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Économie Publié le vendredi 6 avril 2012 | L’expression

Apurement de la dette intérieure : Pourquoi les fournisseurs n’arrivent pas à s’entendre

Alors que les fournisseurs de l’Etat réclament au Trésor l’apurement de leurs dettes, une lutte de leadership voilée sévit entre les différentes structures de fournisseurs. Pourtant, le Trésor leur demande de s’unir.

Le dernier séminaire du Trésor et de la comptabilité publique tenu à Yamoussoukro… a mis un point d’honneur sur la question de l’apurement de la dette des fournisseurs. Le Directeur général, Adama Koné, a annoncé une amélioration des rapports avec les fournisseurs. De nouvelles entités ont même été créées pour cela. L’une pour veiller à l’apurement de la dette intérieure et l’autre pour s’assurer que les paiements soient ‘’incolores et indolores’’. Puisque les fournisseurs accusent des agents du Trésor de leur prélever des pourcentages sur leurs dus. Mais si des pistes de solution ont été trouvées avec cette rencontre de la capitale administrative, un autre problème existe. Une lutte de leadership sévit entre les fournisseurs, même si les concernés veulent donner l’impression contraire. En première ligne de cette ‘’guerre froide’’ se trouvent Oria Bertin, représentant du groupement professionnel des fournisseurs entrepreneurs et prestataires de Côte d’Ivoire, Gré Faustin, président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire et Soro Doté, président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics de Côte d’Ivoire (Synebaci). A en croire une source proche du ministère de l’Economie et des Finances, ces leaders de syndicats et organisations veulent chacun entrer dans les bonnes grâces des gouvernants, afin d’être l’interlocuteur privilégié des fournisseurs face à la tutelle. Oria Bertin à qui le Synafeci refuse le titre de porte-parole des fournisseurs de l’Etat, explique à qui veut l’entendre qu’il revendique un nombre important de prestataires et ne saurait se laisser distraire par ces propos. « Je ne suis pas syndicaliste, je suis à la tête d’une organisation professionnelle de fournisseurs. J’ambitionne de fédérer les fournisseurs professionnelle », explique Oria Bertin. Avant d’ajouter qu’il n’entrera pas dans les discours de syndicalistes qu’entretient le Synafeci et son président Gré Faustin. A la vérité, les deux hommes ne manquent pas d’occasion pour se torpiller. Gré Faustin souligne qu’Oria Bertin n’a pas de siège fixe et ‘’porte toujours dans son sac le récépissé de son association’’. « Nous avons toujours dit au Synafeci que nous ne nous essaierons pas avec des démarcheurs qui n’ont aucune représentativité, parce que nous sommes des chefs d’entreprises », souligne-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Du moment où Oria reconnaît qu’il n’est pas syndicaliste, nous ne comprenons pas pourquoi le Trésor veut nous réunir autour d’une même table de discussion. Nous ne nous associerons pas à des gens qui pour nous n’ont pas droit de cité». Le syndicaliste qui dit ne pas mener une lutte de leadership conteste pourtant la légitimité au groupement professionnel des fournisseurs d’Oria Bertin et au Synebaci de Soro Doté. Et présente sa structure comme la seule crédible. « Nous avons des représentations dans plusieurs villes de l’intérieur », fait-il remarquer. Quant à Soro Doté dont les activités étaient en berne, il se dit dans le milieu qu’il serait l’homme des compromis. Pourtant, les fournisseurs gagneraient à mettre leur intérêt commun en avant pour parler d’une seule voix.

K. Anderson
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