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Afrique Publié le mardi 27 mars 2012 | L’Inter

Elections présidentielles : La leçon sénégalaise aux Ivoiriens

Incroyables Sénégalais! Ils viennent encore de donner au monde entier une belle image de démocratie. On ne croyait pas Abdoulaye Wade capable. Mais, le président sortant a réussi le coup de maitre en évitant une situation chaotique à son pays par son coup de file salutaire à son adversaire Macky Sall pour reconnaître sa victoire avant même que les résultats des décomptes des voix pour le 2ème tour des élections présidentielles n'aient été rendus. Par ce geste aussi simple et anodin, le successeur de l'ex-président Abdou Diouf vient de perpétuer la belle histoire de démocratie du Sénégal, qui s'écrit depuis le départ du pouvoir le 31 décembre 1980, du premier président Léopold Sédar Senghor. Ce beau passage de témoin ne peut laisser indifférente toute l'Afrique en bute à des crises post-électorales à répétition, en particulier les Ivoiriens qui sortent de l'une des plus graves crise à l'issue des élections d'octobre et novembre 2010. C'est une véritable leçon de démocratie que le peuple sénégalais et ses leaders politiques viennent de donner à la Côte d'Ivoire. Pendant que les Ivoiriens s'arriment à la politique comme un repas quotidien, les Sénégalais ont su, eux, montrer que ce qui compte chez eux, c'est la nation et non les hommes pour la diriger. Contrairement à ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire, Abdoulaye Wade et ses partisans auraient pu refuser d'admettre une quelconque victoire de l'adversaire et laisser le suspense aller jusqu'à la proclamation des résultats. Ce qui n'aurait pas épargné le Sénégal, leur pays, de quelques tensions et peut-être même de violences dont les conséquences sont inimaginables. Au-delà de cet acte de grandeur démocratique du président sortant, Abdoulaye Wade, la société civile sénégalaise a également fait montre de sa force et de sa capacité à influencer les débats dans ce pays, qui demeure à ce jour, la référence de la démocratie en Afrique subsaharienne. Face à une société civile ivoirienne arrimée aux partis politiques et plus politiquement marquée que les politiciens, au Sénégal, ces acteurs ont su transcender tout clivage pour regarder ensemble dans une seule direction: celle du Sénégal, leur pays. Avec eux, un peuple tout aussi éduqué à ses droits, qui a traduit clairement dans les urnes sa volonté de changement. Cela, sans la moindre ambigüité pour contraindre le président Wade à l'acceptation du verdict à lui infligé. Quelles que soient les divergences de leurs leaders politiques, les Sénégalais ont montré à chaque fois que chez eux, seul le peuple a le dernier mot. C'est le peule qui vote et c'est son choix qui s'impose. Ils l'ont démontré, pour la première fois, en 2000 quand ils ont préféré au président sortant, Abdou Diouf, l'héritier politique de Léopold Sédar Senghor, son adversaire Abdoulaye Wade, l'opposant historique. Les Sénégalais ont encore remis le couvert cette année en boutant hors du pouvoir le même Wade, qui a voulu un troisième mandat contrairement à ce que prévoyait la Constitution de son pays. Enfin, s'il y a un exemple aussi édifiant dont les Ivoiriens devraient s'inspirer, c'est bien celui du mécanisme de l'organisation des élections au Sénégal. Alors que l'on se déchire au sommet d'une commission électorale indépendante minée à la base par sa composante politicienne, les Sénégalais, eux, ont choisi de donner plein pouvoir aux magistrats dans les régions et départements pour conduire les scrutins. Les juges étant fondés de pouvoir de justice et d'impartialité, ils donnent un cachet spécial de crédibilité et de fiabilité à l'organisation. Cette fiabilité s'est traduite encore dans la célérité avec laquelle le mécanisme sénégalais a permis de collecter les résultats et de donner les premières tendances, plutôt que de trainer comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire, aussi bien à la présidentielle qu'aux législatives où des incidents ont été notés. En clair, les Sénégalais prennent beaucoup au sérieux leur démocratie et mettent en place des mécanismes pour y parvenir en toute transparence. Un bel exemple en Afrique qui devra servir aux autres nations, en particulier aux Ivoiriens encore à la traine des principes démocratiques.

Félix D.BONY
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