x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mardi 3 avril 2012 | L’expression

Fêtes de Pâques : Les Ivoiriens veulent se rattraper

A une semaine de la fête de Pâques, des Abidjanais se rendent dans leurs localités d’origine pour les réjouissances. Un an après la crise, les Ivoiriens veulent tourner la page et se rattraper au maximum.

La gare de la Compagnie ivoirienne de transport (Citr) à Adjamé, grouille de monde ce samedi matin. Les passagers, qui ont pris d’assaut la gare, sont impatients. Pas de car pour l’instant. Malgré ce déficit, d’autres passagers continuent d’affluer, la plupart escortée par les ’’coxers’’. Cette gare, explique Mory, un coxer, dessert les villes de Bouaké, Tiébissou et Yamoussoukro. A 10 h, la caissière qui vend les tickets rassure les passagers qu’un car était en route. Néanmoins, certains restent tendus, d’autres en profitent pour faire les cent pas dans l’enceinte de la gare. Pour Soro Yaya, un convoyeur, depuis ce vendredi, les passagers affluent et les villes de Bouaké et de Tiébissou sont les plus prisées. Le tarif du transport varie entre 5.000 et 4.000 Fcfa. « Depuis hier (Ndlr, vendredi), les gens viennent beaucoup. Au lieu de trois voyages par jour comme les semaines passées à 8h30, 11h et 15h30, nous sommes passés à quatre voyages.

D’ici la semaine prochaine, à trois jours de Pâques, l’affluence sera encore plus grande», se réjouit le convoyeur. Cependant, le hic, selon Mory, c’est le problème des coupeurs de route qui sévissent à n’importe quel moment de la journée. « La semaine passée, nous avons été confrontés à des coupeurs de route au niveau de N’Zanouan. Depuis, la gare travaille en collaboration avec les Forces républicaines (Frci). Ainsi, à chaque voyage, il y a deux éléments Frci dans les cars », explique Mory. A la gare Ong d’Adjamé, les coxers se frottent les mains. Et ne cessent d’amener les ’’clients’’ pour le grand bonheur du responsable de la gare.

Mais selon Amadou Touré, un autre coxer, les destinations de Yamoussoukro et Toumodi, sont également prisées par les voyageurs à majorité des femmes et des élèves. «Depuis ce matin, ce n’est pas difficile d’avoir des clients et ils prennent la peine de nous demander la destination au lieu de nous dépasser, comme ils ont l’habitude de le faire. Quand on dit Daloa, Bouaflé, ils nous demandent si il n’y pas de cars pour Yamoussoukro, Bouaké ou Toumodi. Mais on ne passe pas par Bouaké donc, on prend ceux de Toumodi et de Yamoussoukro. En tout cas, ’’ça sent bon’’ depuis ce matin pour nous. Et on sait que ça va continuer, car les fêtes approchent », se réjouit Amadou Touré. Changement de cap. Gare Utb de Yopougon. Malgré l’affluence, le chef de gare, N’Goran Blaise, se plaint que les affaires marchent au ralenti. A cette gare, les passagers à destination de Yamoussoukro ont formé une queue pour monter dans le car pour éviter le désordre, nous informe-t-on. Un autre car attend d’être chargé. Selon le chef de gare, l’année dernière à cette même période, la gare était prise d’assaut par les voyageurs et certains y dormaient. « A cause de la crise, les gens quittaient Abidjan. Il n’y avait même plus de place à la gare et les cars n’étaient pas suffisants. Si on veut faire une comparaison, on peut dire qu’il n’y a pas d’affluence. On attend dans trois jours pour voir si cela va changer surtout que nous sommes au week-end des rameaux », explique N. Blaise.
Les Ivoiriens veulent se rattraper

Les voyageurs ne veulent pas se faire conter ’’Paquinou’’. Mme N’Guessan Jeanne, une institutrice, explique qu’elle préfère voyager à une semaine des fêtes pour éviter le stress des derniers jours. « J’ai deux enfants avec moi, nous partons à Bouaké où mon mari viendra nous rejoindre. On a pris cette décision parce que les derniers jours de voyage avant les fêtes sont difficiles, on attend longtemps à la gare et c’est très fatiguant. Cette année, on va faire une grande fête dans la famille de mon mari où nous nous étions réfugiés l’année passée.

J’aurai donc le temps de participer aux préparatifs et avec les autres femmes on va ’’s’affairer’’». Brou Simon, hommes d’affaires, se rend à Yamoussoukro, cette année, pour fêter Paquinou et l’anniversaire de la chute de l’ex-président, Laurent Gbagbo, selon lui. L’homme d’affaires explique que sa famille et lui n’ont pu célébrer la fête l’année précédente du fait de la crise postélectorale. «On était tous terrés à la maison à la cathédrale Saint-André de Yopougon. On n’avait même pas à manger et on vivait avec la peur au ventre. Le 11 avril, quand on a capturé l’ancien président et qu’on pensait notre calvaire terminé, c’est à ce moment que la situation a empiré avec les attaques des miliciens. Les enfants sont en congé. Donc, c’est toute la famille qui part à Yamoussoukro. On va faire bombance avec les parents et célébrer la chute de Laurent Gbagbo en même temps », se réjouit Simon. Si pour certains, voyager à une semaine des fêtes permet d’éviter les tracasseries des derniers jours, pour d’autres, c’est plus pour des raisons de sécurité. Ainsi, Couassi Jean-Jacques explique qu’à la veille de chaque fête, il choisit ses compagnies de transport et préfère partir à une semaine pour éviter toute mauvaise surprise en route. « Les derniers jours, il y a affluence et les gens voyagent avec assez d’argent sur eux. Les coupeurs de route ont donc tendance à sévir, car ils savent que les passagers ont assez de sous. Ensuite, les derniers jours, les compagnies de transport, guidées par le souci de faire plus de recette, roulent à vive allure. Ce qui augmente les risques d’accidents. Je vais à Yamoussoukro et sur cette voie, il y a toujours des accidents », déplore Jean-Jacques.

Napargalè Marie
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ