Par le biais de l’ONG Femmes de Côte d’Ivoire dirigée par Mlle Fadiga Sirakoué, des centaines de balayeuses exerçant dans la commune du Plateau ont crié le mardi 27 mars 2012 leur désespoir par rapport à leurs conditions de vie. C’était au cours d’une conférence de presse à la Bibliothèque Nationale. Qui de la mairie, de l’entreprise Comnet ou d’une autre entité doit jusqu’à 20 mois de salaires à ces femmes ? Telle est la question principale qu’elles se posent aujourd’hui. Car, selon Fadiga Sirakoué, personne n’a pu répondre à cette préoccupation majeure, que ce soit la mairie, le Programme d’urgence d’infrastructures urbaines (Puiur), la société Comnet qui les employait ou le ministère de la Salubrité Urbaine. Ces centaines de femmes à l’image de Koné Massandjé, Coulibaly Maïmouna, Gnan Akissi ou Gnéhi Emma ne savent plus à quel saint se vouer. Le contrat de création d’une entreprise dans la commune du Plateau stipule que celle-ci doit être autonome dans un délai de six (6) mois, présenter les factures afférentes à la mairie. Pour ces femmes, il y a là, une volonté manifeste de les gruger et de les laisser moisir dans la misère. «Nous nous échinons à donner un éclat particulier au quartier des affaires et de l’administration de Côte d’Ivoire, et cela au détriment de notre vie. Quand ils chantent partout que le Plateau est redevenu propre, pourquoi ne disent-ils pas que les balayeuses ne sont pas payées ou ont des reliquats depuis 2008», s’indigne Gogoua Sylvie. C’est pourquoi, elles ont appelé le président Ouattara à la rescousse, car elles sont pour la plupart dans le dénuement total. Si leurs cris de détresse ne sont pas entendus, elles comptent ranger les balais pour marcher sur la Présidence de la République, la mairie ou le Trésor, menacent-elles. Il y a une forte probabilité que ce débrayage entraînera incontestablement le retour des ordures.
Olivier Guédé
Olivier Guédé
