Hier, c’était autour des témoins du Fonds de garantie des coopératives café-cacao (FGCCC) anciennement dirigé par Jean Claude Bayou qui étaient à la barre. Mathias Ouraga, directeur des opérations au Fonds de garantie de 2002 à 2008 et Directeur général par intérim à partir de 2008, a été entendu sur les prêts aux coopératives dans le cadre des activités de commercialisation. Il ressort des échanges entre le témoin, le président du Tribunal et le procureur, la partie civile que des coopératives fictives ont été financées à hauteur de 2 milliards de FCFA, de 2007 à 2008. A en croire Ouraga, malgré les prêts, des coopératives refusaient de rembourser les sommes contractées. Les raisons : la mauvaise foi des coopératives, le syndicalisme de certains membres des coopératives qui estimaient que l’argent leur appartenait. Il a précisé que 2,5 milliards de F CFA ont été perçus par le Fonds pour le financement des coopératives pour la campagne 2007-2008 en raison d’un million par coopérative. Ce sont 2021 coopératives qui ont été financées, soit un montant total de 2,021 milliards de F CFA. «Quand je prenais la direction générale, il restait 38 millions dans les caisses. Avec les arriérés de salaire, les 2,5 milliards ont également été utilisés au paiement de salaires et autres charges », a-t-il indiqué. Aussi, sur 1,5 milliard reçu de la part de l’Etat en 2006-2007 pour le financement des coopératives, Ouraga a souligné que cette somme disponible dans les caisses du Fdpcc a servi à autre chose. Pour la partie civile représentée par Georgette Essis, c’est ‘‘la modification calamiteuse de l’objet social du FGCCC’’ qui a servi à poser certains actes. Selon elle, c’est ce qui justifie le financement de coopératives fictives avec l’accord du conseil d’administration.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA