Le Saint de Kelindjan se dévoile
La célébration du Maoulid de cette année a drainé plus de 3.000 fidèles à Kelindjan. L'objet de ce déferlement humain sur ce village situé à 15 Km sur l’axe Samatiguila-Tienko est le Cheikh Boiké Samassi. Le guide spirituel a initié la lecture du recueil de bénédictions sur le prophète Mohammed qui constitue une source de grâces immenses aux participants et à ceux qui sollicitent ces prières. Ces séances d’invocation atteignent leur point culminant pendant la célébration de l’anniversaire de l’Envoyé de Dieu. Dans cette localité de 5.000 âmes, ont été bâties une mosquée de style sahélien pouvant accueillir près de 1.000 fidèles, une Medersa de 12 classes avec logements pour les moualim (enseignants). Nous avons décidé, à la faveur de la fête du Mahoulid, d'aller à la rencontre de Cheick Samassi. C'est dans un super duplex, construit par un fidèle bienheureux, qu'il nous reçoit en compagnie de son frère benjamin, Dédé Lanciné dit Lasso, le dernier d'une fratrie de 33 enfants.
« Le village a été découvert il y a plus de 30 ans par notre tante, la sœur cadette de notre père. Le site du village est près d'un gué du fleuve baoulé où les femmes allaient pêcher à la nasse. Parmi les gués de ce fleuve, celui de Kinlindjan est le plus éloigné de la ville de Samatiguila d'où le nom de Kêlindjanan (le gué éloigné) en Malinké. Au cours d'une pause, la tante du patriarche reçoit une vision qui lui suggère que cet endroit est béni. De retour de la pêche, elle contacte un imam pour lui expliquer ce songe », expliquent les frères Samassi. Tiékoro, le frère aîné de leur tante, accepte de s’installer sur le site. Il prend contact avec les propriétaires terriens que sont les Sidibé de Bougoussa. Le chef lui concède la portion au cours d'une réunion solennelle devant les notables du village. La concession va être portée à la connaissance du sous-préfet afin d'éviter que des hommes de Bougoussa viennent dénoncer cette cession plus tard. Le vieux Tiékoro transforme le lopin de terre en campement pour y cultiver et faire la chasse puis retourne à Samatiguila après les récoltes. Samassi Boiké explique les raisons qui l’ont poussé à s’installer dans le campement. Il revient sur son parcours.
Pourquoi Kelindjan boude le Cosim
« A cause des travaux champêtres que je faisais avec mon père, mes autres frères étant partis à l'aventure, je n'ai pu mémoriser que la moitié du saint Coran, la "Rissalat" (traîté sur l'islam) de l'mam Malik et le "fil akhdari"(traîté sur la prière islamique). Je faisais les va-et-vient entre Kelindjanan et Samatiguila où était installé le reste de la famille. C'est en 1988 que je me suis installé définitivement à Kêlindjan avec mes femmes et mes enfants, après la mort de mon père », se rappelle-t-il. Samassi Boiké est fier du travail accompli depuis son installation définitive. Le campement est devenu un gros village. « J’ai pris l'engagement devant mon père de faire de Kelindjan un village prospère. Plus de trente ans après, le village est peuplé par rapport à d'autres très anciens de la région. Au Mahoulid de cette année, nous avons reçu plus de 300 cars remplis de personnes venues lire le livre qui comprend 3.000 saluts sur le prophète Muhamed. Les grâces de la lecture de ce livre m'ont été confirmées par le prophète Mohammed à la Mecque, au cours de l'un de mes pèlerinages. Nous avons lu ce livre plusieurs milliers de fois pour que la paix et la prospérité reviennent et soient raffermis en Côte d'Ivoire », se satisfait l’ermite. Il s’est prononcé sur le problème récurrent du premier jour du mois de jeune où Samatiguila refuse de s'aligner sur la décision du Conseil supérieur des imams (Cosim). C'est son frère cadet, Lasso, qui se prononce sur cette question. « Contrairement à ce qu'on dit, notre position n'est pas un acte de défiance au Cosim. Nous estimons que celui qui dit avoir vu le croissant lunaire doit être connu des membres de la communauté dont il est issu et remplir les conditions de validité de son témoignage selon la loi islamique. Qu'on ne vienne pas à la télé nous dire que le croissant lunaire a été vu dans telle ville sans présentation du témoin. Pour éviter tout malentendu, nous complétons le mois qui précède le Ramadan à 30 jours et débutons notre jeûne le lendemain et non trois ou quatre jours après Abidjan », se justifie-t-il. Le Cheick Boiké Samassi a exhorté les musulmans à la pratique sincère de la religion et à s'engager résolument vers la réconciliation. Il a formulé des bénédictions pour la paix et la prospérité en Côte d'Ivoire.
Cheikh Oumar Sy, Correspondant régional.
La célébration du Maoulid de cette année a drainé plus de 3.000 fidèles à Kelindjan. L'objet de ce déferlement humain sur ce village situé à 15 Km sur l’axe Samatiguila-Tienko est le Cheikh Boiké Samassi. Le guide spirituel a initié la lecture du recueil de bénédictions sur le prophète Mohammed qui constitue une source de grâces immenses aux participants et à ceux qui sollicitent ces prières. Ces séances d’invocation atteignent leur point culminant pendant la célébration de l’anniversaire de l’Envoyé de Dieu. Dans cette localité de 5.000 âmes, ont été bâties une mosquée de style sahélien pouvant accueillir près de 1.000 fidèles, une Medersa de 12 classes avec logements pour les moualim (enseignants). Nous avons décidé, à la faveur de la fête du Mahoulid, d'aller à la rencontre de Cheick Samassi. C'est dans un super duplex, construit par un fidèle bienheureux, qu'il nous reçoit en compagnie de son frère benjamin, Dédé Lanciné dit Lasso, le dernier d'une fratrie de 33 enfants.
« Le village a été découvert il y a plus de 30 ans par notre tante, la sœur cadette de notre père. Le site du village est près d'un gué du fleuve baoulé où les femmes allaient pêcher à la nasse. Parmi les gués de ce fleuve, celui de Kinlindjan est le plus éloigné de la ville de Samatiguila d'où le nom de Kêlindjanan (le gué éloigné) en Malinké. Au cours d'une pause, la tante du patriarche reçoit une vision qui lui suggère que cet endroit est béni. De retour de la pêche, elle contacte un imam pour lui expliquer ce songe », expliquent les frères Samassi. Tiékoro, le frère aîné de leur tante, accepte de s’installer sur le site. Il prend contact avec les propriétaires terriens que sont les Sidibé de Bougoussa. Le chef lui concède la portion au cours d'une réunion solennelle devant les notables du village. La concession va être portée à la connaissance du sous-préfet afin d'éviter que des hommes de Bougoussa viennent dénoncer cette cession plus tard. Le vieux Tiékoro transforme le lopin de terre en campement pour y cultiver et faire la chasse puis retourne à Samatiguila après les récoltes. Samassi Boiké explique les raisons qui l’ont poussé à s’installer dans le campement. Il revient sur son parcours.
Pourquoi Kelindjan boude le Cosim
« A cause des travaux champêtres que je faisais avec mon père, mes autres frères étant partis à l'aventure, je n'ai pu mémoriser que la moitié du saint Coran, la "Rissalat" (traîté sur l'islam) de l'mam Malik et le "fil akhdari"(traîté sur la prière islamique). Je faisais les va-et-vient entre Kelindjanan et Samatiguila où était installé le reste de la famille. C'est en 1988 que je me suis installé définitivement à Kêlindjan avec mes femmes et mes enfants, après la mort de mon père », se rappelle-t-il. Samassi Boiké est fier du travail accompli depuis son installation définitive. Le campement est devenu un gros village. « J’ai pris l'engagement devant mon père de faire de Kelindjan un village prospère. Plus de trente ans après, le village est peuplé par rapport à d'autres très anciens de la région. Au Mahoulid de cette année, nous avons reçu plus de 300 cars remplis de personnes venues lire le livre qui comprend 3.000 saluts sur le prophète Muhamed. Les grâces de la lecture de ce livre m'ont été confirmées par le prophète Mohammed à la Mecque, au cours de l'un de mes pèlerinages. Nous avons lu ce livre plusieurs milliers de fois pour que la paix et la prospérité reviennent et soient raffermis en Côte d'Ivoire », se satisfait l’ermite. Il s’est prononcé sur le problème récurrent du premier jour du mois de jeune où Samatiguila refuse de s'aligner sur la décision du Conseil supérieur des imams (Cosim). C'est son frère cadet, Lasso, qui se prononce sur cette question. « Contrairement à ce qu'on dit, notre position n'est pas un acte de défiance au Cosim. Nous estimons que celui qui dit avoir vu le croissant lunaire doit être connu des membres de la communauté dont il est issu et remplir les conditions de validité de son témoignage selon la loi islamique. Qu'on ne vienne pas à la télé nous dire que le croissant lunaire a été vu dans telle ville sans présentation du témoin. Pour éviter tout malentendu, nous complétons le mois qui précède le Ramadan à 30 jours et débutons notre jeûne le lendemain et non trois ou quatre jours après Abidjan », se justifie-t-il. Le Cheick Boiké Samassi a exhorté les musulmans à la pratique sincère de la religion et à s'engager résolument vers la réconciliation. Il a formulé des bénédictions pour la paix et la prospérité en Côte d'Ivoire.
Cheikh Oumar Sy, Correspondant régional.