Chasser le naturel, il revient au galop dit-on. Des policiers ivoiriens n’ont pas encore réussi à emprunter le train de la bonne gouvernance qui passe aussi par la transparence. Ils sont de retour avec leur mauvaise habitude décriée par les populations. A savoir le racket. Un phénomène qui avait pourtant baissé dès les premiers mois de la prise de pouvoir du président Alassane Ouattara. On se souvient qu’à cette époque là, des instructions avaient été données par le ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur de mettre un point d’honneur à la rigueur dans le travail. C’est ainsi que se saisissant de ce message, les policiers ont investi toutes les routes tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Résultat : tous les véhicules qui ne sont pas en règles (visite technique, permis de conduire…) ont été mis automatiquement en fourrière. Une action beaucoup appréciée par les populations qui ont, pour une fois, salué la rigueur des forces de l’ordre. Et aussi le changement dans le secteur du transport. Puisque tous les automobilistes qui n’avaient pas leurs papiers, se sont du coup retirés eux-mêmes de la circulation. Cela a duré près d’un mois et tout le monde avait espéré que le phénomène du racket était en train de mourir grâce au nouveau pouvoir. Mais que non. Un an après cette mise en garde du ministre Ahmed Bakayoko, le racket a repris du poil de la bête. Aujourd’hui, même s’il ne s’opère pas à visage découvert, il se pratique quand même sous une autre forme. Et des témoignages reçus auprès de certains chauffeurs de "wôrô-wôrô" sont édifiants. Ils se réjouissent d’ailleurs à confirmer le grand retour des véhicules sans pièces dans la circulation. Un fait, selon eux, favorisé par des policiers qui ne voient aucun inconvénient à les traquer parce qu’ils " mangent" dans l’affaire. En effet, ces chauffeurs hors-la-loi, cotisent chacun 1500 francs par jour pour des commissariats. Cette somme est revue à la hausse (2000f), une fois par semaine, à l’occasion de l’opération " araignée" c’est-à-dire quand l’ordre est donné à tous les policiers de faire des contrôles le même jour. En dehors de ce fait, il y a aussi que les pneus qui servaient à faire des barrages sont revenus sur les routes. Alors que cette pratique avait aussi disparu sur instruction du régime de l’ex-chef Gbagbo Laurent. Des signes qui montrent bien que la police sous le président Ouattara peine à se revêtir de ses nouveaux habits.
Dje km
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