x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le samedi 31 mars 2012 | Nord-Sud

Crise malienne : La junte à l’épreuve des sanctions

La batterie de mesures décrétées par les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest devrait rendre plus exsangue le Mali.

La guerre a commencé ! Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont sorti de leur chapeau une solution qui a marché en Côte d’Ivoire. Il n’y a donc pas de raison que cela ne produise pas les résultats escomptés au Mali qui est plus, un pays exsangue. Ils ont ainsi isolé le pays des Dogon en prenant le soin de lui couper les vivres. Une arme fatale qui a contribué à faire plier l’échine à Laurent Gbagbo durant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Mais, à la différence de l’ancien dirigeant ivoirien qui a vu les sanctions le frapper les unes après les autres, le capitaine Sanogo et ses compagnons devront faire face à un ensemble de mesures qui les rendront immanquablement moins populaires qu’ils tentent de le faire croire. Au point même de les rendre vulnérables. « Suspension du Mali de toutes les instances de la Cedeao ; rappel des ambassadeurs des Etats-membres de la Cedeao accrédités auprès de la République du Mali pour consultation ; interdiction aux membres du Cnrdre et leurs associés de voyager dans l’espace de la Cedeao; fermeture des frontières des Etats-membres de la Cedeao sauf pour les cas humanitaires ; gel des avoirs des différents responsables du Cnrdre et de leurs associés dans les pays-membres de la Cedeao ; fermeture au Mali de l’accès des ports des pays côtiers de la Cedeao ; gel des comptes du Mali à la Bceao ; non-approvisionnement des comptes de l’Etat malien dans les banques privées à partir de la Bceao ; gel des concours financiers à partir de la BOAD et de la BIDC », ont décidé les présidents de la Cedeao. Cerise sur le gâteau, Alassane Ouattara et ses pairs ont même suspendu le Mali de toutes les compétitions sportives et des manifestations culturelles dans l’espace ouest-africain. Si ne n’est pas l’asphyxie, ça y ressemble étrangement. Manifestement, la marge de manœuvre des putschistes maliens est plus qu’étroite. Sans débouchés sur la mer, le Mali dépend en grande partie de ses voisins ivoiriens, guinéens et sénégalais. Pour exporter son or, ses arachides, son coton ou ses bétails (les activités agro-pastorales occuperaient 80% de la population), le Mali est obligé de passer par les ports d’Abidjan, de Conakry ou de Dakar. Un commerce qui devient quasi-impossible avec la fermeture au Mali de l’accès des ports des pays côtiers de la Cedeao. Tout aussi difficile, l’approvisionnement du marché malien via les mêmes ports d’Abidjan, de Conakry ou de Dakar. Au bout de quelques jours seulement, la pénurie des produits de premières nécessités vont cruellement manquer sur le marché. Une situation qui risque de pousser la presque totalité des Maliens à bout. Et là, la junte militaire a tout à craindre puisque généralement, ces genres de pénuries cachent des soulèvements populaires. Déjà, deux jours après le coup de force perpétré par le capitaine Sanogo et ses hom­mes, tous les prix avaient flambé, consécutivement à la fermeture des frontières, provoquant une montée de la tension au sein de la population. Qu’en sera-t-il quand ces mêmes frontières le seront pour des semaines voire des mois ? Mais, un malheur n’arrivant jamais seul, la Cedeao est convenu de couper les vivres à Bamako. L’argent nécessaire pour effectuer les transactions commerciales devrait également manquer. Le piège va donc se refermer sur les insurgés militaires maliens. Très vite, ils vont déchanter.

Marc Dossa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ