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Afrique Publié le mardi 3 avril 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Yacouba Traoré, président de l’association des Ivoiriens au Mali réagit : ‘’Une décision de la CEDEAO n’est pas celle d’Alassane Ouattara en tant que tel‘’

Face à l’attitude du CNRDRE au pouvoir qui refuse de rétablir sans délai, ni condition, l’ordre constitutionnel, la Cedeao vient de mettre le Mali sous embargo total. Une situation qui pourrait bien susciter des soucis dans la communauté ivoirienne vivant au Mali. Dans cet entretien, Yacouba Traroé président de l’Association des Ivoiriens au Mali, rassure ses compatriotes.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre association ?

Je suis Traoré Yacouba, directeur d’une école supérieure. Je suis à Bamako depuis 2004, marié et père de deux enfants. L’association des Ivoiriens au Mali, à l’origine, a été créée par les quelques Ivoiriens qui se sont installés au Mali depuis le temps du président Houphouët- Boigny, dont la plupart, étaient des travailleurs des sociétés multinationales et de l’administration malienne. A cette époque, ils ont créé cette association pour se donner un cadre de regroupement et de retrouvailles. Après, il y a eu d’autres tentatives qui se sont avérées infructueuses. Un bureau a été même mis en place, mais cela n’a pas fonctionné exactement comme les autorités ivoiriennes le souhaitaient. Ainsi, le 29 janvier dernier, à l’issue d’une assemblée générale, regroupant les représentants des Ivoiriens vivant au Mali, de tous les corps sociaux, un bureau a été mis en place, à la tête duquel j’ai été élu président. Notre association œuvre à la défense des intérêts des Ivoiriens se trouvant sur le sol malien, sous l’autorité de l’ambassade de la Côte d’Ivoire au Mali.

A combien peut-on estimer le nombre d’Ivoiriens vivant au Mali ?

C’est une question-piège que vous venez de poser. En réalité, il n’existe pas de données fiables sur le nombre exact des Ivoiriens vivant au Mali. En effet, durant la décennie 2002-2011, il a été constaté l’arrivée de grands flux d’Ivoiriens au Mali, en raison de la situation qui prévalait en Côte d’Ivoire. D’une estimation personnelle, nous sommes environ 10.000 personnes, autant à Bamako que dans les autres régions du Mali. Notamment, la région de Sikasso et les zones minières.

Avec les évènements du Nord-Mali et la crise née du putsch du 22 mars dernier, dans quelle situation se trouvent les Ivoiriens du Mali ?

Effectivement, nous savons que nos parents vivant au pays (RCI), expriment actuellement de l’inquiétude pour nous. Mais, ils peuvent rester sereins, jusqu’au jour d’aujourd’hui, par la grâce de Dieu, aucun Ivoirien n’a été touché par ces évènements. D’ailleurs, en concert avec l’ambassade, nous avons demandé à tous les ressortissants ivoiriens de faire profil bas par rapport aux différentes sensibilités. C’est vrai que nous sommes solidaires d’avec le peuple malien, mais le problème qui existe est purement malien, qui ne nous concerne pas.

C’est pourquoi nous n’avons pas à prendre position. Ce que nous continuons à faire est de prier Dieu afin que la paix revienne rapidement dans ce pays que nous aimons bien. Parmi nous, il y a certains qui sont là depuis plus de quarante ans.

Depuis le lundi 2 avril 2012 le Mali est sous embargo total. Une partie de l’opinion nationale au Mali exprime une certaine hostilité à l’endroit du président ivoirien, Alassane Ouattara. Ne craignez-vous pas une répercussion de cette situation sur les Ivoiriens du Mali ?

Je pense que les gens qui continuent d’entretenir l’amalgame autour de cette décision, se trompent. C’est une décision de la Cedeao et non de la République de Côte d’Ivoire, qui reste un membre de cette organisation sous-régionale, au même titre que le Mali. Quand Alassane Dramane Ouattara prend une décision, il ne la prend pas en son nom personnel, mais celui de la Cedeao. Comme toute organisation-interétatique, la Cedeao aussi marche avec des principes, dont celui portant sur la condamnation ferme d’un coup d’Etat et toutes tentatives de prendre le pouvoir par la force. Une décision de la Cedeao n’est pas celle d’Alassane Ouattara en tant que tel. D’ailleurs, il n’est un secret pour personne que le président Alassane Dramane Ouattara, aime beaucoup le Mali. Pour preuve, lors de la crise ivoirienne, il a choisi le Mali pour envoyer sa famille : sa maman, ses deux sœurs et frères. Que les gens comprennent que c’est parce qu’il aime le Mali, qu’il veut que cette situation se résorbe rapidement. Il a toujours œuvré pour que les différents protagonistes se mettent sur la table de négociation, que ce soit pour la crise du nord ou celle née après le putsch du 22 mars. Il faut qu’à Bamako, les gens se mettent d’accord sur des choses. Et lorsque la Cedeao saura qu’à Bamako on est uni, vous verrez que la crise va s’arrêter. C’est cela, l’objectif recherché par ADO.

Quel appel lancez-vous à l’endroit des Ivoiriens, non seulement du Mali, mais aussi de votre pays pour les rassurer ?

L’appel que je lance à nos frères et sœurs du pays, c’est de continuer à prier pour nous, pour notre pays d’accueil, le beau Mali. De faire en sorte, à partir de leurs prières et conseils que les foyers de tension s’éteignent. Je pense que jusqu’à preuve de contraire, nous sommes en sécurité. Nous vivons tous les jours en parfaite symbiose avec nos frères maliens. Ici, il n’y a pas de différence entre les nationalités, surtout africaines. Dieu merci, nous vivons cette crise comme tous les Maliens. A nos frères qui sont au Mali, je leur demande de ne pas prendre des positions tranchées. Aux autorités de la Cedeao de privilégier le dialogue afin que cette situation se résorbe rapidement et que le Mali retrouve l’intégralité de son intégrité territoriale afin qu’il puisse reprendre vite la place qui est la sienne dans notre sous-région.

Propos recueillis par Moustapha Diawara à Bamako
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