Nous consacrons ce numéro à la situation que vit le Mali depuis le 22 mars 2012. Situation qui a fait dire au président Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao, que «l’Afrique de l’Ouest ne peut pas abandonner le Mali et les Maliens. Il nous faut adopter une position commune et sans équivoque sur la double crise, politique et militaire qui secoue le Mali…». Il a fait cette recommandation à ses pairs de la Cedeao, le mardi dernier, 27 mars, lors du sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernements. 48 heures plus tard, c’est-à-dire le jeudi 29 mars 2012, cinq Chefs d’Etats de la Cedeao se réunissaient à l’aéroport international FHB d’Abidjan, cette fois pour brandir la chicotte à travers des mesures contre la junte au pouvoir au Mali qui traîne les pieds à débarrasser le plancher.
Cette deuxième réunion d’Abidjan, il faut le dire, a été improvisée parce que la délégation conduite par le président Alassane Ouattara, a été empêchée d’atterrir à Bamako par des partisans de la junte. Ceux-ci redoutaient une injonction du président de la Cedeao à qui ils reprochaient d’avoir préalablement indiqué que «…notre position n’est pas négociable». Ce qui pour eux signifiait, vraisemblablement, que la porte à toute négociation était fermée.
«Alors, que venaient-ils chercher chez nous ?», lit-on sur facebook comme justificatif à l’humiliant accueil réservé à la délégation de l’organisation sous-régionale. A la lecture de certaines réactions sur la toile, l’on a la nette impression que cette crise oppose la Cedeao au Mali. Qu’à cela ne tienne, dix mesures drastiques ont été prises au terme de cette dernière réunion à l’encontre du Capitaine putschiste et ses camarades qui ont renversé dans la nuit du 22 mars 2012, le Général Amadou Toumani Touré. De la fermeture des frontières au gel des avoirs, les cinq chefs d’Etat ne se sont pas embarrassés de fioritures.
Ces décisions étaient assorties d’un ultimatum de 72 heures. Mais dans leur élan de tuer le putsch dans l’œuf, à travers un embargo financier et diplomatique, ces Chefs d’Etat ont donné le sentiment d’être pris de panique au point de décider aussi du gel des avoirs des mutins comme s’ils avaient affaire à des milliardaires. Il faut être franc, cette décision n’a aucune pertinence. A l’analyse de l’ensemble des mesures arrêtées pour faire fléchir la junte militaire au Mali, l’on perçoit clairement chez les Chefs d’Etat la crainte d’un danger réel, voire une peur bleue.
Pas seulement pour le Mali et les Maliens, mais pour eux-mêmes. Car, comme le dit ce célèbre proverbe africain, «Quand la case de ton voisin brûle, hâte-toi de l`aider à éteindre le feu afin que celui-ci ne s`attaque à la tienne ». C’est bien pour cette raison qu’Alassane Ouattara et ses pairs ont décidé de frapper très fort afin de décourager tous ceux qui voudraient s’engager sur la voix des coups de force, comme le Capitaine Sanogo et ses camarades qui, d’ailleurs, ont plié l’échine à l’expiration de l’ultimatum de la Cedeao.
Une chose est sûre, si Alassane Ouattara et ses hommes échouaient dans leur élan de rétablir l’ordre constitutionnel au Mali, s’ils ne parvenaient pas à faire rééditer la junte, le cas du Mali ferait très vite école. Car dans le fond, aucun pays de la Cedeao n’est à l’abri d’un coup d’Etat, au regard de la quantité d’armes qui circulent dans cette zone. Prolifération favorisée par les guerres du Libéria, de la Sierra Leone et récemment de la Côte d’Ivoire où selon les spécialistes trois millions d’armes sont encore en circulation. Une vraie poudrière à ciel ouvert!
Il est indiscutable que les effets pervers de cette prolifération d’armes légères restent une réelle menace, voire un danger pour tous les régimes en Afrique de l’Ouest, même si le président Ouattara estime qu’un putsch en Côte d’Ivoire relève du «rêve». Il faut certes trouver une solution rapidement au problème malien, mais la solution durable face aux coups d’Etat, de notre point de vue, est une bataille en règle contre la circulation des armes dans l’espace Cedeao. Si cette guerre est gagnée, il est clair que nos Chefs d’Etat pourront gouverner avec moins de peur au ventre.
Aujourd’hui, tout le monde se bouscule au chevet du Mali, parce que le président de ce pays a été renversé. Alors que depuis plusieurs mois, les populations maliennes meurent en silence sous les balles assassines des Touaregs dans le nord du pays, sans que l’Union africaine ni la Cedeao ne lèvent le petit doigt. Donnant le sentiment que les Chefs d’Etats de la Cedeao n’ont de soucis que pour leur fauteuil et que la seule chose qui peut faire bouger les lignes au sein des organisations africaines, ce sont les coups d’Etat.
Ils ont le mérite de faire retrouver à nos dirigeants un inimaginable élan de solidarité. Mais que l’on ne perde pas de vue la vérité selon laquelle les coups de force n’arrivent pas seuls, ils tirent généralement leur raison des situations politique et militaire mal gérées, des frustrations causées par les nominations ethno-claniques, de la dictature…A bon entendeur, salut !
COULIBALY Vamara
Cette deuxième réunion d’Abidjan, il faut le dire, a été improvisée parce que la délégation conduite par le président Alassane Ouattara, a été empêchée d’atterrir à Bamako par des partisans de la junte. Ceux-ci redoutaient une injonction du président de la Cedeao à qui ils reprochaient d’avoir préalablement indiqué que «…notre position n’est pas négociable». Ce qui pour eux signifiait, vraisemblablement, que la porte à toute négociation était fermée.
«Alors, que venaient-ils chercher chez nous ?», lit-on sur facebook comme justificatif à l’humiliant accueil réservé à la délégation de l’organisation sous-régionale. A la lecture de certaines réactions sur la toile, l’on a la nette impression que cette crise oppose la Cedeao au Mali. Qu’à cela ne tienne, dix mesures drastiques ont été prises au terme de cette dernière réunion à l’encontre du Capitaine putschiste et ses camarades qui ont renversé dans la nuit du 22 mars 2012, le Général Amadou Toumani Touré. De la fermeture des frontières au gel des avoirs, les cinq chefs d’Etat ne se sont pas embarrassés de fioritures.
Ces décisions étaient assorties d’un ultimatum de 72 heures. Mais dans leur élan de tuer le putsch dans l’œuf, à travers un embargo financier et diplomatique, ces Chefs d’Etat ont donné le sentiment d’être pris de panique au point de décider aussi du gel des avoirs des mutins comme s’ils avaient affaire à des milliardaires. Il faut être franc, cette décision n’a aucune pertinence. A l’analyse de l’ensemble des mesures arrêtées pour faire fléchir la junte militaire au Mali, l’on perçoit clairement chez les Chefs d’Etat la crainte d’un danger réel, voire une peur bleue.
Pas seulement pour le Mali et les Maliens, mais pour eux-mêmes. Car, comme le dit ce célèbre proverbe africain, «Quand la case de ton voisin brûle, hâte-toi de l`aider à éteindre le feu afin que celui-ci ne s`attaque à la tienne ». C’est bien pour cette raison qu’Alassane Ouattara et ses pairs ont décidé de frapper très fort afin de décourager tous ceux qui voudraient s’engager sur la voix des coups de force, comme le Capitaine Sanogo et ses camarades qui, d’ailleurs, ont plié l’échine à l’expiration de l’ultimatum de la Cedeao.
Une chose est sûre, si Alassane Ouattara et ses hommes échouaient dans leur élan de rétablir l’ordre constitutionnel au Mali, s’ils ne parvenaient pas à faire rééditer la junte, le cas du Mali ferait très vite école. Car dans le fond, aucun pays de la Cedeao n’est à l’abri d’un coup d’Etat, au regard de la quantité d’armes qui circulent dans cette zone. Prolifération favorisée par les guerres du Libéria, de la Sierra Leone et récemment de la Côte d’Ivoire où selon les spécialistes trois millions d’armes sont encore en circulation. Une vraie poudrière à ciel ouvert!
Il est indiscutable que les effets pervers de cette prolifération d’armes légères restent une réelle menace, voire un danger pour tous les régimes en Afrique de l’Ouest, même si le président Ouattara estime qu’un putsch en Côte d’Ivoire relève du «rêve». Il faut certes trouver une solution rapidement au problème malien, mais la solution durable face aux coups d’Etat, de notre point de vue, est une bataille en règle contre la circulation des armes dans l’espace Cedeao. Si cette guerre est gagnée, il est clair que nos Chefs d’Etat pourront gouverner avec moins de peur au ventre.
Aujourd’hui, tout le monde se bouscule au chevet du Mali, parce que le président de ce pays a été renversé. Alors que depuis plusieurs mois, les populations maliennes meurent en silence sous les balles assassines des Touaregs dans le nord du pays, sans que l’Union africaine ni la Cedeao ne lèvent le petit doigt. Donnant le sentiment que les Chefs d’Etats de la Cedeao n’ont de soucis que pour leur fauteuil et que la seule chose qui peut faire bouger les lignes au sein des organisations africaines, ce sont les coups d’Etat.
Ils ont le mérite de faire retrouver à nos dirigeants un inimaginable élan de solidarité. Mais que l’on ne perde pas de vue la vérité selon laquelle les coups de force n’arrivent pas seuls, ils tirent généralement leur raison des situations politique et militaire mal gérées, des frustrations causées par les nominations ethno-claniques, de la dictature…A bon entendeur, salut !
COULIBALY Vamara