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Société Publié le mardi 20 mars 2012 | Le Temps

«Rattrapage» à la Maca : Les pratiques de l’administration pénitentiaire décriées

Les prisonniers de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) ne sont pas contents de l’administration pénitentiaire. Nous l’avons appris par diverses sources mettant le doigt sur ce qui alourdit le fardeau de ces pensionnaires. Selon ces informations, depuis quelque temps, les prisonniers subissent un calvaire particulier à la Maca. «Quand vous venez à la Maca pour purger votre peine, à la fin l’administration exige que vous fassiez votre peine passée, c’est-à-dire le temps que la prison était cassée par les hommes de Dramane». Il s’agit de «rattraper» le temps que la Maca était inhabitable. Mais les prisonniers s’étonnent qu’on leur impute une situation qu’ils n’ont pas créée. Et certains évoquent même le bon sens des magistrats : «Même les juges qui nous condamnent disent que ce n’est pas nous qui avons cassé la prison, et donc de nous libérer, l’administration pénitentiaire de la Maca nous exige de payer de l’argent». S’agit-il d’un «rattrapage» financier pour le régime enquête de moyens de sa politique ou véritablement d’un complément de peine de privation de liberté ? A voir de près cette situation, on se rend compte que le second se présente comme prétexte pour justifier le premier. Car même en milieu carcéral, le régime, à travers l’administration de la Maca, court après une plus-value, un gain financier au point de discuter le marché, la vente de «cubes Maggi» aux prisonniers. Selon une source, «l’administration pénitentiaire a monopolisé le commerce et vend au double du prix normal. Le détenu qui essaie de vendre ne serait-ce que du cube Maggi se voit envoyé au bâtiment C’est sa marchandise saisie et revendue dans leur boutique». Le bâtiment C, c’est le lieu des châtiments les plus pénibles, où le détenu est isolé. Pourquoi la Maca traite-t-elle ses pensionnaires de la sorte ? Pour recueillir l’avis de l’administration, nous avons tenté plusieurs fois d’avoir au téléphone le directeur, mais en vain, l’on n’a pas décroché. Mais le «rattrapage» qui se pratique à la Maca s’apparente si ce n’est le cas, à un racket, une escroquerie sur la population carcérale qui a déjà du mal à gérer son inconfort. Si la prison est l’enfer sur terre, il faut tout de même offrir à cette peine privative de liberté, un visage humain et non en faire un mouroir. Un endroit où les gens vivent mal, mangent mal, où les plats de certains détenus sont empoisonnés et que certains prisonniers ont seulement la chance d’être sauvés à l’infirmerie.

Germain Séhoué
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