Les sinistrés du raz-de-marée de Port-Bouët se sont constitués en collectif pour mieux se faire entendre. Dans cette interview, la présidente de ce collectif, Philomène Kacou Agnimou épouse Grobo interpelle l’Etat devant le danger qui plane sur le littoral.
Un raz-de marée a éprouvé les populations du littoral que vous êtes en août 2011…
Nous avons subi les plus gros dégâts et une grande frayeur dans la nuit du 24 au 25 août 2011. Les vagues de la mer qui ont l’habitude de nous bercer ont fait des bruits stridents répétitifs vers 4h du matin ce jour. Cela a coïncidé avec une coupure d’électricité ce qui nous a obligés à rester dans nos maisons respectives pour celles qui existaient encore.
Peut-on avoir une idée des dégâts ?
Heureusement, nous bénissons Dieu qui a préservé les vies humaines. Les dégâts ont été beaucoup plus matériels. Des appareils électro ménagers, des ustensiles de cuisine ont été emportés. De nombreuses commerçantes ont vu leur fonds de commerce partir avec les eaux.
A combien estimez-vous le nombre de personnes touchées par cette catastrophe ?
Au départ, nous avons dénombré 587 familles touchées. Aujourd’hui, nous sommes à 1040 familles qui se sont déclarées. C’est un phénomène qui a été continuel. Il y a eu le premier choc qui a fragilisé le sol et au fur et à mesure, il y avait l’écroulement du sable qui s’en allait. Donc, des pans de maisons qui continuaient de tomber. Quand on sait que par famille, on peut avoir un minimum de sept personnes, vous comprenez que c’est important.
Comment s’est géré le flux de sinistrés ?
Nous avons fait agir la solidarité africaine en sollicitant des personnes, des voisins immédiats et des églises pour pouvoir héberger les gens en détresse, le temps que la promesse faite par le gouvernement à savoir, effectuer le déguerpissement total du littoral et procéder au recasement des populations, se réalise.
Certains riverains qui avaient fui le danger, reviennent vivre sur le littoral. Pourquoi cela ?
Mais ils n’ont pas le choix. Je vous disais que nous avons agi dans la solidarité africaine pour héberger les victimes. Aujourd’hui, quand quelqu’un vous reçoit chez lui, vous restez là et partagez tout avec la personne. Mais la promiscuité fait que de temps en temps, vous vous énervez. Et quand on n’arrive plus à se contrôler, on préfère retourner sur les ruines que de rester là à subir les humeurs du tuteur ou de la tutrice. C’est pour cela vous voyez que bien qu’on les sensibilise à la dangerosité de la situation, ils préfèrent être là-bas que d’être dans les familles d’accueil.
Ne craignez-vous pas de nouvelles arrivées de vagues ?
C’est notre plus grande crainte. Tous les jours le pire peut arriver. C’est pourquoi nous lançons un cri de cœur à l’endroit des autorités. Nous avons confiance en elles. Nous savons que lorsque le président Ouattara Alassane prend une décision, il l’exécute. Quand il dit quelque chose, il le fait. Nous demandons humblement qu’il vienne à notre secours. Déjà la faim commence à faire des dégâts, nous n’avons pas d’eau potable. Si en plus de cela, une nuit on vient encore nous dire que la mer a emporté des familles, on aura cela sur la conscience.
Vous parlez de précarité des victimes, comment cette situation se présente-t-elle ?
Les riverains sont devenus des personnes fragiles aujourd’hui, parce qu’elles n’ont pas de moyens de subsistance, d’existence même je dirais.
En son temps, le Fonds des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait pris contact avec nous, nous leur avons présenté nos besoins en termes de nourriture et d’eau potable. Les gens sont là, ils n’ont rien à manger et ne savent où aller.
On a même des enfants qui sont des victimes. En majorité, ce sont des enfants qui ne peuvent même plus aller à l’école pour la simple raison que leurs extraits d’actes de naissance sont restés dans l’eau.
Qu’est ce qui a été fait pour ces cas?
Nous avons entrepris des démarches auprès du ministère de la Justice et de la mairie de Port-Bouët pour essayer au moins, de leur établir un extrait d’actes de naissance pour qu’ils puissent aller s’inscrire dans les établissements scolaires. Certains sont en classe d’examen et il leur faut déposer les dossiers maintenant. Qu’on nous facilite l’établissement des extraits d’actes de naissance de ces enfants-là. Parce qu’il y va de leur vie scolaire, de leur vie d’adulte et de leur vie professionnelle.
Qu’attendez-vous concrètement des autorités politiques ou administratives ?
Notre souhait, c’est que le programme arrêté par les représentants du président de la République qui étaient venus nous voir et qui a abouti à la prise d’une ordonnance soit véritablement appliqué. A savoir, la sensibilisation pour laquelle le collectif se tient à leur entière disposition pour une collaboration afin qu’on avance. Nous attendons la sensibilisation, le recasement et le déguerpissement. Cela y va du bien-être du pays, de la sauvegarde des infrastructures routières mais ça va aussi permettre de sauver des vies humaines. C’est toute une population qui place son espoir dans ces actions.
Réalisée par CZ
Un raz-de marée a éprouvé les populations du littoral que vous êtes en août 2011…
Nous avons subi les plus gros dégâts et une grande frayeur dans la nuit du 24 au 25 août 2011. Les vagues de la mer qui ont l’habitude de nous bercer ont fait des bruits stridents répétitifs vers 4h du matin ce jour. Cela a coïncidé avec une coupure d’électricité ce qui nous a obligés à rester dans nos maisons respectives pour celles qui existaient encore.
Peut-on avoir une idée des dégâts ?
Heureusement, nous bénissons Dieu qui a préservé les vies humaines. Les dégâts ont été beaucoup plus matériels. Des appareils électro ménagers, des ustensiles de cuisine ont été emportés. De nombreuses commerçantes ont vu leur fonds de commerce partir avec les eaux.
A combien estimez-vous le nombre de personnes touchées par cette catastrophe ?
Au départ, nous avons dénombré 587 familles touchées. Aujourd’hui, nous sommes à 1040 familles qui se sont déclarées. C’est un phénomène qui a été continuel. Il y a eu le premier choc qui a fragilisé le sol et au fur et à mesure, il y avait l’écroulement du sable qui s’en allait. Donc, des pans de maisons qui continuaient de tomber. Quand on sait que par famille, on peut avoir un minimum de sept personnes, vous comprenez que c’est important.
Comment s’est géré le flux de sinistrés ?
Nous avons fait agir la solidarité africaine en sollicitant des personnes, des voisins immédiats et des églises pour pouvoir héberger les gens en détresse, le temps que la promesse faite par le gouvernement à savoir, effectuer le déguerpissement total du littoral et procéder au recasement des populations, se réalise.
Certains riverains qui avaient fui le danger, reviennent vivre sur le littoral. Pourquoi cela ?
Mais ils n’ont pas le choix. Je vous disais que nous avons agi dans la solidarité africaine pour héberger les victimes. Aujourd’hui, quand quelqu’un vous reçoit chez lui, vous restez là et partagez tout avec la personne. Mais la promiscuité fait que de temps en temps, vous vous énervez. Et quand on n’arrive plus à se contrôler, on préfère retourner sur les ruines que de rester là à subir les humeurs du tuteur ou de la tutrice. C’est pour cela vous voyez que bien qu’on les sensibilise à la dangerosité de la situation, ils préfèrent être là-bas que d’être dans les familles d’accueil.
Ne craignez-vous pas de nouvelles arrivées de vagues ?
C’est notre plus grande crainte. Tous les jours le pire peut arriver. C’est pourquoi nous lançons un cri de cœur à l’endroit des autorités. Nous avons confiance en elles. Nous savons que lorsque le président Ouattara Alassane prend une décision, il l’exécute. Quand il dit quelque chose, il le fait. Nous demandons humblement qu’il vienne à notre secours. Déjà la faim commence à faire des dégâts, nous n’avons pas d’eau potable. Si en plus de cela, une nuit on vient encore nous dire que la mer a emporté des familles, on aura cela sur la conscience.
Vous parlez de précarité des victimes, comment cette situation se présente-t-elle ?
Les riverains sont devenus des personnes fragiles aujourd’hui, parce qu’elles n’ont pas de moyens de subsistance, d’existence même je dirais.
En son temps, le Fonds des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait pris contact avec nous, nous leur avons présenté nos besoins en termes de nourriture et d’eau potable. Les gens sont là, ils n’ont rien à manger et ne savent où aller.
On a même des enfants qui sont des victimes. En majorité, ce sont des enfants qui ne peuvent même plus aller à l’école pour la simple raison que leurs extraits d’actes de naissance sont restés dans l’eau.
Qu’est ce qui a été fait pour ces cas?
Nous avons entrepris des démarches auprès du ministère de la Justice et de la mairie de Port-Bouët pour essayer au moins, de leur établir un extrait d’actes de naissance pour qu’ils puissent aller s’inscrire dans les établissements scolaires. Certains sont en classe d’examen et il leur faut déposer les dossiers maintenant. Qu’on nous facilite l’établissement des extraits d’actes de naissance de ces enfants-là. Parce qu’il y va de leur vie scolaire, de leur vie d’adulte et de leur vie professionnelle.
Qu’attendez-vous concrètement des autorités politiques ou administratives ?
Notre souhait, c’est que le programme arrêté par les représentants du président de la République qui étaient venus nous voir et qui a abouti à la prise d’une ordonnance soit véritablement appliqué. A savoir, la sensibilisation pour laquelle le collectif se tient à leur entière disposition pour une collaboration afin qu’on avance. Nous attendons la sensibilisation, le recasement et le déguerpissement. Cela y va du bien-être du pays, de la sauvegarde des infrastructures routières mais ça va aussi permettre de sauver des vies humaines. C’est toute une population qui place son espoir dans ces actions.
Réalisée par CZ