA.
Des avocats et juristes bénévoles se mobilisent pour Gbagbo
S’ajoutent à cette liste non exhaustive, des collectifs d’avocats ivoiriens et internationaux qui épousent le combat panafricaniste mené par Laurent Gbagbo contre l’impérialisme des grandes puissances occidentales, dont la France de Nicolas Sarkozy. Tous ces juristes travaillent de façon (quasi)bénévole pour recueillir des témoignages et des éléments de preuve à verser au dossier. Parmi eux, on peut citer Me Hervé Gouamené, avocat au Barreau d’Abidjan, Me Rodrigue Dadjé, avocat de l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, exilé depuis la fin de la crise postélectorale en France, l’avocate franco-camerounaise Me Lucie Bourthoumieux, inscrite au Barreau de Paris, la jeune avocate franco-ivoirienne Me Habiba Touré, inscrite au Barreau de Bobigny, en France, Me Ciré-Clédor Ly, avocat sénégalais inscrit au Barreau de Dakar… Fort de ce soutien, Laurent Gbagbo prépare activement sa défense sous la houlette de son conseil principal à la CPI, Me Emmanuel Altit. Durant les longs entretiens que les deux hommes ont chaque semaine, l’ancien chef de l’Etat ivoirien passe en revue les événements les plus marquants de son règne décennal. «Tout y passe : ses liens avec Ouattara, avec l’ancien président Bédié, avec Guillaume Soro, le rebelle devenu Premier ministre, mais aussi avec les présidents français Chirac et Sarkozy… Il (Gbagbo) revient longuement sur le jeu des grandes puissances occidentales et régionales, sur les intérêts économiques des multinationales françaises et américaines, sur ses liens avec le (président) Burkinabè Blaise Compaoré, avec des hommes d’affaires comme le Français Vincent Bolloré… Emmanuel Altit et ses confrères recueillent méthodiquement ces confidences qui leur permettront de préparer la défense de leur client, de chercher des témoins et de trouver des arguments contradictoires», relate Jeune Afrique. Autant dire que la ligne de défense de Laurent Gbagbo est toute trouvée à l’audience qui se profile le 18 juin prochain.
ANASSE ANASSE