Querelle sur les restes du Général et le lieu de son enterrement : son frère répond.
Est-ce vous recevez ici la visite de touristes ou d`Ivoiriens au caveau de l`ancien chef d`Etat?
Oui, nous recevons plusieurs visiteurs qui viennent en pèlerinage. Il y a certains qui arrivent ici, sans être au courant de l`existence d`un caveau. Ils tombent dessus, pour ainsi dire. Il y a aussi ceux qui viennent se confesser. Ils viennent confier leurs projets à l`âme du général pour qu’ils rencontrent le succès dans leurs entreprises.
A quelle fréquence défilent les visiteurs? Combien sont-ils à venir voir le caveau en un mois par exemple ?
En un mois, nous recevons en moyenne une dizaine de visiteurs.
Recevez-vous également des cadres de la région, des maires, des députés ou des ministres?
Oui, assez régulièrement.
Le ministre Mabri Toikeusse ou le maire Blon Blaise par exemple viennent-ils ici ?
Oui, tous les deux viennent nous rendre visite régulièrement.
Qui d`autres ?
Il y a aussi Siguidé Soumahoro, Woï Messe, ...
Où en est-on au village avec la querelle du début entre ceux qui voulaient voir feu le général inhumé à Gouessesso et ceux qui disaient qu`il fallait l`enterrer ici?
Il n`y a plus de querelle. Gouessesso était en quelque sorte le village de ballade du général. Son village, celui de ses ancêtres, est bel et bien Kabacouma.
Qu`en est-il du débat sur les restes de feu le Général ? Continue-t-on à douter que son cadavre ait été effectivement enfermé dans son cercueil?
Ce débat s`était limité à Abidjan. Ici, nous n`avons pas ce débat. D`ailleurs, j`étais présent lors de la mise en bière à Abidjan. Tout s`est passé en ma présence. J`ai vu de mes propres yeux le corps du général être déposé dans le cercueil.
Recevez-vous souvent, dans vos songes, la visite de feu votre grand-frère?
Oui, tous les jours.
Vous ne dormez donc pas?
Je peux le dire. Je passe de nombreuses nuits blanches sur ce plan.
Quand il vient, votre frère, que vous dit-il?
Il me charge de sensibiliser ses parents afin qu`ils ne ruminent pas sa disparition, qu`il n`en fasse pas l`objet de querelle.
Y a-t-il un message en particulier dont vous vous souvenez?
Je me souviens qu`il est venu très souvent me voir pour me dire ceci : tu sais que j`étais un militaire. Et un militaire meurt à la guerre ou dans des conditions semblables à celle qui m`a emporté. Je ne veux pas de règlements de comptes, ni de chasse aux sorcières en mon nom. Je demande que les uns et les autres se pardonnent mutuellement.
Votre frère adresse-t-il des messages aux Ivoiriens?
Oui. Et c`est le même message à la réconciliation. Quand je rencontre ici, des cadres et des autorités politiques, je leur transmets le message : que les Ivoiriens se pardonnent et aillent de l`avant.
Le général, votre frère, a-t-il quelques fois manifesté une certaine amertume contre ses bourreaux? A-t-il parfois demandé une réparation morale?
Non, jamais. Au contraire, il demande de tourner la page. D’oublier. Il me dit exactement ceci : "personne ne m`a tué. C`est Dieu qui m`a rappelé à lui. Que personne donc n`accuse qui que ce soit".
Qui s`occupe de l`entretien du caveau?
C`est moi-même. Mon épouse qui est à mes côtés, effectue les besognes d`entretien au quotidien.
Si vous aviez la visite, un jour, des hautes autorités du pays, comme par exemple le président de la République actuelle, que diriez-vous?
Je leur demanderais de m`aider à l`entretien du caveau. Nous faisons avec les moyens de bord. A l`époque, je disposais de quelques moyens personnels. Mais maintenant, les choses sont un peu difficiles. Par exemple, l`électricité qui alimente l`éclairage du caveau nous est coupée actuellement. Nous attendons que quelqu`un nous aide à la rétablir.
Interview réalisée à Kabacouma par
EDDY PEHE et BENOIT HILI
Envoyés spéciaux à Kabacouma
Est-ce vous recevez ici la visite de touristes ou d`Ivoiriens au caveau de l`ancien chef d`Etat?
Oui, nous recevons plusieurs visiteurs qui viennent en pèlerinage. Il y a certains qui arrivent ici, sans être au courant de l`existence d`un caveau. Ils tombent dessus, pour ainsi dire. Il y a aussi ceux qui viennent se confesser. Ils viennent confier leurs projets à l`âme du général pour qu’ils rencontrent le succès dans leurs entreprises.
A quelle fréquence défilent les visiteurs? Combien sont-ils à venir voir le caveau en un mois par exemple ?
En un mois, nous recevons en moyenne une dizaine de visiteurs.
Recevez-vous également des cadres de la région, des maires, des députés ou des ministres?
Oui, assez régulièrement.
Le ministre Mabri Toikeusse ou le maire Blon Blaise par exemple viennent-ils ici ?
Oui, tous les deux viennent nous rendre visite régulièrement.
Qui d`autres ?
Il y a aussi Siguidé Soumahoro, Woï Messe, ...
Où en est-on au village avec la querelle du début entre ceux qui voulaient voir feu le général inhumé à Gouessesso et ceux qui disaient qu`il fallait l`enterrer ici?
Il n`y a plus de querelle. Gouessesso était en quelque sorte le village de ballade du général. Son village, celui de ses ancêtres, est bel et bien Kabacouma.
Qu`en est-il du débat sur les restes de feu le Général ? Continue-t-on à douter que son cadavre ait été effectivement enfermé dans son cercueil?
Ce débat s`était limité à Abidjan. Ici, nous n`avons pas ce débat. D`ailleurs, j`étais présent lors de la mise en bière à Abidjan. Tout s`est passé en ma présence. J`ai vu de mes propres yeux le corps du général être déposé dans le cercueil.
Recevez-vous souvent, dans vos songes, la visite de feu votre grand-frère?
Oui, tous les jours.
Vous ne dormez donc pas?
Je peux le dire. Je passe de nombreuses nuits blanches sur ce plan.
Quand il vient, votre frère, que vous dit-il?
Il me charge de sensibiliser ses parents afin qu`ils ne ruminent pas sa disparition, qu`il n`en fasse pas l`objet de querelle.
Y a-t-il un message en particulier dont vous vous souvenez?
Je me souviens qu`il est venu très souvent me voir pour me dire ceci : tu sais que j`étais un militaire. Et un militaire meurt à la guerre ou dans des conditions semblables à celle qui m`a emporté. Je ne veux pas de règlements de comptes, ni de chasse aux sorcières en mon nom. Je demande que les uns et les autres se pardonnent mutuellement.
Votre frère adresse-t-il des messages aux Ivoiriens?
Oui. Et c`est le même message à la réconciliation. Quand je rencontre ici, des cadres et des autorités politiques, je leur transmets le message : que les Ivoiriens se pardonnent et aillent de l`avant.
Le général, votre frère, a-t-il quelques fois manifesté une certaine amertume contre ses bourreaux? A-t-il parfois demandé une réparation morale?
Non, jamais. Au contraire, il demande de tourner la page. D’oublier. Il me dit exactement ceci : "personne ne m`a tué. C`est Dieu qui m`a rappelé à lui. Que personne donc n`accuse qui que ce soit".
Qui s`occupe de l`entretien du caveau?
C`est moi-même. Mon épouse qui est à mes côtés, effectue les besognes d`entretien au quotidien.
Si vous aviez la visite, un jour, des hautes autorités du pays, comme par exemple le président de la République actuelle, que diriez-vous?
Je leur demanderais de m`aider à l`entretien du caveau. Nous faisons avec les moyens de bord. A l`époque, je disposais de quelques moyens personnels. Mais maintenant, les choses sont un peu difficiles. Par exemple, l`électricité qui alimente l`éclairage du caveau nous est coupée actuellement. Nous attendons que quelqu`un nous aide à la rétablir.
Interview réalisée à Kabacouma par
EDDY PEHE et BENOIT HILI
Envoyés spéciaux à Kabacouma
