En marge de la cérémonie d’investiture du nouveau président du Sénégal, Macky Sall, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont tenu hier dans la capitale sénégalaise, une réunion extraordinaire sur la situation au Mali. Le président de l’organisation sous-régionale, le président ivoirien, Alassane Ouattara qui a regagné le pays, juste après le sommet, a levé un coin du voile sur la rencontre à sa descente d’avion. Selon lui, les sanctions indiquées par la CEDEAO le jeudi dernie,r au terme d’un premier sommet tenu à Abidjan, ont été activées pour obtenir la départ des putschistes de Bamako du pouvoir. La rébellion touareg qui progresse dans le Nord du pays est également dans le viseur de la CEDEAO, et l’ECOMOG est en alerte pour intervenir à tout moment.
“J’étais à Dakar à l’invitation du président Macky Sall, le nouveau président du Sénégal. Nous avons été bien reçus. Le peuple sénégalais est reconnu par la qualité de son hospitalité. C’était une très belle cérémonie et surtout, le message était fort. Puisque c’est la deuxième alternance au Sénégal. D’abord entre le président Abdou Diouf et le président Wade et maintenant entre le président Wade et le président Macky Sall. C’est un témoignage de la maturité du peuple sénégalais, de son attachement à la démocratie. Je pense que c’est une leçon pour l’Afrique. C’est un message fort pour tous les démocrates que nous sommes. Nous avons bien profité de cette occasion pour aller saluer le président Wade qui a toujours été proche de nous et qui a suivi de près, la crise ivoirienne, qui a tenté de nous aider à maintes occasions. C’est un grand homme d’Etat et la manière donc il a décidé de téléphoner le soir des élections, est quelque chose qui est également une leçon à retenir pour toutes les échéances électorales africaines. Nous espérons que de plus en plus en Afrique, on se comportera de cette manière : que le perdant puisse téléphoner à la personne élue par le peuple pour que la volonté du peuple soit ainsi immédiatement reconnue. A l’occasion de cette cérémonie d’investiture, nous avons organisé une réunion extraordinaire de la CEDEAO. Chose intéressante, sur les 14 pays, puisque le Mali est exclu pour quelques temps de la CEDEAO, 12 chefs d’Etat étaient présents. Le sommet a été l’occasion de revoir la situation au Mali et de rendre compte des décisions qui ont été prises le jeudi dernier par les six chefs d’Etat qui devraient aller à Bamako en urgence. C’est à l’unanimité que les chefs d’Etat ont à nouveau insisté sur la nécessité d’implanter de manière définitive la démocratie en Afrique. Les chefs d’Etat à l’unanimité ont exprimé qu’il n’était plus question d’accepter un coup d’Etat dans un pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’activer toutes les sanctions qui avaient été indiquées le jeudi dernier, c’est-à dire : les sanctions diplomatiques, personnelles, économiques, financières. Nous espérons dans un temps très court, demander à la junte de se retirer du pouvoir. Si elle persiste à ne pas le faire, cela causerait, malheureusement, une grande souffrance aux Maliens, ce que nous déplorions. Mais nous pensons qu’ils ont à cœur d’aider le peuple malien et par conséquent, dans les 24 h ou 48 h, ils cèderont le pouvoir aux institutions démocratiques. Et qu’à partir de là, une transition sera mise en place pour organiser les élections. Nous avons noté que la menace était sérieuse par rapport à l’intégrité territoriale du Mali. En quelques jours, les mouvements armés ont pris Kidhal, Gao et maintenant Tombouctou. C’est une situation que nous ne pouvons pas accepter. Nous réaffirmons notre attachement à l’intégrité territoriale du Mali. Nous condamnons cette agression des mouvements armés. Nous avons demandé à tous les pays voisins de respecter l’embargo. De les priver de carburant, de minutions afin qu’ils arrêtent cette agression. Nous avons aussi considéré qu’il fallait activer très rapidement la force en attente de la CEDEAO qui doit passer de 2000 à 3000 hommes. La communauté internationale a accepté d’apporter son appui militaire, financier et matériel pour nous permettre, si cela était nécessaire, d’aller plus loin. Ce serait mieux qu’il y ait des négociations pour que ces mouvements armés se retirent du territoire, pour ceux qui ne sont pas maliens et laisser les maliens discuter entre eux, la meilleure manière de renforcer la cohésion nationale. Toutes ces questions seront suivies par le président de la commission en relation avec la commission de l’UA, le conseil de paix et de sécurité de l’UA. J’en appelle à la junte de quitter le pouvoir. Ce n’est pas leur place. Nous n’accepterons plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest. Pour revenir à la prestation de serment du président Macky Sall, je voudrais le féliciter. Je lui ai dit que la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont des liens forts, anciens, historiques. Je dirais même d’affection. Et qu’il pouvait compter sur la Côte d’Ivoire et son peuple. Il m’a promis que très rapidement, il viendrait en Côte d’Ivoire pour nous rendre visite».
Propos recueillis par Lacina Ouattara
“J’étais à Dakar à l’invitation du président Macky Sall, le nouveau président du Sénégal. Nous avons été bien reçus. Le peuple sénégalais est reconnu par la qualité de son hospitalité. C’était une très belle cérémonie et surtout, le message était fort. Puisque c’est la deuxième alternance au Sénégal. D’abord entre le président Abdou Diouf et le président Wade et maintenant entre le président Wade et le président Macky Sall. C’est un témoignage de la maturité du peuple sénégalais, de son attachement à la démocratie. Je pense que c’est une leçon pour l’Afrique. C’est un message fort pour tous les démocrates que nous sommes. Nous avons bien profité de cette occasion pour aller saluer le président Wade qui a toujours été proche de nous et qui a suivi de près, la crise ivoirienne, qui a tenté de nous aider à maintes occasions. C’est un grand homme d’Etat et la manière donc il a décidé de téléphoner le soir des élections, est quelque chose qui est également une leçon à retenir pour toutes les échéances électorales africaines. Nous espérons que de plus en plus en Afrique, on se comportera de cette manière : que le perdant puisse téléphoner à la personne élue par le peuple pour que la volonté du peuple soit ainsi immédiatement reconnue. A l’occasion de cette cérémonie d’investiture, nous avons organisé une réunion extraordinaire de la CEDEAO. Chose intéressante, sur les 14 pays, puisque le Mali est exclu pour quelques temps de la CEDEAO, 12 chefs d’Etat étaient présents. Le sommet a été l’occasion de revoir la situation au Mali et de rendre compte des décisions qui ont été prises le jeudi dernier par les six chefs d’Etat qui devraient aller à Bamako en urgence. C’est à l’unanimité que les chefs d’Etat ont à nouveau insisté sur la nécessité d’implanter de manière définitive la démocratie en Afrique. Les chefs d’Etat à l’unanimité ont exprimé qu’il n’était plus question d’accepter un coup d’Etat dans un pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est ainsi qu’ils ont décidé d’activer toutes les sanctions qui avaient été indiquées le jeudi dernier, c’est-à dire : les sanctions diplomatiques, personnelles, économiques, financières. Nous espérons dans un temps très court, demander à la junte de se retirer du pouvoir. Si elle persiste à ne pas le faire, cela causerait, malheureusement, une grande souffrance aux Maliens, ce que nous déplorions. Mais nous pensons qu’ils ont à cœur d’aider le peuple malien et par conséquent, dans les 24 h ou 48 h, ils cèderont le pouvoir aux institutions démocratiques. Et qu’à partir de là, une transition sera mise en place pour organiser les élections. Nous avons noté que la menace était sérieuse par rapport à l’intégrité territoriale du Mali. En quelques jours, les mouvements armés ont pris Kidhal, Gao et maintenant Tombouctou. C’est une situation que nous ne pouvons pas accepter. Nous réaffirmons notre attachement à l’intégrité territoriale du Mali. Nous condamnons cette agression des mouvements armés. Nous avons demandé à tous les pays voisins de respecter l’embargo. De les priver de carburant, de minutions afin qu’ils arrêtent cette agression. Nous avons aussi considéré qu’il fallait activer très rapidement la force en attente de la CEDEAO qui doit passer de 2000 à 3000 hommes. La communauté internationale a accepté d’apporter son appui militaire, financier et matériel pour nous permettre, si cela était nécessaire, d’aller plus loin. Ce serait mieux qu’il y ait des négociations pour que ces mouvements armés se retirent du territoire, pour ceux qui ne sont pas maliens et laisser les maliens discuter entre eux, la meilleure manière de renforcer la cohésion nationale. Toutes ces questions seront suivies par le président de la commission en relation avec la commission de l’UA, le conseil de paix et de sécurité de l’UA. J’en appelle à la junte de quitter le pouvoir. Ce n’est pas leur place. Nous n’accepterons plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest. Pour revenir à la prestation de serment du président Macky Sall, je voudrais le féliciter. Je lui ai dit que la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont des liens forts, anciens, historiques. Je dirais même d’affection. Et qu’il pouvait compter sur la Côte d’Ivoire et son peuple. Il m’a promis que très rapidement, il viendrait en Côte d’Ivoire pour nous rendre visite».
Propos recueillis par Lacina Ouattara