En mer, dans la lagune ou dans les piscines, les sauveteurs aquatiques épargnent des vies à longueur de journée dans ces eaux. Organisés à travers l’Unité spéciale des sauveteurs aquatiques(Ussa), comment ces « hommes poissons » opèrent-ils ? Comment sont-ils organisés ? Il fallait bien qu’on le sache.
Samedi 24 mars. Piscine d’Etat de Treichville. La Coupe Adam Afrique, compétition inaugurale de la Fédération ivoirienne de natation et sauvetage(Fins), bat son plein. Les minimes hommes sont à l’eau pour le 50 mètres brasse. Tous les yeux sont rivés sur les deux premiers jeunes nageurs qui sont en tête de la course gamine. Soudain, un autre attire l’attention des spectateurs. Le petit métis, F N. Il n’en peut plus. Il a du mal à avancer et même à respirer. Ouédraogo Moïse, 18 ans, n’a pas attendu le pire. D’un seul plongeon dont lui seul a le secret, il est au niveau du jeune nageur. En un temps et trois mouvements, les deux personnes sont hors de la piscine. Essoufflé, l’enfant reprend ses esprits au bord de la piscine. Il est hors de danger. Et ce genre de gestes, ces sauveteurs aquatiques le répètent à longueur de journée. En mer, dans la lagune comme dans les piscines domestiques ou de compétition. Ce samedi, ils étaient cinq à couvrir cette compétition de la Fédération ivoirienne de natation y compris leur chef par ailleurs patron de l’Ussa : Mermoz Hollo, Gohi Bi Julius, Ouédraogo Moïse, Ahoto Koutouan et Christian Wallas. Tous des jeunes dont l’âge oscille entre 18 et 25 ans. Comment ces jeunes « pompiers aquatiques » sont-ils arrivés à ce métier qui sauve des vies humaines à tout moment ? « J’ai été initié à la nage par mes grands frères à la plage de Vridi Campement TP. Je suis nageur, mais comme je n’ai personne pour m’aider à faire de la natation, donc je me contente de faire ce travail de sauveteur en attendant mieux un jour », confie le jeune homme. Ses camarades et lui ont été formés à ce métier par Kokora Michel Archange alias « Pingouin », président de l’Unité spéciale des sauveteurs aquatiques(Ussa). « C’est moi qui ai formé ces jeunes, ils continuent leur formation. Ils sont aptes à intervenir dans la piscine, nous intervenons également dans la mer, la lagune. Notre objectif, c’est de réduire le taux de noyade sur toutes ses formes. Quand le bus est tombé sur le pont Houphouët-Boigny, nous sommes intervenus, mais l’Etat ne nous a même pas dit merci. Nous étions à Bassam quand le maire Jean Michel Moulot s’est noyé », souligne-t-il. Avant la mise sur pied de cette structure spécialisée de sauvetage, de simples interventions se faisaient pour sauver des gens de noyade. « Avant la création de notre structure, des gens intervenaient simplement sans qu’ils aient des connaissances en natation, mais avec nous, c’est plus professionnel. Car en plus de la formation des jeunes, nous faisons de la sensibilisation ». Cette structure est donc venue compléter ce qui manquait à la Fédération ivoirienne de natation et de sauvetage. La preuve, quand même des médecins sont à une compétition de natation, la présence des sauveteurs aquatiques est indispensable, car les professionnels de la santé ne sont pas aptes à plonger dans l’eau pour en extraire des nageurs. C’est en cela que cette structure a créé ce qu’elle a baptisé « Opération Hippocampe ». « L’hippocampe est un animal qui sauve ses petits de l’eau ou de n’importe quel danger, c’est pour cela qu’on a appelé cette opération ainsi. Avec ça, on a pu réduire considérablement le taux de noyade en Côte d’Ivoire », explique le président. Une structure qui a son agrément depuis 2009 et qui composée de 128 personnes dont un président, des médecins, des juristes, des chargés de communication, d’un secrétaire général. En dépit de ce qu’apportent les sauveteurs aquatiques à la natation, ces jeunes demeurent des bénévoles. « J’ai pris attache avec le président de la Fédération italienne de natation. Il a décidé de nous aider pour permettre aux sauveteurs de sauver des vies. Ils ne sont pas encore rémunérés, mais cette association a un vivier qui perçoit un appui financier pour mener à bien ses activités », affirme Vremen Serges, le président de la Fins. Comme récompense, ces jeunes sauveteurs ont de petites primes substantielles, rien que pour rentrer chez. Avec le temps, sans doute que la Fins va songer à les intégrer dans le budget des compétitions nationales. Car ils y participent. Pleinement.
Tibet Kipré
Samedi 24 mars. Piscine d’Etat de Treichville. La Coupe Adam Afrique, compétition inaugurale de la Fédération ivoirienne de natation et sauvetage(Fins), bat son plein. Les minimes hommes sont à l’eau pour le 50 mètres brasse. Tous les yeux sont rivés sur les deux premiers jeunes nageurs qui sont en tête de la course gamine. Soudain, un autre attire l’attention des spectateurs. Le petit métis, F N. Il n’en peut plus. Il a du mal à avancer et même à respirer. Ouédraogo Moïse, 18 ans, n’a pas attendu le pire. D’un seul plongeon dont lui seul a le secret, il est au niveau du jeune nageur. En un temps et trois mouvements, les deux personnes sont hors de la piscine. Essoufflé, l’enfant reprend ses esprits au bord de la piscine. Il est hors de danger. Et ce genre de gestes, ces sauveteurs aquatiques le répètent à longueur de journée. En mer, dans la lagune comme dans les piscines domestiques ou de compétition. Ce samedi, ils étaient cinq à couvrir cette compétition de la Fédération ivoirienne de natation y compris leur chef par ailleurs patron de l’Ussa : Mermoz Hollo, Gohi Bi Julius, Ouédraogo Moïse, Ahoto Koutouan et Christian Wallas. Tous des jeunes dont l’âge oscille entre 18 et 25 ans. Comment ces jeunes « pompiers aquatiques » sont-ils arrivés à ce métier qui sauve des vies humaines à tout moment ? « J’ai été initié à la nage par mes grands frères à la plage de Vridi Campement TP. Je suis nageur, mais comme je n’ai personne pour m’aider à faire de la natation, donc je me contente de faire ce travail de sauveteur en attendant mieux un jour », confie le jeune homme. Ses camarades et lui ont été formés à ce métier par Kokora Michel Archange alias « Pingouin », président de l’Unité spéciale des sauveteurs aquatiques(Ussa). « C’est moi qui ai formé ces jeunes, ils continuent leur formation. Ils sont aptes à intervenir dans la piscine, nous intervenons également dans la mer, la lagune. Notre objectif, c’est de réduire le taux de noyade sur toutes ses formes. Quand le bus est tombé sur le pont Houphouët-Boigny, nous sommes intervenus, mais l’Etat ne nous a même pas dit merci. Nous étions à Bassam quand le maire Jean Michel Moulot s’est noyé », souligne-t-il. Avant la mise sur pied de cette structure spécialisée de sauvetage, de simples interventions se faisaient pour sauver des gens de noyade. « Avant la création de notre structure, des gens intervenaient simplement sans qu’ils aient des connaissances en natation, mais avec nous, c’est plus professionnel. Car en plus de la formation des jeunes, nous faisons de la sensibilisation ». Cette structure est donc venue compléter ce qui manquait à la Fédération ivoirienne de natation et de sauvetage. La preuve, quand même des médecins sont à une compétition de natation, la présence des sauveteurs aquatiques est indispensable, car les professionnels de la santé ne sont pas aptes à plonger dans l’eau pour en extraire des nageurs. C’est en cela que cette structure a créé ce qu’elle a baptisé « Opération Hippocampe ». « L’hippocampe est un animal qui sauve ses petits de l’eau ou de n’importe quel danger, c’est pour cela qu’on a appelé cette opération ainsi. Avec ça, on a pu réduire considérablement le taux de noyade en Côte d’Ivoire », explique le président. Une structure qui a son agrément depuis 2009 et qui composée de 128 personnes dont un président, des médecins, des juristes, des chargés de communication, d’un secrétaire général. En dépit de ce qu’apportent les sauveteurs aquatiques à la natation, ces jeunes demeurent des bénévoles. « J’ai pris attache avec le président de la Fédération italienne de natation. Il a décidé de nous aider pour permettre aux sauveteurs de sauver des vies. Ils ne sont pas encore rémunérés, mais cette association a un vivier qui perçoit un appui financier pour mener à bien ses activités », affirme Vremen Serges, le président de la Fins. Comme récompense, ces jeunes sauveteurs ont de petites primes substantielles, rien que pour rentrer chez. Avec le temps, sans doute que la Fins va songer à les intégrer dans le budget des compétitions nationales. Car ils y participent. Pleinement.
Tibet Kipré