Le procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi, et les avocats de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Mme Simone Ehivet Gbagbo, se retrouveront, sauf changement, ce mercredi 28 mars 2012, à Odienné (nord-ouest du pays) pour une rencontre importante. «Le parquet veut signifier au conseil de Mme Gbagbo de nouveaux actes», soutient une source judiciaire proche du dossier. Sur la nature de cette nouvelle décision, les avocats espèrent qu’il pourrait s’agir de traiter la demande de mise en liberté qu’ils ont introduite au profit de Simone Gbagbo. Parce qu’en vérité, soutiennent-ils, le dossier de l’accusation contre l’ex-Première dame reste désespérément vide au plan du droit. Mais, pour prononcer la mise en liberté provisoire des prisonniers politiques, nul n’a besoin d’une réunion sur les lieux de détention. Cela n’a pas été le cas des détenus déjà libérés et, du coup, la convocation de la réunion d’Odienné par le Procureur Koffi Kouadio donne lieu à toutes les interprétations.
Cette réunion de ce mercredi à Odienné pourrait déboucher sur la libération de Simone Gbagbo mais elle peut avoir été provoquée également pour le transfèrement de l’épouse de l’ex-Première dame à la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye où son époux, le Président Laurent Gbagbo, a été déporté, depuis le 29 novembre 2011, dans une procédure illégale ordonnée par Sarkozy et Ouattara.
Des informations de plus en plus persistantes émanant de milieux diplomatiques confirment «l’acharnement de la France» de voir Mme Simone Gbagbo transférée à la Cpi. Une de nos sources mentionne que l’Elysée menacerait même Ouattara de rompre tout appui à son régime s’il ne s’exécute pas. Informés des injonctions de la France, les ambassadeurs ivoiriens accrédités en Europe auraient tenu, a-t-on appris, une réunion à Paris. Puis ils ont mandaté l’ambassadeur de Côte d’Ivoire auprès de la Grande Bretagne afin qu’il en informe la chancellerie (ministère ivoirien des Affaires étrangères) à Abidjan. Ce qui aurait été fait, il y a plusieurs jours, soutiennent nos sources.
Vers un «dialogue» ouvert et assassiné
Le transfèrement de Mme Gbagbo à la Cpi, s’il est confirmé, donnera un violent uppercut au réchauffement du très fragile processus de réconciliation nationale par le pouvoir. Un tel acte approfondira plus que jamais le discrédit d’Alassane Dramane Ouattara qui, sous la poussée des mêmes soutiens internationaux, vient de demander à son nouveau Premier ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio, d’entamer « le dialogue républicain » avec le Fpi, la formation politique de Laurent et Simone Gbagbo. Pis, le transfèrement de Simone Gbagbo à la Cpi, en l’état actuel des contacts, va donner un coup d’arrêt au dialogue politique qui a déjà démarré à la Primature, par des contacts «informels» entre le pouvoir et le Fpi. Samedi dernier à 11h, une délégation du Fpi conduite par MM. Miaka Ouretto et Laurent Akoun, respectivement président et secrétaire général dudit parti, a échangé avec le Premier ministre, M. Jeannot Ahoussou Kouadio. Ouattara et ses soutiens veulent-ils montrer aux dirigeants du Fpi que la nouvelle amorce du dialogue a été brandie pour les tromper ? Depuis le 11 avril 2011, jour du renversement de son époux, Mme Simone Gbagbo est détenue, en tant que prisonnière politique du régime Ouattara, à Odienné, dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Didier Depry
Cette réunion de ce mercredi à Odienné pourrait déboucher sur la libération de Simone Gbagbo mais elle peut avoir été provoquée également pour le transfèrement de l’épouse de l’ex-Première dame à la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye où son époux, le Président Laurent Gbagbo, a été déporté, depuis le 29 novembre 2011, dans une procédure illégale ordonnée par Sarkozy et Ouattara.
Des informations de plus en plus persistantes émanant de milieux diplomatiques confirment «l’acharnement de la France» de voir Mme Simone Gbagbo transférée à la Cpi. Une de nos sources mentionne que l’Elysée menacerait même Ouattara de rompre tout appui à son régime s’il ne s’exécute pas. Informés des injonctions de la France, les ambassadeurs ivoiriens accrédités en Europe auraient tenu, a-t-on appris, une réunion à Paris. Puis ils ont mandaté l’ambassadeur de Côte d’Ivoire auprès de la Grande Bretagne afin qu’il en informe la chancellerie (ministère ivoirien des Affaires étrangères) à Abidjan. Ce qui aurait été fait, il y a plusieurs jours, soutiennent nos sources.
Vers un «dialogue» ouvert et assassiné
Le transfèrement de Mme Gbagbo à la Cpi, s’il est confirmé, donnera un violent uppercut au réchauffement du très fragile processus de réconciliation nationale par le pouvoir. Un tel acte approfondira plus que jamais le discrédit d’Alassane Dramane Ouattara qui, sous la poussée des mêmes soutiens internationaux, vient de demander à son nouveau Premier ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio, d’entamer « le dialogue républicain » avec le Fpi, la formation politique de Laurent et Simone Gbagbo. Pis, le transfèrement de Simone Gbagbo à la Cpi, en l’état actuel des contacts, va donner un coup d’arrêt au dialogue politique qui a déjà démarré à la Primature, par des contacts «informels» entre le pouvoir et le Fpi. Samedi dernier à 11h, une délégation du Fpi conduite par MM. Miaka Ouretto et Laurent Akoun, respectivement président et secrétaire général dudit parti, a échangé avec le Premier ministre, M. Jeannot Ahoussou Kouadio. Ouattara et ses soutiens veulent-ils montrer aux dirigeants du Fpi que la nouvelle amorce du dialogue a été brandie pour les tromper ? Depuis le 11 avril 2011, jour du renversement de son époux, Mme Simone Gbagbo est détenue, en tant que prisonnière politique du régime Ouattara, à Odienné, dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Didier Depry