Dédicace / Abrégé de médecine et pharmacopée africaine : Le Professeur Aké-Assi fait découvrir les plantes qui soignent des maladies principales

En collaboration avec l’Institut Goethe, les éditions Nei-Ceda ont procédé le mercredi 7 mars 2012 dans la salle de conférence dudit Institut, sis à Cocody, à la dédicace de l’ouvrage ‘’Abrégé de médecine et pharmacopée africaine : Quelques plantes employées traditionnellement dans la couverture des soins de santé primaire’’.

«Il s’agit de médecine, de pharmacopée, donc de sciences», a précisé le pharmacien biologiste Ouattara-Assana Sangaré qui a préfacé l’œuvre de 157 pages. Sa rencontre avec le Professeur Aké-Assi, indique-t-elle, remonte en 1974 au CHU de Cocody. «J’ai eu de l’admiration pour lui. C’est un passionné de la nature», confie-t-elle. Si elle rappelle son amour pour les plantes, Assana Sangaré a opté pour la biologie, dans le domaine de la pharmacopée. Tout en invitant à s’approprier les plantes médicinales, le pharmacien biologiste a fait savoir que ces plantes utilisées traditionnellement, constituent la base des soins médicaux dans les pays en voie de développement. Car, indique-t-elle, 50% des médicaments prescrits sont d’origine végétale. Ces plantes, témoigne-t-elle, «pourraient représenter un très grand potentiel pour la recherche de nouvelles substances médicinales de structure chimique inconnue». Demandant une implication (intervention) des pouvoirs publics, Ouattara-Assana Sangaré invite à une «réelle volonté politique face à cette pratique médicale parallèle». «Il s’avère donc important de recenser ces espèces médicinales et d’examiner leur activité biologique dans la recherche de nouvelles substances. C’est un impérieux devoir d’encourager cet autre pan de la médecine», a-t-elle encouragé. Par ailleurs, elle a appelé à la sauvegarde de l’herbier de l’université de Cocody, une bibliothèque de plantes unique au monde que le Professeur Aké-Assi a lui-même constituée. «On respectera mieux la forêt quand on comprendra qu’elle est une pharmacie à ciel ouvert. Croire en nos plantes, c’est croire en nous-mêmes», a souligné le Professeur Séry Bailly qui admet que l’ouvrage du Professeur Aké-Assi «vient au monde dans un concept de paupérisation accrue». De la conception de l’œuvre, il souligne qu’elle «n’a rien à envier aux livres d’arts». Ainsi l’iconographie est du technicien-dessinateur Amon Aya Lazare qui permet de reconnaître (par le dessin) chacune des plantes décrites par le Professeur Aké-Assi qui indique où la trouver (répartition géographique). Aussi précise-t-il l’usage qu’il faut en faire. Si pour Séry Bailly, la situation médicale n’est cependant pas si désespérée, un vide devra être comblé au niveau de l’école, précise-t-il. La dédicace de l’ouvrage a été précédée de la projection du documentaire «Le bois sacré du professeur Aké-Assi» réalisé par l’Ivoirien Idriss Diabaté qui a suivi de près depuis 2007 «le vieux savant». En plus de montrer la démarche à la fois pédagogique et scientifique du Professeur Aké-Assi, le documentaliste présente également la thérapie botanique (soins par les plantes). Le documentaire pose également la problématique de la sauvegarde (survie) de ces plantes que la mort menace au même titre que les hommes, a commenté Séry Bailly qui est un des participants à l’élaboration du film documentaire. «Des herbiers disparaissent, des espèces se perdent, un patrimoine est en péril, le paludisme s’acharne sur nous. C’est la mort qui rôde ! Comment conjurer la mort qui menace aussi bien les plantes que les hommes ?», s’est-il interrogé. La musique du film a été réalisée par le Professeur Zadi Zaourou et Will Menter qui est un musicien anglais vivant en France.
Koné Saydoo