La Cour pénale internationale (Cpi) s’apprête à lancer des mandats d’arrêt contre des personnes impliquées dans la crise postélectorale.
Laurent Gbagbo aura bientôt pour voisin de cellule une grosse tête de la crise postélectorale. L’information a été donnée hier au Plateau par le chef de la section de la coopération internationale à la Cpi. Devant la presse, Amady Ba a révélé que le bureau du procureur va bientôt lancer des mandats d’arrêt contre des personnes impliquées dans les crimes graves de la crise postélectorale. « Il y aura d’autres affaires. Personne et aucun camp ne sera épargné. Il y aura d’autres mandats d’arrêt », a déclaré le collaborateur du procureur Louis Moreno Ocampo. Puis d’ajouter : «Mener l’enquête et procéder aux arrestations éventuelles par étape ne signifie pas que le bureau du procureur entend laisser quiconque s’en tirer à bon compte : au contraire, il entend engager des poursuites à l’encontre des personnes portant la plus lourde part de responsabilité dans les crimes les plus graves, quelle que soit leur appartenance politique ». L’information a été confirmée par une source très proche du dossier. « Il y aura dans quelques jours une grosse tête qui va être transférée à La Haye », nous a confié un spécialiste de la justice internationale sous le sceau de l’anonymat. Dans son intervention, Amady Ba a prononcé le nom de Simone Gbagbo au moins deux fois en parlant du transfèrement de son époux. Serait-elle la prochaine sur la liste de départ ? « C’est un lapsus. Rien d’autre. Tout le monde en fait », s’est défendu le chef de la coopération internationale du tribunal de La Haye. Il s’est longuement prononcé sur les violences commises à Duékoué pendant la crise postélectorale. Selon lui, les enquêtes dans cette région ouest du pays continuent et les moyens les plus sophistiqués sont utilisés pour faire éclater la vérité. « Nous avons envoyé des médecins légistes et des photographes spécialisés à Duékoué; nous avons procédé à un sondage des sols, un drone a survolé la zone pour confirmer ou infirmer la présence de charniers », a soutenu Amady Ba. Ces enquêteurs, a-t-il ajouté, ont livré un premier résultat qui confirme les informations fournies à la Cour par les Ong. « Nous avons identifié trois aires géographiques où on peut trouver un charnier possible, une autre avec un charnier probable et une dernière où on est quasiment certain d’avoir un charnier », a détaillé le magistrat international. Les enquêteurs de la Cpi, a-t-il révélé, sont présents en Côte d’Ivoire depuis belle lurette et travaillent en toute discrétion pour retrouver les preuves qui « parlent ». Interrogé sur une probable inculpation du président Ouattara dans les violences commises lors de la crise de 2002, Amady Ba a répondu : « Nous ne nous focalisons pas sur les noms. Nous ne donnons jamais de nom sauf si les jugent lancent un mandat d’arrêt. Nous ne menons pas d’enquêtes politiques pour plaire à un camp ». L’envoyé de La Haye a salué la coopération de justice ivoirienne qui a facilité la tâche aux enquêteurs de la Cpi qui ont eu accès à tous les sites souhaités. C’est la preuve, selon lui, qu’on ne peut pas accuser le président Ouattara de vouloir occulter les crimes commis par les hommes de son camp.
Nomel Essis
Laurent Gbagbo aura bientôt pour voisin de cellule une grosse tête de la crise postélectorale. L’information a été donnée hier au Plateau par le chef de la section de la coopération internationale à la Cpi. Devant la presse, Amady Ba a révélé que le bureau du procureur va bientôt lancer des mandats d’arrêt contre des personnes impliquées dans les crimes graves de la crise postélectorale. « Il y aura d’autres affaires. Personne et aucun camp ne sera épargné. Il y aura d’autres mandats d’arrêt », a déclaré le collaborateur du procureur Louis Moreno Ocampo. Puis d’ajouter : «Mener l’enquête et procéder aux arrestations éventuelles par étape ne signifie pas que le bureau du procureur entend laisser quiconque s’en tirer à bon compte : au contraire, il entend engager des poursuites à l’encontre des personnes portant la plus lourde part de responsabilité dans les crimes les plus graves, quelle que soit leur appartenance politique ». L’information a été confirmée par une source très proche du dossier. « Il y aura dans quelques jours une grosse tête qui va être transférée à La Haye », nous a confié un spécialiste de la justice internationale sous le sceau de l’anonymat. Dans son intervention, Amady Ba a prononcé le nom de Simone Gbagbo au moins deux fois en parlant du transfèrement de son époux. Serait-elle la prochaine sur la liste de départ ? « C’est un lapsus. Rien d’autre. Tout le monde en fait », s’est défendu le chef de la coopération internationale du tribunal de La Haye. Il s’est longuement prononcé sur les violences commises à Duékoué pendant la crise postélectorale. Selon lui, les enquêtes dans cette région ouest du pays continuent et les moyens les plus sophistiqués sont utilisés pour faire éclater la vérité. « Nous avons envoyé des médecins légistes et des photographes spécialisés à Duékoué; nous avons procédé à un sondage des sols, un drone a survolé la zone pour confirmer ou infirmer la présence de charniers », a soutenu Amady Ba. Ces enquêteurs, a-t-il ajouté, ont livré un premier résultat qui confirme les informations fournies à la Cour par les Ong. « Nous avons identifié trois aires géographiques où on peut trouver un charnier possible, une autre avec un charnier probable et une dernière où on est quasiment certain d’avoir un charnier », a détaillé le magistrat international. Les enquêteurs de la Cpi, a-t-il révélé, sont présents en Côte d’Ivoire depuis belle lurette et travaillent en toute discrétion pour retrouver les preuves qui « parlent ». Interrogé sur une probable inculpation du président Ouattara dans les violences commises lors de la crise de 2002, Amady Ba a répondu : « Nous ne nous focalisons pas sur les noms. Nous ne donnons jamais de nom sauf si les jugent lancent un mandat d’arrêt. Nous ne menons pas d’enquêtes politiques pour plaire à un camp ». L’envoyé de La Haye a salué la coopération de justice ivoirienne qui a facilité la tâche aux enquêteurs de la Cpi qui ont eu accès à tous les sites souhaités. C’est la preuve, selon lui, qu’on ne peut pas accuser le président Ouattara de vouloir occulter les crimes commis par les hommes de son camp.
Nomel Essis