Les Ivoiriens ne sont pas seuls à avoir souffert de la longue crise qui a secoué la Côte d’Ivoire durant une dizaine d’années. Plusieurs ressortissants étrangers se comptent parmi les victimes de Laurent Gbagbo et de son clan.
A l’instar des Ivoiriens qui ont payé un lourd tribut à la crise ivoirienne, d’autres communautés étrangères n’ont pas été épargnées. Notamment, les Burkinabè, les Maliens et les Guinéens vivant sur le sol ivoirien. Selon des sources proches de la chancellerie, près de 2.000 Burkinabè ont été tués en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la crise militaro-politique de septembre 2002. Des Ong basées dans ces pays ont donc décidé de porter plainte contre l’ancien président, Laurent Gbagbo, incarcéré aujourd’hui des les geôles de la Cour pénale internationale (Cpi). Assistance Sans frontière, une Ong burkinabè, a élaboré des documents avec preuves à l’appui. Sur des photos ou vidéos qu’ils ont en leur possession, on peut voir des Burkinabè en train d’être tués ou brûlés vifs, à cause de leur appartenance à cette communauté. Une autre association burkinabé, Le Tocsin, continue de recenser les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, victimes des crises successives, vécues sous Laurent Gbagbo. Que ce soit à Abidjan comme dans les forêts de l’Ouest et du Sud du pays. Le Tocsin qui poursuit Kima Emile, un ressortissant burkinabé vivant en Côte d’Ivoire, pour complicité avec Laurent Gbagbo, affirme dans une déclaration en date du 14 mars qu’il a également porté plainte devant la Cour de justice de la Cedeao contre l’Etat ivoirien, pour les violences subies par les Burkinabè en Côte d’Ivoire, de 2002 à 2011. Des Maliens et des Guinéens ne sont pas en reste, et fourbissent leurs ‘‘armes’’, pour brandir tous les dossiers susceptibles de participer à la manifestation de la vérité.
Ce qu’ils ont vécu depuis 2002
En effet, dès la survenue de la crise militaro-politique, le 19 septembre 2002, les éléments de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), bras séculier du pouvoir d’alors, n’avaient pas hésité à prendre d’assaut les bidonvilles où résidaient des étrangers incriminés de collusion avec l’ex-rébellion. Et, les occupants de ces taudis de fortune, accusés d’abriter des rebelles. Les habitations ont été incendiées et des propriétaires tués. Après la Fesci la journée, les escadrons de la mort, dont les responsables étaient proches de Laurent Gbagbo et son épouse, prenaient le relais la nuit. Ils sortaient de leurs concessions d’innocentes personnes, qu’ils exécutaient sans état d’âme. Comme en 2004, où ces hommes ont tué un vieux Burkinabè qui assurait la garde des véhicules devant une des mosquées du quartier. C’est que le Burkina-Faso était accusé de servir de base arrière à la rébellion naissante. De nombreux vigiles et jardiniers, de nationalité burkinabé, ont été également tués. De plus, les pays frontaliers de la Côte d’Ivoire, tels que le Burkina-Faso, le Mali, la Guinée, et dans une moindre mesure, le Niger et le Sénégal, étaient perçus comme des Etats en phase avec l’opposition d’alors. Ainsi, des Maliens ont aussi perdu la vie, pour la simple raison qu’ils portaient des patronymes semblables à ceux de certains Ivoiriens. Ils étaient aussitôt accusés par les partisans de Gbagbo de chercher à s’accaparer des richesses de la Côte d’Ivoire. Au début de la crise de septembre 2002, des Maliens avaient été tués à Daloa, localité tombée aux mains de la rébellion armée, avant d’être récupérée par les forces loyalistes. Parmi ces morts, le consul du pays d’Amadou Toumani Touré. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, affirmait en 2001 dans une interview accordée à Rfi, que « sous le pouvoir de Laurent Gbagbo, un Burkinabè en Côte d’Ivoire est deux fois plus persécuté qu’un noir en France ». La réaction avait été violente de la part des pro-Gbagbo qui avaient alors investi la rue 12 dans le quartier de Treichville pour s’en prendre aux commerçants sénégalais. Les Nigérians n’ont pas été épargnés par la barbarie des pro-Gbagbo, depuis que le président Goodluck Jonathan, a pris dans la crise postélectorale le dossier ivoirien en main, en qualité de président en exercice de la Cedeao. Idem pour les Togolais, lorsque le général Gnakoudé Béréna a été nommé commandant de la Force onusienne pendant la crise postélectorale. Des corps, non encore identifiés, sont toujours dans les casiers des morgues. Certainement des corps de ressortissants étrangers venus ‘‘se débrouiller’’ en Côte d’Ivoire. C’est peu dire, les étrangers, comme leurs frères ivoiriens, ont aussi souffert sous le pouvoir de l’ex-chef de l’Etat. Ils n’entendent donc pas laisser les choses en l’état. Comme on le dit de façon triviale, Gbagbo a chaud à la Cpi.
Ouattara Abdoul Karim
A l’instar des Ivoiriens qui ont payé un lourd tribut à la crise ivoirienne, d’autres communautés étrangères n’ont pas été épargnées. Notamment, les Burkinabè, les Maliens et les Guinéens vivant sur le sol ivoirien. Selon des sources proches de la chancellerie, près de 2.000 Burkinabè ont été tués en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la crise militaro-politique de septembre 2002. Des Ong basées dans ces pays ont donc décidé de porter plainte contre l’ancien président, Laurent Gbagbo, incarcéré aujourd’hui des les geôles de la Cour pénale internationale (Cpi). Assistance Sans frontière, une Ong burkinabè, a élaboré des documents avec preuves à l’appui. Sur des photos ou vidéos qu’ils ont en leur possession, on peut voir des Burkinabè en train d’être tués ou brûlés vifs, à cause de leur appartenance à cette communauté. Une autre association burkinabé, Le Tocsin, continue de recenser les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, victimes des crises successives, vécues sous Laurent Gbagbo. Que ce soit à Abidjan comme dans les forêts de l’Ouest et du Sud du pays. Le Tocsin qui poursuit Kima Emile, un ressortissant burkinabé vivant en Côte d’Ivoire, pour complicité avec Laurent Gbagbo, affirme dans une déclaration en date du 14 mars qu’il a également porté plainte devant la Cour de justice de la Cedeao contre l’Etat ivoirien, pour les violences subies par les Burkinabè en Côte d’Ivoire, de 2002 à 2011. Des Maliens et des Guinéens ne sont pas en reste, et fourbissent leurs ‘‘armes’’, pour brandir tous les dossiers susceptibles de participer à la manifestation de la vérité.
Ce qu’ils ont vécu depuis 2002
En effet, dès la survenue de la crise militaro-politique, le 19 septembre 2002, les éléments de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), bras séculier du pouvoir d’alors, n’avaient pas hésité à prendre d’assaut les bidonvilles où résidaient des étrangers incriminés de collusion avec l’ex-rébellion. Et, les occupants de ces taudis de fortune, accusés d’abriter des rebelles. Les habitations ont été incendiées et des propriétaires tués. Après la Fesci la journée, les escadrons de la mort, dont les responsables étaient proches de Laurent Gbagbo et son épouse, prenaient le relais la nuit. Ils sortaient de leurs concessions d’innocentes personnes, qu’ils exécutaient sans état d’âme. Comme en 2004, où ces hommes ont tué un vieux Burkinabè qui assurait la garde des véhicules devant une des mosquées du quartier. C’est que le Burkina-Faso était accusé de servir de base arrière à la rébellion naissante. De nombreux vigiles et jardiniers, de nationalité burkinabé, ont été également tués. De plus, les pays frontaliers de la Côte d’Ivoire, tels que le Burkina-Faso, le Mali, la Guinée, et dans une moindre mesure, le Niger et le Sénégal, étaient perçus comme des Etats en phase avec l’opposition d’alors. Ainsi, des Maliens ont aussi perdu la vie, pour la simple raison qu’ils portaient des patronymes semblables à ceux de certains Ivoiriens. Ils étaient aussitôt accusés par les partisans de Gbagbo de chercher à s’accaparer des richesses de la Côte d’Ivoire. Au début de la crise de septembre 2002, des Maliens avaient été tués à Daloa, localité tombée aux mains de la rébellion armée, avant d’être récupérée par les forces loyalistes. Parmi ces morts, le consul du pays d’Amadou Toumani Touré. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, affirmait en 2001 dans une interview accordée à Rfi, que « sous le pouvoir de Laurent Gbagbo, un Burkinabè en Côte d’Ivoire est deux fois plus persécuté qu’un noir en France ». La réaction avait été violente de la part des pro-Gbagbo qui avaient alors investi la rue 12 dans le quartier de Treichville pour s’en prendre aux commerçants sénégalais. Les Nigérians n’ont pas été épargnés par la barbarie des pro-Gbagbo, depuis que le président Goodluck Jonathan, a pris dans la crise postélectorale le dossier ivoirien en main, en qualité de président en exercice de la Cedeao. Idem pour les Togolais, lorsque le général Gnakoudé Béréna a été nommé commandant de la Force onusienne pendant la crise postélectorale. Des corps, non encore identifiés, sont toujours dans les casiers des morgues. Certainement des corps de ressortissants étrangers venus ‘‘se débrouiller’’ en Côte d’Ivoire. C’est peu dire, les étrangers, comme leurs frères ivoiriens, ont aussi souffert sous le pouvoir de l’ex-chef de l’Etat. Ils n’entendent donc pas laisser les choses en l’état. Comme on le dit de façon triviale, Gbagbo a chaud à la Cpi.
Ouattara Abdoul Karim