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Politique Publié le mercredi 21 mars 2012 | Nord-Sud

Crise post-électorale- Les résistants de Yamoussoukro se dévoilent

ls se sont illustrés lors de la crise post-électorale en défendant Dioulabougou, leur quartier, contre les descentes intempestives des ex-Fds-ci qui se soldaient toujours par des arrestations, le racket et des bastonnades. Si des soupçons pesaient sur certains jeunes, rares sont ceux qui, à Yamoussoukro, pouvaient donner un visage à ces ‘’braves’’ qui, excédés, se sont organisés dans la plus grande discrétion. Lundi dernier, devant le commissariat du 2e arrondissement, quelques masques sont tombés. Diarrassouba Moussa, le porte-parole du jour, avait à ses côtés une vingtaine de jeunes de toutes classes sociales qui n’avaient en commun que le fait d’habiter Dioulabougou. Avec eux, le ‘’maréchal’’ Nouman Doumbia, chef dozo, préparateur mystique du groupe, quelques intellectuels que nul n’aurait soupçonnés, des commerçants et autres petits vendeurs et les ‘’baramoko’’ de la gare routière. « Nous avons encadré plus de 140 jeunes pour mener ce combat », a dévoilé Moussa, sans les nommer, ajoutant que les armes déposées sont toutes des butins de guerre arrachés aux ex-Fds. Surtout lors des affrontements de la ‘’nuit noire’’ du jeudi 24 au vendredi 25 février 2011 au carrefour Gare Burkina au cours de laquelle le quartier a compté 5 morts et plus de 43 blessés, tous par balles, souvent tirées par des Fds aux ordres. Sans compter ceux passés à tabac et les véhicules incendiés. « Nous n’avons jamais souhaité l’affrontement. C’est pourquoi nous avions utilisé ‘’l’opération sifflet’’ et les coupures de courant », explique Cheik S. Dara, qui a eu la chance d’être profilé par le Pnrrc. En fait, dès qu’une patrouille de Fds empruntait une rue, des sifflets stridents retentissaient pour battre le rappel des troupes. Et les jeunes qui avaient divisé le quartier en zones, chacun avec sa petite brigade, se rabattaient dans cette rue. Auparavant, on ne sait comment, un d’entre eux disjonctait le courant pour plonger la rue dans le noir. « Les Fds de Yamoussoukro connaissaient le code et battaient en retraite », ajoute-t-il. Et d’affirmer que l’officier de la ‘’nuit noire’’ et plusieurs de ses éléments n’étaient sûrement pas de la ville. Déjà les 17 et 18 décembre 2010, le quartier avait enregistré 1 mort et 71 blessés. C’est cela qui a motivé l’organisation en groupes d’auto-défense qui ont, dans un premier temps, chassé les miliciens du groupe ‘’Scorpion guetteur’’ dirigés par Bamba Dié et récupéré quelques armes et des vivres. Diarrassouba Moussa n’a pas manqué de témoigner sa reconnaissance et celle de ses camarades aux autres combattants qui les ont soutenus. Ce sont notamment des cadres du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Des personnes « de bonne volonté qui nous ont aidés pendant les heures chaudes à soigner nos blessés, à enterrer nos morts et à nous ravitailler en nourriture et apporté leur concours matériel et financier». Pour Cheik S. Dara, ils ont autant de mérite que ceux qui ont combattu et encore plus que « ces jeunes qui ne savaient rien de l’affaire et faisaient de la récupération politique en s’épandant sur les antennes de radios».

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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