Il y a un an, le 11 avril dernier, la crise postélectorale ivoirienne connaissait son dénouement avec l’arrestation du président Laurent Gbagbo. Depuis, le régime du président Alassane Ouattara tente autant que faire se peut de redonner à la Côte d’Ivoire la place qui était sienne sur l’échiquier international. Bilan.
Après sa prestation de serment le 6 mai suivie de son investiture le 21 mai 2011, Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire a promis œuvrer pour le développement de la Côte d’Ivoire. C’est doté d’une feuille de route sur laquelle figurent de nombreux chantiers à réaliser qu’il entame son mandat. Peu de temps après, les résultats pourraient-on dire sont palpables. Les bailleurs de fonds et autres investisseurs refont surface et la Côte d’Ivoire est inondée. C’est le début de la réalisation de certains projets qui avaient été mis en stand by soit du fait de la difficile collaboration entre ces bailleurs de fonds et les dirigeants d’alors ou encore du fait de la crise postélectorale. « La Côte d’Ivoire est en chantier », s’exclament certains ivoiriens qui expriment leur fierté d’avoir Alassane Ouattara comme président. Les routes sont reprofilées, des bâtiments repeints ou reconstruits, des contrats renégociés. En tout cas ce fut un véritable déclic. Une situation qui donne beaucoup d’espoir. Mais en même temps que l’on aperçoit ces investisseurs ou bailleurs de fonds, des problèmes subsistent notamment la cherté de la vie, la question sécuritaire ou encore le difficile dialogue avec l’opposition et surtout la question de la réconciliation nationale.
La vie devient de plus en plus chère…
Point n’est besoin d’être opposé au régime du président Alassane Ouattara pour s’apercevoir de la cherté de la vie en Côte d’Ivoire. Certains ivoiriens, pour la plupart proche du Rhdp imputaient cette situation de cherté de la vie, à la crise postélectorale mais surtout à l’incompétence du pouvoir de la refondation à gérer. Mais aujourd’hui, tous se sont rendus à l’évidence. La vie est devenue plus chère que du temps des « refondateurs ». Les plaintes fusent de partout. « Maintenant on ne peut plus rien acheter au marché. Le prix du riz, de la viande même des cubes d’assaisonnement, tout a augmenté. Avec 5000 francs, tu ne peux même pas faire un marché pour deux jours » a critiqué une présidente d’association de consommateurs. Ayant mesuré l’ampleur de cette situation, le gouvernement Ouattara a promis aux ivoiriens de prendre à bras le corps cette préoccupation des ivoiriens. C’est d’ailleurs ce qui a motivé une visite de certains marchés du district d’Abidjan par une équipe du gouvernement conduite par son nouveau premier ministre Jeannot Ahousssou Kouadio le Jeudi 22 mars dernier. Il a pu le constater car les femmes n’ont pas pratiqué la langue de bois. elles ont décrié la situation qu’elles vivent en ce moment. « On a faim ! On a faim ! On veut qu’on diminue les prix. Le marché coûte cher. Actuellement la ménagère pleure. Le panier est vide. Aujourd’hui, on n’arrive même pas à vendre nos marchandises. Les grossistes sont chers. Donc nous les détaillants, nous sommes obligés d’augmenter aussi les prix. Nos commerces ne marchent même pas. On pleure, la ménagère pleure » ont confié les commerçantes au premier ministre. Après quoi, Jeannot Ahousssou Kouadio au nom du gouvernement qu’il dirige a promis d’ici les trois prochains mois, une baisse des prix sur les marchés. Avant d’annoncer une série de 11 mesures prises par le gouvernement. Mais en attendant les pleurs et les cris s’intensifient.
La question sécuritaire reste précaire…
Cela n’est un secret pour personne en Côte d’Ivoire, la question sécuritaire demeure un mystère pour les nouvelles autorités. Elles qui ont à chaque fois tapé du poing sur la table pour ramener les éléments indélicats des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci)- la nouvelle armée- à se ranger. Il est certes vrai que leur encasernement a été officiellement annoncé. Mais cela n’a pas empêché ces éléments à se pavaner à travers les rues d’Abidjan et même celles de l’intérieur du pays. Ce qui a conduit aux incidents enregistrés dans certaines villes dont vavoua au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, le 18 décembre dernier où des Frci ont tiré sur la population faisant 4 morts. Puis également à Bonon où des échauffourées dans lesquelles sont impliqués les Frci n’ont pas permis de valider les résultats des élections législatives. Las de toutes ces dérives, des Frci, le président Alassane Ouattara a ordonné ipso facto la création d’une police militaire conduite par le Commandant Zakaria Koné, ex-comzone de Vavoua. Cette police dont l’objectif sera de désarmer ceux qui portent l’uniforme alors qu’ils ne font pas partie de l’armée et faire rentrer les vrais militaires dans les casernes. Et depuis lors, c’est à un véritable jeu de cache-cache que se livrent la police militaire et ces éléments indélicats. Ces éléments qui d’ailleurs se sont retirés de la métropole pour s’installer dans la brousse pour s’ériger en coupeurs de route et sévissent sur l’autoroute du nord qui est le principal axe pour atteindre l’intérieur du pays. Mais des efforts sont au quotidien consentis par les nouvelles autorités qui en ont fait une de leurs priorités car nous sommes tous sans ignorer que sans la sécurité le retour annoncé des bailleurs de fonds et autres investisseurs sera une utopie.
La commission dialogue vérité et réconciliation cherche ses repères…
Officiellement investie de sa mission au mois de septembre 2011, la Commission dialogue vérité et réconciliation conduite par l’ex-premier ministre Charles Konan Banny pourrait-on dire cherche ses lettres de noblesse. En effet, cette commission dont le rôle sera de réconcilier les ivoiriens après une décennie de crise n’a véritablement pas décollé. Au point même que l’on s’interroge sur sa capacité à pouvoir conduire cette mission. Un peu plus de sept mois après sa date de mise en service, la commission qui dit-on s’est inspirée du modèle sud-africain navigue à vue. Interrogé sur la question, son président a confié être en plein dans l’application de sa feuille de route. Qu’il a d’ailleurs débuté par des consultations des différentes parties. Pour lui, cela est plus que nécessaire de sorte à obtenir dans un premier temps, une assurance ferme des ivoiriens à accepter de pardonner. Mais à la vérité l’on s’interroge sur la méthodologie de travail de la CDVR qui jusqu’à ce jour n’est pas perçue des ivoiriens. Dans la logique d’application de sa feuille de route, c’est à grand renfort de publicité qu’a été annoncée le 19 mars dernier, une cérémonie de deuil et de purification de la Côte d’Ivoire par la CDVR. qui marque d’ailleurs le premier acte visible posé par cette commission. Les ivoiriens restent cependant sur leur faim, eux qui attendent de cette commission des actes forts à la sud-africaine pour vraiment briser le mur de méfiance qui s’est installé entre les ivoiriens mais surtout d’amener les uns et les autres à faire table rase du passé. Une tache qui vraisemblablement n’est pas facile car en même temps qu’on parle de réconciliation, des ivoiriens vivent en exil dans les pays de la sous région ouest africaine.
Le dialogue avec l’opposition interrompu…
C’est un véritable froid qui s’est installé dans les relations entre l’opposition dont la tête de file est le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le camp de Alassane Ouattara. Le dialogue n’est pas au beau fixe même si le pouvoir actuel tente d’en dissuader l’opinion nationale et internationale. Le FPI selon certains de ses dirigeants n’est pas opposé au dialogue mais dit avoir des préalables. En effet, ils estiment qu’il est impossible de collaborer avec le régime de Ouattara alors que nombre de leurs camarades, sont injustement faits prisonniers ou encore pour les plus chanceux se retrouvent en exil souvent avec des mandats d’arrêts internationaux qui planent sur eux. Pis, ils sont nombreux, ces caciques du FPI dont les avoirs ont été gelés depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, qui, sans doute voulait leur infliger une correction. Mais vu le temps que cela dure, l’on s’interroge sur la nature d’une telle décision. Que le FPI interprète comme un désir de les « voir mourir » et l’on en veut pour preuve le décès de certains cadres dont le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré le 11 janvier dernier en Israël alors qu’il était en exil. De plus en plus, ces derniers temps, les deux camps se sont remis autour de la table des discussions comme l’a souhaité le président Alassane Ouattara. Mais les choses coincent car le FPI est implacable sur ses préalables qui sont entre autres la libération de leurs camarades détenus, l’annulation des mandats d’arrêts internationaux et aussi le dégel de leurs avoirs. Tout ceci dans un souci de décrispation de l’atmosphère politique.
Hermann Djea
Après sa prestation de serment le 6 mai suivie de son investiture le 21 mai 2011, Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire a promis œuvrer pour le développement de la Côte d’Ivoire. C’est doté d’une feuille de route sur laquelle figurent de nombreux chantiers à réaliser qu’il entame son mandat. Peu de temps après, les résultats pourraient-on dire sont palpables. Les bailleurs de fonds et autres investisseurs refont surface et la Côte d’Ivoire est inondée. C’est le début de la réalisation de certains projets qui avaient été mis en stand by soit du fait de la difficile collaboration entre ces bailleurs de fonds et les dirigeants d’alors ou encore du fait de la crise postélectorale. « La Côte d’Ivoire est en chantier », s’exclament certains ivoiriens qui expriment leur fierté d’avoir Alassane Ouattara comme président. Les routes sont reprofilées, des bâtiments repeints ou reconstruits, des contrats renégociés. En tout cas ce fut un véritable déclic. Une situation qui donne beaucoup d’espoir. Mais en même temps que l’on aperçoit ces investisseurs ou bailleurs de fonds, des problèmes subsistent notamment la cherté de la vie, la question sécuritaire ou encore le difficile dialogue avec l’opposition et surtout la question de la réconciliation nationale.
La vie devient de plus en plus chère…
Point n’est besoin d’être opposé au régime du président Alassane Ouattara pour s’apercevoir de la cherté de la vie en Côte d’Ivoire. Certains ivoiriens, pour la plupart proche du Rhdp imputaient cette situation de cherté de la vie, à la crise postélectorale mais surtout à l’incompétence du pouvoir de la refondation à gérer. Mais aujourd’hui, tous se sont rendus à l’évidence. La vie est devenue plus chère que du temps des « refondateurs ». Les plaintes fusent de partout. « Maintenant on ne peut plus rien acheter au marché. Le prix du riz, de la viande même des cubes d’assaisonnement, tout a augmenté. Avec 5000 francs, tu ne peux même pas faire un marché pour deux jours » a critiqué une présidente d’association de consommateurs. Ayant mesuré l’ampleur de cette situation, le gouvernement Ouattara a promis aux ivoiriens de prendre à bras le corps cette préoccupation des ivoiriens. C’est d’ailleurs ce qui a motivé une visite de certains marchés du district d’Abidjan par une équipe du gouvernement conduite par son nouveau premier ministre Jeannot Ahousssou Kouadio le Jeudi 22 mars dernier. Il a pu le constater car les femmes n’ont pas pratiqué la langue de bois. elles ont décrié la situation qu’elles vivent en ce moment. « On a faim ! On a faim ! On veut qu’on diminue les prix. Le marché coûte cher. Actuellement la ménagère pleure. Le panier est vide. Aujourd’hui, on n’arrive même pas à vendre nos marchandises. Les grossistes sont chers. Donc nous les détaillants, nous sommes obligés d’augmenter aussi les prix. Nos commerces ne marchent même pas. On pleure, la ménagère pleure » ont confié les commerçantes au premier ministre. Après quoi, Jeannot Ahousssou Kouadio au nom du gouvernement qu’il dirige a promis d’ici les trois prochains mois, une baisse des prix sur les marchés. Avant d’annoncer une série de 11 mesures prises par le gouvernement. Mais en attendant les pleurs et les cris s’intensifient.
La question sécuritaire reste précaire…
Cela n’est un secret pour personne en Côte d’Ivoire, la question sécuritaire demeure un mystère pour les nouvelles autorités. Elles qui ont à chaque fois tapé du poing sur la table pour ramener les éléments indélicats des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci)- la nouvelle armée- à se ranger. Il est certes vrai que leur encasernement a été officiellement annoncé. Mais cela n’a pas empêché ces éléments à se pavaner à travers les rues d’Abidjan et même celles de l’intérieur du pays. Ce qui a conduit aux incidents enregistrés dans certaines villes dont vavoua au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, le 18 décembre dernier où des Frci ont tiré sur la population faisant 4 morts. Puis également à Bonon où des échauffourées dans lesquelles sont impliqués les Frci n’ont pas permis de valider les résultats des élections législatives. Las de toutes ces dérives, des Frci, le président Alassane Ouattara a ordonné ipso facto la création d’une police militaire conduite par le Commandant Zakaria Koné, ex-comzone de Vavoua. Cette police dont l’objectif sera de désarmer ceux qui portent l’uniforme alors qu’ils ne font pas partie de l’armée et faire rentrer les vrais militaires dans les casernes. Et depuis lors, c’est à un véritable jeu de cache-cache que se livrent la police militaire et ces éléments indélicats. Ces éléments qui d’ailleurs se sont retirés de la métropole pour s’installer dans la brousse pour s’ériger en coupeurs de route et sévissent sur l’autoroute du nord qui est le principal axe pour atteindre l’intérieur du pays. Mais des efforts sont au quotidien consentis par les nouvelles autorités qui en ont fait une de leurs priorités car nous sommes tous sans ignorer que sans la sécurité le retour annoncé des bailleurs de fonds et autres investisseurs sera une utopie.
La commission dialogue vérité et réconciliation cherche ses repères…
Officiellement investie de sa mission au mois de septembre 2011, la Commission dialogue vérité et réconciliation conduite par l’ex-premier ministre Charles Konan Banny pourrait-on dire cherche ses lettres de noblesse. En effet, cette commission dont le rôle sera de réconcilier les ivoiriens après une décennie de crise n’a véritablement pas décollé. Au point même que l’on s’interroge sur sa capacité à pouvoir conduire cette mission. Un peu plus de sept mois après sa date de mise en service, la commission qui dit-on s’est inspirée du modèle sud-africain navigue à vue. Interrogé sur la question, son président a confié être en plein dans l’application de sa feuille de route. Qu’il a d’ailleurs débuté par des consultations des différentes parties. Pour lui, cela est plus que nécessaire de sorte à obtenir dans un premier temps, une assurance ferme des ivoiriens à accepter de pardonner. Mais à la vérité l’on s’interroge sur la méthodologie de travail de la CDVR qui jusqu’à ce jour n’est pas perçue des ivoiriens. Dans la logique d’application de sa feuille de route, c’est à grand renfort de publicité qu’a été annoncée le 19 mars dernier, une cérémonie de deuil et de purification de la Côte d’Ivoire par la CDVR. qui marque d’ailleurs le premier acte visible posé par cette commission. Les ivoiriens restent cependant sur leur faim, eux qui attendent de cette commission des actes forts à la sud-africaine pour vraiment briser le mur de méfiance qui s’est installé entre les ivoiriens mais surtout d’amener les uns et les autres à faire table rase du passé. Une tache qui vraisemblablement n’est pas facile car en même temps qu’on parle de réconciliation, des ivoiriens vivent en exil dans les pays de la sous région ouest africaine.
Le dialogue avec l’opposition interrompu…
C’est un véritable froid qui s’est installé dans les relations entre l’opposition dont la tête de file est le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le camp de Alassane Ouattara. Le dialogue n’est pas au beau fixe même si le pouvoir actuel tente d’en dissuader l’opinion nationale et internationale. Le FPI selon certains de ses dirigeants n’est pas opposé au dialogue mais dit avoir des préalables. En effet, ils estiment qu’il est impossible de collaborer avec le régime de Ouattara alors que nombre de leurs camarades, sont injustement faits prisonniers ou encore pour les plus chanceux se retrouvent en exil souvent avec des mandats d’arrêts internationaux qui planent sur eux. Pis, ils sont nombreux, ces caciques du FPI dont les avoirs ont été gelés depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, qui, sans doute voulait leur infliger une correction. Mais vu le temps que cela dure, l’on s’interroge sur la nature d’une telle décision. Que le FPI interprète comme un désir de les « voir mourir » et l’on en veut pour preuve le décès de certains cadres dont le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré le 11 janvier dernier en Israël alors qu’il était en exil. De plus en plus, ces derniers temps, les deux camps se sont remis autour de la table des discussions comme l’a souhaité le président Alassane Ouattara. Mais les choses coincent car le FPI est implacable sur ses préalables qui sont entre autres la libération de leurs camarades détenus, l’annulation des mandats d’arrêts internationaux et aussi le dégel de leurs avoirs. Tout ceci dans un souci de décrispation de l’atmosphère politique.
Hermann Djea