La Commission électorale indépendante (Cei) qui va organiser les élections municipales et régionales, ne sera pas celle qui a officié les présidentielles et les législatives. En clair, la Cei va être recomposée incessamment. Selon nos sources, le Président de la République, Alassane Ouattara a donné des instructions pour que l’Institution électorale retrouve la normalité. La Cei va donc sortir de sa situation d’exception pour reprendre son carcan originel avec en son sein, des structures techniques et des représentants de ministères comme ceux de l’intérieur et de l’économie et des finances. C’est dire que l’exception de l’accord politique de Linas Marcoussis qui a vu l’intrusion de formations et groupements politiques au sein de la Cei, est terminée. La requête de l’opposition significative amenée par le Front populaire ivoirien (Fpi, ex-parti au pouvoir) qui souhaite une recomposition équilibrée de la Cei avec part égale des Commissaires centraux, ne sera donc pas prise en compte. Le chef de l’Etat, a-t-on appris, estime que les élections de sortie de crise sont achevées avec les élections législatives du 11 décembre 2012 qui ont vu la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale, le lundi 12 mars 2012 à Yamoussoukro. Le numéro 1 ivoirien, précise notre source, s’appuie sur l’article 1 du titre I du 4ème accord complémentaire à l’accord politique de Ouagadougou (Apo signé le 22 décembre 2008) qui prend en compte l’organisation par la Cei-version Marcoussis, des seules élections présidentielles et législatives. Cet article stipule que ‘’les deux Parties (pouvoir d’alors et ex-rébellion) s`engagent à tout mettre en œuvre pour que l`opération d`identification soit un succès et que les élections présidentielles et législatives se déroulent dans les meilleures conditions possibles’’. Pour Alassane Ouattara, recomposer la Cei avec les partis politiques, reviendrait à pérenniser un climat de crise alors que les Institutions de la République ont été mises en place, et le pays a repris sa marche. En ce qui concerne donc les elections locales à venir, la nouvelle Cei n’aura ni des vice-présidents ni des commissaries centraux, encore moins des secretaries permanents issus formellement de partis ou groupements politiques. Des technocrates et des techniciens composeront l’ossature de cette Institution. Le president de la Cei sera nommé par le Président de la République. Nos sources indiquent que l’actuel president de l’Institution a de fortes chances d’être reconduit dans ses fonctions à cause de l’expérience acquise avec l’organisation des scrutins présidentiel et législatif.
BAMBA Idrissa
BAMBA Idrissa