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Politique Publié le jeudi 8 mars 2012 | Notre Voie

Près d’un an après les dégâts des Frci , Notre Voie réintègre son siège

Après une période de non-parution et d’errance au travers d’Abidjan, Notre Voie
a retrouvé son siège depuis le dimanche 4 mars 2012.


Notre Voie ne peut pas mourir. Personne ne peut le tuer. La rédaction de votre quotidien préféré, édité par La Refondation-SA, est de nouveau réinstallée dans les locaux du siège social de la société, à la Riviera-Palmeraie. Depuis le dimanche 4 mars 2012, le journal, pionnier de la lutte pour la démocratie au niveau des médias privés de la Côte d’Ivoire, est de nouveau confectionné à partir des bureaux de son siège social.
Bien entendu, les Frci ou milices pro-Ouattara issues de la rébellion de septembre 2002, ayant totalement détruit sa rotative en avril 2011, le tabloïde fondé par le président Laurent Gbagbo n’a plus d’imprimerie. Un gros handicap qui ne semble guère décourager la nouvelle direction du journal. En effet, César Etou, nouveau directeur général de La Refondation-SA, et sa courageuse équipe, ont mis 5 mois pour réussir cette prouesse de faire reloger Notre Voie à son siège social. Mieux, en plus du quotidien Notre Voie, ils ont rejoint leurs anciens bureaux avec un autre journal sous la main, Bol’Kotch, l’hebdomadaire satirique qui avait pignon sur rue, il y a une dizaine d’années, et dont le retour a été bien accueilli par ses lecteurs.

«On n’est jamais mieux que chez soi»

Certes, le siège de Notre Voie n’est pas encore entièrement opérationnel. Mais les efforts accomplis pour y reloger les travailleurs ont été énormes, avec la touche inestimable de l’entrepreneur Abraham Tékpo. Dans ce grand bâtiment encore globalement marqué par les traces hideuses du passage des Frci, la rédaction réhabilitée offre un cadre de travail neuf qui fait la fierté des agents. «On n’est jamais mieux que chez soi», les entend-on dire, depuis dimanche, dans ce siège, alors que leurs visiteurs ne cessent de clamer leur bonne surprise.
C’est le 2 septembre 2011 que le siège de Notre Voie a été libéré par les Frci, après des mois de négociations humiliantes sous la menace des armes. Ils l’avaient systématiquement pillé, incendié et détruit en partie, puis occupé, dès le 11 avril 2011, date du renversement du président Gbagbo par l’armée française, sous prétexte qu’il a perdu l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Avant de partir, les milices pro-Ouattara avaient terminé leur travail de pillage systématique de tout le matériel de bureaux et de travail, de toutes les installations électriques, téléphoniques et informatiques. Les deux machines de l’imprimerie (une rotative et une machine offset) ont été incendiées, la carcasse de la machine offset a été démontée et emportée. Le bilan chiffré des dégâts constatés par voie d’huissier, est estimé à près de 906 millions FCFA (1,34 million d’euros). La réhabilitation simple de ce siège nécessite, selon les estimations des experts, quelque 100 millions FCFA, non compris le coût du matériel de travail. Un vrai coup de massue infligé par Alassane Ouattara, ses hommes armés et leurs soutiens, aux 99 travailleurs permanents de Notre Voie (journalistes, administratifs, commerciaux et imprimeurs confondus).

La lutte continue

Ce journal, les bourreaux de la démocratie et de la souveraineté des Etats africains ne souhaitaient sûrement plus son existence en Côte d’Ivoire !
C’est donc dans ces conditions financières, matérielles et sécuritaires précaires que César Etou et son équipe ont remis le journal sur le marché, à partir du 23 mai 2011, après 53 jours d’interruption. Mais l’ennemi demeure en embuscade : «Depuis que les ennemis de la démocratie ont vu la lumière rejaillir dans notre siège, ils ont recommencé à proférer des menaces. Et pourtant, nous sommes bel et bien chez nous et nous comptons y rester», avertit le Dg Etou.
Au plan financier, la situation reste encore difficile, comme il le souligne, avec des signes de regret : «Aujourd’hui encore, notre appel à la solidarité lancé le 30 septembre 2011 pour aider à la réhabilitation du siège tarde à produire les effets escomptés.» Malgré tout, il fait savoir que son équipe et lui, ont pu trouver quelques ressources propres pour commencer ces travaux dont la première tranche vient d’aboutir au retour des travailleurs de Notre Voie à leur siège.
La prochaine priorité ? «Nous continuons de rechercher des fonds pour poursuivre et achever la réhabilitation du siège. Nous allons diversifier nos activités et chercher à rebâtir notre imprimerie. Nous voulons, au bout de la chaîne, pouvoir rappeler les travailleurs encore en chômage», conclut César Etou sur une lueur de détermination et d’espoir pour la victoire de la démocratie sur la dictature.

Schadé Adédé
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